La messe des Rameaux se termine et pendant les annonces pour la Semaine sainte, j’entends une date de funérailles. L’émotion m’envahit : celle qui a fleuri pendant des années notre église, avec talent et dévouement, la gentille dame qui était toujours derrière moi à la messe et avec laquelle j’échangeais tous les dimanches dans de grands sourires le geste de paix, mon amie qui aimait se confier à moi au sortir de la célébration, la grand-mère de trois anciens élèves, veuve depuis quelques années, n’est plus. Une autre paroissienne me parle de pompiers restés longtemps dans son jardin jeudi soir. Je n’en sais pas plus mais suis sous le coup d’une grande tristesse, elle était pour moi comme une petite maman en paroisse, cette dame fidèle avec son beau sourire, qui n’a pas eu le temps de perdre sa beauté dans la vieillesse.
Cette photo un peu pâlote, c’est pour lui rendre hommage, car c’est une trace gardée de ses fleurissements toujours artistiques et appropriés. Ce jour-là, nous fêtions Pâques et le baptême de mes aînés. Notre église a toujours été belle du temps de son service. Elle avait l’art de faire fleurir dans un vase des rameaux de forsythias bien avant le printemps.
Dimanche des Rameaux, l’hiver a été particulièrement long et froid et les forsythias se risquent tout juste à quelques fleurs. Marie-Thérèse n’est plus. Nous lui dirons adieu en pleine Semaine sainte.
Seigneur Jésus, acclamé sur un ânon juste avant d’entrer dans ta Passion, accueille sur un tapis de fleurs celle qui t’a si bien rendu témoignage !
1 commentaire
Il me semblait qu’une des différences fondamentales entre l’homme et l’animal, c’était le fait d’enterrer ses morts et de leur rendre un hommage… Aujourd’hui, on m’a refusé le droit d’aller enterrer une amie chère, mon travail devant passer avant. Etre fidèle à son poste de travail, voilà donc la nouvelle religion de l’homme. J’en suis atterrée.