J’ai eu, dans ma vie, des Noël tristes. Quand j’avais rêvé de jouets que je ne recevrais jamais, et que mes camarades d’école raconteraient avec joie à la rentrée. Quand notre mère ne voulait pas s’encombrer d’un sapin parce qu’on avait un jeune chat. Quand toutes mes sœurs étaient déjà parties et que je passais une soirée morne entre mes parents. Quand la vie a fait que, parfois, je sois loin de ma famille en des contrées où Noël n’avait pas le caractère recueilli et priant que je lui aurais souhaité. Quand un être cher parti peu de temps avant manquait cruellement au rendez-vous. Quand mes enfants n’avaient plus leurs deux parents ensemble ce jour-là. Quand l’un de nous, malheureusement, se voyait frappé par une maladie hivernale en plein 24 décembre.
Oui, j’ai eu des Noël tristes. C’est peut-être la raison pour laquelle j’appréhende cette fête dès que le temps de l’Avent s’annonce. Comme s’il fallait le traverser en retenant sa respiration pour pousser un grand ouf de soulagement en janvier.
Cette année, je sais que des personnes discrètement saintes ont prié pour que j’aime ce Noël. Pour que j’en comprenne mieux le sens.
Et voilà que tout s’est conjugué pour que ce Noël soit des plus beaux ; vraiment, l’un des plus heureux de ma vie.
Autour de moi, je n’avais plus trois, mais six enfants. Mes trois bien-aimés, avec chacun à son bras la personne qui fait battre son cœur. Quelle joie de les voir épanouis et heureux ! Quelle plénitude de faire connaissance avec deux hommes choisis entre tous par mes filles et de les voir rayonner sous leurs regards amoureux ! Quelle espérance pour la jeune femme que mon fils chérit et qui ne pourra qu’aller mieux après des épreuves personnelles des plus difficiles l’année passée !
Des échanges brefs, parce que le temps d’un ou deux repas, c’est court, ou des partages bien plus profonds quand demeure sous votre toit pendant une semaine le petit couple nouvellement constitué. Leur bonheur et leur joie de vivre ont été contagieux. Ma voiture les a promenés des marchés de Noël typiques de la région aux bords du Rhin en passant par les sommets enneigés où ils ont goûté aux sensations des sports d’hiver. Que d’enthousiasme et de sourires sur les photos ! Et combien de thés partagés dans la douceur d’être ensemble !
J’ai aimé ce Noël et ces jours de vacances, vraiment. Pleinement. Des lumières dans les villes, les églises et dans leurs yeux, à profusion. La joie d’être ensemble, palpable, exprimée. Le bonheur de leur faire plaisir et l’émotion de leur reconnaissance.
Nous voilà soudain en janvier, dans un doux passage, sans même que la météo détestable ait eu raison de notre moral.
Oui, ce fut vraiment un joyeux Noël. Merci à l’Unique capable de nous prodiguer une telle joie !
1 commentaire
Je crois que j’ai aimé le même Noël 😉