L’Écriture dit : ‘Le premier homme, Adam, devint un être vivant’ ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie.
Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel.
Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel.
Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel.
Et de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel.
1 Corinthiens 15,45-49
Textes liturgiques©AELF
Il est intéressant de relever, dans cet extrait de la première Epître aux Corinthiens, que Paul emploie, quant au fait que l’homme soit pétri d’argile, le présent. Et quant à l’homme configuré au Christ, le futur. Nuance importante. Oui, bien sûr, le Christ Jésus n’est pas pétri d’argile, autrement dit n’a pas en lui le péché “congénital” de l’homme, lui qui est né d’une femme et de Dieu. Et il est absolument seul homme incarné dans un temps donné à être dans ce cas.
Le “corps spirituel” de l’homme est pour après sa mort, ou après le retour du Christ en Gloire.
Examinons même la doctrine catholique : un seul homme est monté au ciel sans avoir connu la corruption de son corps mis à mort : le Christ Jésus.
Et une seule femme : Marie sa mère, en son Assomption – ou Dormition.
Jésus, lui qui est né de Dieu et d’une femme.
Marie, elle qui est née femme d’un couple ordinaire.
Tous deux sont montés aux Cieux sans que leur corps terrestre n’ait connu la corruption. Et comme catholique, je confesse qu’ils sont en outre les seuls à apparaître – rarement – en ces corps glorieux : Marie à Lourdes, à la rue du Bac à Paris… Jésus selon les Ecritures et des témoignages de saints en différents lieux. Ils n’apparaissent pas comme des hologrammes, mais avec leurs corps désormais glorieux. Thomas a touché de ses doigts les plaies du Christ ressuscité. Catherine Labouré, à la rue du Bac, a pu poser ses mains sur les genoux de Marie.
J’insiste sur cette dimension simplement pour souligner qu’aucun homme ici bas, fût-il baptisé, n’est débarrassé du “vieil homme” qui est sa condition première. Pécheur il est constitué, corps spirituel inapte à pécher il ne sera qu’à la résurrection ou aux temps eschatologiques. Que chaque homme chrétien s’examine : croit-il qu’il est sauvé du péché une fois pour toutes ? Certainement non ! L’homme a à se convertir chaque jour pour ne pas se laisser aller à ses pulsions naturelles qui l’enjoignent à pécher : orgueil, volonté de domination sur autrui, croyance en sa supériorité dans le genre humain, pulsions de violence, désir de ne pas “perdre la face”, pulsions sexuelles égoïstes voire abus…
J’ai parlé ici de l’homme masculin. Oui.
Parce que Marie est une femme née comme toute femme, de l’union d’un couple, et pas comme son Fils né de Dieu et d’elle-même, sans géniteur masculin.
Or Marie, tout comme Eve, n’est pas, elle “tirée de la glaise” mais déjà du vivant. Marie, comme toute femme, n’a pas inscrites en elle, profondément dans sa chair, ces pulsions qui poussent à pécher et qui caractérisent nos frères en humanité. Marie n’a sans doute en outre, par grâce, jamais péché par envie ou imitation de ses contemporains.
Soyons donc réconciliées avec notre nature profonde, nous femmes qui, comme Marie, ne sommes pas soumises à l’intérieur de nous-mêmes aux pulsions masculines si destructrices dans notre monde depuis la nuit des temps, dont seul le Christ Jésus a été épargné dès son incarnation.
Image : Jan Brueghel de Velours (1568 – 1625) Adam et les animaux de la création
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Dans le mythe de Prométhée, il est dit que ce dernier, issu de la famille des Titans, mélangea de l’argile et de l’eau de pluie et lui donna la forme du premier homme.
Cette forme ressemblait à celle des dieux;
Pallas Athéna, déesse de la sagesse et de l’esprit, insuffla une âme à cette forme sans vie qui ” s’anima “