Ainsi parle le Seigneur Dieu : Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que s’élève ta voix comme le cor ! Dénonce à mon peuple sa révolte, à la maison de Jacob ses péchés.
Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n’abandonnerait pas le droit de son Dieu, ils me demandent des ordonnances justes, ils voudraient que Dieu soit proche :
« Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous.
Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.
Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ?
Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ?
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. »
Isaïe 58, 1-9a
Textes liturgiques©AELF
Magnifique passage d’Isaïe, le Prophète que l’on peut lire et relire sans jamais se lasser et qui parle encore tellement à notre époque !
Dieu se révèle dans ces lignes si conforme à ce que nous connaissons de Lui par son Fils Jésus Christ !
Au jeûne de circonstance, il exprime qu’il préfère la concorde, la justice, la fin de l’oppression des un(e)s par les autres, le partage, la charité… Toute le Parole du Christ Jésus est déjà là en germe.
Quant à celui ou celle à qui il fait la grâce de confier sa Parole, notre Dieu redouble pour lui, pour elle, d’encouragements à la proclamer à temps et à contretemps. Les hypocrites prétendent vouloir connaître les pensées de Dieu, désirer l’approcher. Mais quand surgit un messager que le Seigneur s’est choisi et qui leur rapporte ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre, ils le persécutent voire le mettent à mort.
Douce cohérence de notre Dieu, qui s’exprime à travers les moins en vue dans l’humanité, et qui les fortifie malgré toutes les oppositions qu’ils endurent par la promesse de sa justice éternelle.
Qu’espérer de mieux de Lui qu’un jour, sa gloire et ce magnifique “Me voici” ?
Image : Le Prophète Isaïe Raphaël, XVIe