On s’entraînait depuis des semaines pour la rencontre inter-écoles d’athlétisme prévue aujourd’hui. Courir, sauter, lancer, constituer des équipes, de quoi se motiver à prendre le bus et à se mesurer à d’autres. Le doute s’installe en début de semaine en même temps que la canicule : est-ce bien raisonnable de faire se dépenser autant d’enfants par cette chaleur ? Première annulation : le relais de l’après-midi. Deuxième annulation : les épreuves de la matinée aussi. Les élèves sont bien déçus : on a connu des annulations pour cause de pluie, mais pas encore pour cause de canicule!
Allais-je les tourmenter le jour dit avec les nombres décimaux et de la grammaire ?
Non, ce serait quand même une journée dédiée au sport !
Ils sont nés entre 2006 et 2009 et presque tous bien sportifs, un certain nombre se passionnent pour le foot et le pratiquent.
Alors je me suis dit que pour eux, la Coupe du monde 1998, c’était déjà du domaine de l’histoire. Et qu’ils n’avaient certainement jamais vu la finale France-Brésil (“Et un, et deux, et trois-zéro…”) oui, nous on connaît, mais ces enfants ?
La surprise -bien gardée- de la matinée, ce fut donc de regarder le match en entier sur le tableau blanc interactif. Aux trois buts, on se serait cru dans un stade ! Quelques longueurs bien sûr, mais personne ne s’est plaint de vivre ce moment historique du sport français comme en direct et sur grand écran !
Il faut encore meubler l’après-midi, la température montant résolument d’un cran.
Cette fois l’idée vient de la maternelle : percer le bouchon de bouteilles remplies d’eau, chacun est muni de son arme et c’est parti pour une longue bataille d’eau qui fera résonner des rires joyeux dans la cour de l’école inondée de soleil. Enfants trempés des pieds à la tête, mais indiscutablement heureux. Puis ils se calment d’eux-mêmes et l’air saturé de chaleur les sèche vite.
Allez, encore un petit tour à la bibliothèque, quelques chants, et on remballe les cartables au repos pour aujourd’hui. Il y a encore deux longues semaines de classe pour les décimaux et la grammaire, mais la canicule d’aujourd’hui n’aura pas eu raison de notre moral.