Je tiens beaucoup à mes amis, à tous mes amis, je pense qu’ils ont trouvé en moi une amie fidèle. Ils sont tous différents, avec pour seul dénominateur commun que je les aime, et réciproquement. La plupart ne vivent pas près de chez moi, alors on ne se voit pas forcément souvent, mais les liens ne se rompent pas pour autant.
Et puis il y a d’autres amis, qui ont eux un dénominateur commun : la foi. Très souvent, mais pas forcément toujours, la foi chrétienne. Ces amitiés-là se sont fondées sur notre foi commune ou comparable. Sans la foi, sans un partage sur ce qui nous anime, je crois que je ne les aurais pas connus.
Très proches géographiquement, il y a ceux de ma communauté de paroisses et un peu au-delà, de mon diocèse. Nous nous sommes connus dans les églises, dans des soirées bibliques, dans des réunions ou des conférences. Ce que je trouve beau, avec ces amis-là, c’est que nous n’avons pas besoin de nous fixer de rendez-vous : viennent les occasions liturgiques et ecclésiales, et nous nous retrouvons. Souvent, nous nous sommes donné le geste de paix à la messe, et la connivence s’est installée. Plus ou moins d’affinités, et même pour certains, rien ne nous rapprocherait si ce n’est la foi. Mais nous avons un même sentiment d’appartenance à la famille du Christ, à la grande famille des enfants de Dieu. Et de fait, une amitié se fait jour.
D’autres amis dans la foi sont plus loin géographiquement, et parfois d’autant plus proches par le cœur et l’âme, même si les entrevues sont rares, même si ne nous ne sommes jamais rencontrés de visu. Pour certains, je ne connais même pas leur visage ni eux le mien. Mais la foi qui nous habite tisse entre nous des liens profondément vrais. Il m’arrive d’échanger avec des amis que je ne connais que spirituellement aussi profondément, voire plus, qu’avec les plus proches de mes proches. Et pour cela, je bénis les technologies d’aujourd’hui, le mail, les blogs, les sites internet qui nous permettent de communiquer facilement.
Les prêtres, religieux et religieuses tiennent une place toute particulière parmi ces amis-là. Nous nous retrouvons dans notre solitude choisie pour le Christ. Nous sommes les uns et les autres habités par plus grand qu’un conjoint, plus fort qu’une famille. Il s’instaure une compréhension réciproque qui n’est pas toujours possible avec les amis non consacrés. Nous savons pour qui nous avons donné le reste de notre vie. Et nous pouvons en parler ensemble sans avoir besoin de justifier ce choix de vie-là, qui est souvent si mal compris de l’extérieur ! Amitiés de plénitude qui sont autant de signes de la bienveillance de notre Dieu et de la pertinence de notre engagement envers Lui.