Frères, que l’on nous regarde donc comme des auxiliaires du Christ et des intendants des mystères de Dieu.
Or, tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvés dignes de confiance.
Pour ma part, je me soucie fort peu d’être soumis à votre jugement, ou à celui d’une autorité humaine ; d’ailleurs, je ne me juge même pas moi-même.
Ma conscience ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour cela que je suis juste : celui qui me soumet au jugement, c’est le Seigneur.
Ainsi, ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il rendra manifestes les intentions des cœurs. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu.
1 Corinthiens 4, 1-5
Textes liturgiques©AELF
Ah, si tous les chrétiens – et chrétiennes bien sûr ! – pouvaient faire leur cette belle parole de l’Apôtre Paul :
Frères, que l’on nous regarde donc comme des auxiliaires du Christ et des intendants des mystères de Dieu.
Les querelles entre différentes églises s’estomperaient promptement.
Avons-nous conscience de ne pas être d’abord catholique, ou protestant, ou orthodoxe, ou anglican, ou évangélique, ou membre d’une église plus restreinte se rattachant à un fondateur récent, mais bien des auxiliaires du Christ et des intendants des mystères de Dieu ?
Cette parole, je veux la revendiquer pour moi-même. Rien ni personne ne m’est plus cher en cette vie que le Christ Jésus. Certes je suis baptisée catholique, par choix de mes parents dans une très longue lignée catholique familiale, mais je m’autorise à avoir un regard critique sur certaines de nos doctrines. Et quand les protestants ou les évangéliques me semblent davantage dans le vrai que nous sur certains points, je partage leurs convictions avec eux. J’appelle de mes vœux les plus chers un œcuménisme de la vérité, ce qui est à peu près l’opposé de la volonté des “décideurs” des différentes églises de nos jours, chacune refusant de se remettre en question dans sa doctrine, même quand elle s’avère presque à l’évidence erronée. Il y aurait moyen de s’entendre si les catholiques abandonnaient la fable de la virginité perpétuelle de Marie par exemple, avec toutes les déviances idolâtres que cette croyance entraîne ! Il y aurait moyen de revenir à la même table si les protestants admettaient la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie…
Bon, je sais que je suis en pleine utopie, car ce sont là des points de rupture importants. Et pourtant, si nous nous considérions comme des auxiliaires du Christ, il garderait la première place plus sûrement que sa mère – j’avoue ici n’avoir jamais compris le “Totus Tuus” du pape Jean-Paul II – car le Rédempteur, c’est Jésus, et c’est sa Parole que nous devons servir plutôt que des dévotions exacerbées envers une Vierge Marie dont personnellement je suis sûre, même si elle est pleine de grâce, que la virginité n’est pas l’attribut principal, surtout après la naissance de Jésus puis de ses frères et sœurs…
Disant cela, non, je ne me définis pas comme protestante, je crois en tous les sacrements catholiques et à l’intercession des saints. Non pas par endoctrinement, mais parce que ces réalités, je les vis concrètement, profondément, dans ma foi et même dans ma vie quotidienne.
On pourra m’accuser d’orgueil, peu m’importe.
Auxiliaire du Christ par toute ma vie, je me veux aussi intendante des mystères de Dieu.
Image : Christ et son disciple Jean
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