Aujourd’hui, c’est la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, particulièrement importante pour moi. La fête mariale que je préfère, peut-être parce qu’elle est liée à l’Ordre contemplatif dont la spiritualité m’inspire le plus, mais également parce qu’elle s’inscrit dans une ligne biblique très ancienne, depuis le prophète Elie, et qu’elle est toujours fêtée dans une grande discrétion ; il y a fort à parier que certains d’entre vous, amis lecteurs, ne connaissiez même pas cette commémoration.
Cette fête, c’est le jour que j’ai choisi, il y a sept ans aujourd’hui, pour me réfugier sous le voile de Marie et de sainte Thérèse d’Avila en particulier, confiant à un prêtre, dans un sanctuaire haut perché d’Alsace, mon vœu de poursuivre une vie chaste par amour du Seigneur Jésus. Simplement. Sans officialisation religieuse, sans devenir oblate d’un ordre particulier. Demeurer dans ma liberté de femme vivant dans le monde, tout en me consacrant vraiment, sincèrement, à Celui que j’aime au-delà de tout amour humain.
Et depuis, chaque année, je renouvelle ce vœu, au cours d’un entretien avec un prêtre quel qu’il soit, là où je me trouve.
Aujourd’hui, j’ai pu le faire dans un autre sanctuaire que j’affectionne aussi particulièrement. Il est en montagne, comme il se doit quand on veut effectuer une “montée au Carmel.” Laisser la voiture enchaîner les lacets en écoutant des cantiques, pour se préparer au grand rendez-vous.
La messe pour la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel était très simple, dans la chapelle du sanctuaire. J’ai traversé ensuite l’entrée pour me recueillir un moment dans une deuxième chapelle. L’entretien, qui n’appartient qu’à Dieu, a eu lieu dans un sobre petit parloir, avec un Père rédemptoriste disponible.
Toute cette séquence était baignée, aujourd’hui, par une discrète mais constante odeur de lys. Parfum d’agréable odeur.
Quand je suis revenue prier auprès de la statue de Notre-Dame, là où brûlent les neuvaines et les veilleuses, j’ai vu à ses pieds le bouquet de lys qui diffusait cette douce odeur. Les lys n’étaient pas blancs.
Si j’en témoigne aujourd’hui, ce n’est pas par impudeur ou pour la vaine gloire. C’est pour porter ce témoignage si difficile en notre siècle, si incompris en Occident : il y a un vrai bonheur dans la chasteté. Je ne la vis ni comme une contrainte, ni comme une privation. Non, c’est un choix libre et conscient. C’est une forme de vie qui me comble. Car n’étant plus à aucun homme ici-bas, je suis pleinement, entièrement, librement à mon Seigneur que je chéris de toutes les fibres de mon être. Et Il me le rend bien. Je suis à Lui, et, libre, disponible pour chacun de mes frères et sœurs en humanité.