Un reportage au journal télévisé ce soir ravive en moi une lancinante blessure. Je suis inconsolable pour toujours de toutes les tragiques affaires de meurtres de jeunes filles, souvent précédés de viol. Depuis l’enfance, peut-être parce qu’il y avait eu un tel crime tout près de chez moi quand j’étais toute petite, je suis meurtrie à chaque nouveau drame que nous apprend violemment la presse, et d’autant plus que j’ai compris depuis longtemps que “ça n’arrive pas qu’aux autres”, car un certain nombre de ces meurtres odieux se sont produits près de chez moi, ou trouvaient dans ma vie une résonance particulière.
Quand j’étais petite, il y avait assez souvent des kidnappings pour rançon. Je me souviens de cette fillette aux couettes blondes qui avait fait la une de notre quotidien régional, et qui fut des années plus tard dans mon lycée, l’affaire s’étant fort heureusement bien terminée pour elle.
Jeune femme, je me rappelle avoir passé un long moment prostrée à pleurer sur mon canapé, Christelle, qui n’avait que 3 ans, avait été violentée et assassinée à quelques kilomètres de chez moi.
Il y eut Laurence aussi, jeune adolescente qui eut le malheur de rencontrer un tueur en série sur un champ de foire. Son corps fut retrouvé près du restaurant où nous avions fêté notre mariage…
Anaïs, disparue à la sortie de son école, dont le meurtrier ne fut jamais identifié. Son petit frère, dans l’école où j’enseignai plus tard, dessinait des cimetières en disant qu’il voulait rejoindre sa soeur…
Le choc terrible du triple meurtre de Julie, Jeanne-Marie et Hedwige. Le silence lourd de la marche d’hommage, la dignité admirable de la maman de Julie, nous demandant de rentrer chez nous sans le moindre heurt…
Et toutes celles sur lesquelles j’ai pleuré comme la nation tout entière, des prénoms qui ne s’effacent pas de ma mémoire : Delphine, Caroline, Andréa, Karine, Laetitia, Audrey, Marie-Jeanne, Agnès…
Victimes immolées sur l’autel d’un plaisir fugace et d’une rage meurtrière, pardon si je ne vous ai pas nommées ici, pardon pour votre martyre que la société n’est toujours pas parvenue à endiguer, pardon pour le grand cas qu’on fait toujours de votre bourreau, en oubliant peu à peu votre visage…
Sachez que dans mon coeur, toujours, vous vivrez.
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2 commentaires
Une pensée émue pour Agnès Marin, pour toute sa famille et ses amis, en ces jours où se tient le procès de son meurtrier.
Que le Seigneur les console dans leur supplice.
Que la justice se penche du ciel.
Encore une petite fille de huit ans enlevée alors qu’ elle jouait devant l’immeuble de ses parents à Pierrefîte.
Un faux policier l’ emmena dans le parc de Villetaneuse à quelques centaines de mètres de là ,et la viola. Cela s’ est passé il y a trois jours,tout prés de Paris.
Alors qu’ était jugé, tout récemment, un violeur qui avait tué la jeune fille, le coupable, poussé par son avocat, demanda pardon à la famille. Aux journalistes qui lui demandaient ensuite des explications, il répondit, énervé : :Je l’ ai dit une fois ! Je ne vais quand même pas le répéter cinquante autres fois…
Quand on voit de telles horreurs qui se multiplient., on ne comprend plus. Pourquoi de tels actes ? Ces gens sont-ils normaux ?…Pourquoi de telles pulsions sexuelles ? Les sites pornographiques se multiplient à l’infini sur Internet, et , dit-on, il y a de plus en plus de sites pédophiles. Même des prêtres, par centaines, ont été emportés par le tourbillon.
Et çà ne date pas d’ aujourd’ hui ! En 1939, j’ avais douze ans,. J’ ai reçu mes premières leçons de latin, assis sur les genoux d’ un séminariste en soutane. Il avait dix ans de de plus que moi. Et cela a duré pendant deux ans, à tgutes les vacances, sans que je sois en mesure de réagir ! J’ ai passé ces deux ans à prier pour qu ‘il ne devienne jamais prêtre, et j’ ai été exaucé….
Et, aujoud’hui, je pense à ma petite fille de 15 ans ! Si elle était enlevée et violée, et même tuée, je deviendrais fou..
Je comprends d’ autant plus ton traumatisme, Véronique….
Prions. Les voies de Dieu sont vraiment impénétrables !
comme il a dû souffrir sur la Croix, le pauvre Jésus, en pensant à tout cela. !
André…