Jésus disait à ses disciples : « Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l’homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est l’homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est l’homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est l’homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »
Mt 13, 18-23
Ce qui apparaît déjà clairement dans l’explication de Jésus, c’est que pour quatre hommes qui ont reçu sa Parole, un seul portera du fruit. C’est pourquoi il sème à profusion. Et de nos jours, je crois qu’on est encore bien en deçà du quart qui porte du fruit. Que cela ne nous empêche pas de semer l’Evangile !
Jésus en tout cas savait très bien analyser la psychologie de ses auditeurs. Je crois dans ma vie avoir croisé tous les profils qu’il décrit ici.
On peut demeurer indifférent à cette Parole, comme si elle était un texte parmi d’autres, et encore, on le conteste, on le défigure, on le ridiculise.
On peut être séduit par l’Evangile, mais surtout pas en témoigner ! Cela ne serait pas “politiquement correct.” Alors au quotidien on fourre la Parole dans sa poche… et on a vite fait de l’oublier.
Combien de nos contemporains reçoivent la parole dans les ronces ! Et cela commence très tôt : les enfants de 10 ans, animés de bonnes intentions et souvent d’une foi très pure, se préparent à la première communion. Le jour venu, on pare les petites filles comme des princesses. Les voilà déjà davantage préoccupées par leur reflet dans le miroir que par ce qu’elles vont vivre à la messe. A peine les enfants ont-ils reçu le Corps de Christ pour la première fois, après le dernier chant final, toute la famille se précipite sur les enfants pour les photos. Et pendant le repas, les communiants se précipiteront de la même façon sur leurs cadeaux. Ronces. La plupart du temps, on ne les revoit plus à l’église après ça.
Heureusement, il y a le petit reste. Ceux qui ont trouvé dans cette Parole un goût particulier, ceux qui sont capables de redire, comme ces gardes qui n’osèrent pas livrer Jésus : “Jamais un homme n’a parlé comme cet homme.” ( Jean 7, 46)
Oui, précieuse est ta Parole, Jésus, quand on a cherché par tous les horizons une vérité qui pourrait surpasser la tienne, et qu’on ne l’a jamais trouvée. Précieuse est ta Parole qui n’est pas un parchemin mort, mais un témoignage de vie intemporel, qui a bouleversé des existences depuis 2000 ans, et qui a toujours la puissance de nous sortir de nos retranchements et de donner son vrai sens à notre vie.
Alors oui, Seigneur Jésus, on désire être ce petit lopin de terre qui portera du fruit. Et plutôt à raison de cent pour un !