Ainsi parle le Seigneur :
Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable.
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante,
si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi.
Isaïe 58, 7-10
Textes liturgiques©AELF
Cet extrait d’Isaïe est tout simplement magnifique, et tout l’enseignement de Jésus est allé plus tard dans le même sens.
Souvent, nos contemporains se plaignent du silence voire de l’absence de Dieu, quand ce n’est pas qu’ils se gaussent de son inexistence. Or que nous enseignait déjà Isaïe ?
Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi.
Peut-être y a-t-il un préalable à la grâce de la foi. Peut-être pouvons-nous être une terre favorable à la manifestation de Dieu à notre cœur. Peut-être, en observant ces préceptes-là, en les observant déjà par amour du prochain sans le moindre calcul, pouvons-nous devenir sel de la terre et voir se pencher sur nous la bienveillance de Dieu. Peut-être se révèlera-t-il alors, Lui, la lumière de nos vies, comme réponse à une question existentielle que nous n’aurons pas forcément pensé à lui poser.
“Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu” , répliquait Jésus au diable dans le désert, quand celui-ci l’incitait à réclamer un prodige de Dieu en sa faveur. (Matthieu 4, 7)
Le Seigneur n’apprécie pas qu’on le défie et qu’on le somme de prouver son existence ou sa puissance.
Mais à un cœur humble et généreux envers le prochain, il se manifeste volontiers tôt ou tard.
Il nous reste alors à discerner les discrets mais innombrables signes de sa présence qu’il dissémine dans nos vies, comme autant de “Me voici.”