L’occasion des vœux du Nouvel An est celle de prendre des nouvelles d’amis proches ou plus éloignés géographiquement et quotidiennement. J’aime le moment où arrivent les réponses, auxquelles on donne suite en posant quelques questions plus personnelles. Le lien se renoue.
Ainsi, cette amie m’écrit, et je devine derrière ses mots rapides qu’elle a peut-être quelque chose de plus profond à confier. L’encourageant à le faire, je conclus, ne me rendant compte de la coquille qu’une fois le mail parti :
“Je t’embrase”.
Et alors me revient comme une vague le souvenir brûlant d’une grâce insigne reçue à l’occasion des vœux de Nouvel An, il y a plus de vingt ans. Une autre amie m’envoyait, sans aucunement se douter de l’effet que cela produirait sur moi, un livret méditatif pour bien commencer l’année. Je cite ici mon témoignage “Histoire d’une foi” à la p 28 :
A la dernière page, la photo d’une bougie de faible lueur dans la pénombre. Et le livret se termine sur cette pensée (je traduis de l’allemand) :
« Souvent, tu te dis que ce que tu fais, les autres ne le font plus depuis longtemps, ce pour quoi tu te bats, les autres l’ont abandonné depuis longtemps. (…)
Mais si tu y regardes vraiment bien, ta présence est indispensable et importante. Ton enthousiasme, ton élan, ton énergie sont comme la lumière dans l’obscurité… (…) Ce feu en toi n’est pas le fruit de ton propre effort. Un « Autre » l’a déposé en toi et t’a appelée à briller et à répandre de la chaleur. Entretiens-le fidèlement en toi, comme ton plus grand trésor. Bien sûr, tu ne vas pas embraser le monde entier avec ça, mais tu seras un signe visible que tu existes, – et pour Celui qui a allumé cette flamme en toi . »
Je tombe à genoux et je pleure à chaudes larmes. Une seule parole me vient :
« Tu me veux, c’est ça, Tu me veux ? »
Je me sens vaincue…
©Histoire d’une foi Véronique Belen
(Citation : traduite de Andreas Pohl “Wenn du genau hinschaust”)