En ce temps-là, Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »
Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. »
Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. »
Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »
Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! »
Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »
Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »
Jean 1,45-51
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Du préjugé négatif à la profession de foi en Jésus Messie d’Israël, Nathanaël aura franchi en quelques minutes un saut remarquable dans la foi au Christ. Simplement parce que Jésus a su le “voir” tel qu’il est : assidu à la méditation des Ecritures, sous un figuier, et donc Israélite sans ruse et sans mensonge. Jésus le reconnaît comme frère dans la foi et possible disciple. Et il se risque à une confidence plutôt rare dans sa bouche au sujet des signes que le Père accomplira en sa faveur, comme celui-ci le fit autrefois pour Jacob en un songe déterminant (Genèse 28, 12) au cours duquel Dieu lui accorda sa protection irrévocable.
Ce n’est pas si souvent que Jésus se révèle comme qui il est – le Fils de Dieu, le Messie d’Israël – lui qui est habituellement si discret sur sa véritable nature. C’est qu’il est là en confiance, avec un Nathanaël dépourvu de ruse contrairement aux scribes et aux pharisiens qui le poursuivront bientôt de leur hargne.
Nous comprenons que Jésus avait à lutter contre bien des obstacles pour être cru et suivi : la mauvaise réputation de sa région d’origine, la Galilée, et de son village insignifiant aux yeux des gardiens de sa tradition religieuse. Il est considéré comme “fils de Joseph”, seulement charpentier, un humble du peuple sans intérêt pour les notables juifs. Jésus a tout à construire pour son itinéraire de prédication du Royaume et de la miséricorde de Dieu, lui qui est d’origine modeste et n’est pas officiellement scribe ou prêtre. Et toujours, ses adversaires argueront de son illégitimité à pardonner les péchés et à commenter la Loi et les Prophètes, toujours ils chercheront à le confondre quand il ne respectera pas ouvertement les contraintes du sabbat devenues quasi ridicules en ce temps-là.
J’entends d’ici les chrétiens s’exclamer : “Ah que nous sommes bénis, nous, de croire en la messianité de Jésus, de l’avoir pour Seigneur et pour Dieu ! Ah que nous sommes sauvés, contrairement à tous ceux qui en veulent à la Croix du Christ !”
Voire.
Car Dieu ne cesse d’envoyer l’Esprit Saint, depuis la première Pentecôte et en particulier en ce siècle où nous sommes, et ses porte-paroles n’ont parfois pas du tout les origines, titres, diplômes et onctions ecclésiales que l’on s’attend à leur trouver. Il est même fort peu probable que le Père s’obstine encore, au XXIe siècle, à parler par les hommes qui ont tellement démontré, en tant d’institutions, d’organes décisionnels et de lieux de pouvoir depuis les origines leur incapacité à faire la vérité et à lutter contre leurs propres tentations despotiques. Observons tous les intégrismes et idéologies mortifères issus du siècle passé, et nous y verrons de manière forte la marque d’une virilité bien des fois dévoyée. Pour le plus grand malheur des humbles, des exclus, des opprimés, à commencer par les femmes et les enfants en tous lieux et en tous temps.
A ce tournant du troisième millénaire, à n’en pas douter, le Père s’est choisi cette fois des voix féminines, désormais plus fiables, pour parler en son Nom.
A nous de nous demander si nous méditons vraiment les Ecritures, et si nous ne sommes pas prompts à laisser filer, nous aussi, devant ces témoins imprévus d’aujourd’hui, un :
« De cette femme, peut-il sortir quelque chose de bon ? ».
4 commentaires
J’ai fini par comprendre que, c’était une femme qui l’avait écrit. De grâce, arrêtez de croire que les hommes sont vos ennemis ou vos oppresseurs. Si vous existez, c’est à cause de nous et pour nous les hommes. C’est une loi qui ne vient point de nous, mais du Seigneur. Que cela vous plaise ou non, l’homme demeure le chef de la femme. Penser autrement, c’est se rebeller et se faire ennemis du Dieu Vivant. Le féminisme est un péché, car il vient du monde et non de Dieu. Alors de grâce, chers sœurs, filles, mères, femmes repentez-vous, pour celle qui s’y sont conformées. Au risque, d’être surprise un beau matin. L’ humilité précède la gloire, l’orgueil la chute.
Parole du Seigneur !
Monsieur, que de suffisance et de sottise !
Une femme qui écrit, et qui écrit des vérités qui vous déplaisent : l’horreur pour vous n’est-ce pas ? Peut-être rêvez-vous, comme les talibans, de nous priver d’instruction et de liberté d’aller et venir et d’écrire publiquement ?
Le temps de votre omnipotence est révolu, il faut vous y résoudre. Apprenez que la sujétion de la femme à l’homme n’est pas une idée de Dieu, mais une conséquence de l’orgueil et de la volonté de domination de l’homme sur elle !
“Si vous existez, c’est à cause de nous et pour nous les hommes.” Mais bien sûr ! Nées pour vous servir ! Vous ne manquez pas de culot.
Je plains sincèrement les femmes qui gravitent autour de vous.
Oui, l’orgueil précède la chute, en cela vous avez raison. Cet adage s’applique parfaitement à vous-même.
Et j’ajoute : heureusement que la Vierge Marie, à l’Annonciation, a usé de toute sa liberté pour donner son fiat, elle n’a demandé l’avis ni de son père, ni de son fiancé, ni du chef de la synagogue pour se décider pour Dieu : faute de quoi, le Christ Jésus ne serait jamais né…
Je suis très satisfait de ce passage, vous l’aviez bien interprété. Je le prends pour ma devise sacerdotale. Je le garde jusqu’à l’année de mon ordination sacerdotale.
Merci infiniment de cet aimable commentaire, Raphaël.
Que le Seigneur vous bénisse et vous guide sur le chemin vers votre sacerdoce.
De “Nazareth” peut toujours sortir quelque chose de bon, et même de très bon ! Et Dieu sait se choisir des serviteurs et des servantes sans tenir compte de la modestie de leurs origines, et bien au contraire ! Là où les origines sont modestes, sa grâce se manifeste avec plus d’évidence encore.
Belle route à vous !