Les amitiés sont des liens, cela va de soi. Joie quand elles se nouent, et cet été m’en a offert deux commencements magnifiquement prometteurs. Tristesse, voire incompréhension, quand elles se dénouent, surtout si c’est subi, et subit. On peut garder longtemps le goût nostalgique d’une amitié, le souvenir des échanges de paroles, de confidences et de sourires, le manque des petits ou longs messages, l’inquiétude pour le devenir de l’ami(e).
Mais une amitié se renoue, je pense, plus facilement qu’un amour perdu. Là où l’amour oppose souvent un point de non retour, l’amitié laisse tout aussi souvent la porte entrouverte. La réconciliation demeure possible dans l’au-delà de la confiance blessée et de l’abandon ressenti, dans le désir du pardon demandé et accordé.
Que fallait-il, finalement ? Un peu d’audace. Un peu d’inspiration. Accepter de nommer le manque. Mettre sa fierté au placard, et prendre le risque de la fin de non-recevoir. Mais avoir confiance, surtout, en la force du lien déjà créé, en la possibilité de renouer avec l’ami. Confier tout cela au Seigneur, ardemment, dans la prière.
Quelques lignes manuscrites. Bien accueillies. Le mot pardon paraît déjà presque inutile. Bonheur de faire à nouveau se croiser les voix. Prendre des nouvelles, en donner, savoir où en est l’autre, espérer se revoir et se soutenir encore mutuellement.
Renouer.
C’est peut-être le plus beau temps de l’amitié.