Bien-aimé, demeure ferme dans ce que tu as appris : de cela tu as acquis la certitude, sachant bien de qui tu l’as appris.
Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures : elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, en vue du salut par la foi que nous avons en Jésus Christ.
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ;
grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien.
Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire.
2 Timothée 3, 14-17.4, 1-2
Textes liturgiques©AELF
Remettre les Ecritures à la place qu’elles n’auraient jamais dû perdre : la première.
Comme je l’ai déjà mentionné plusieurs fois sur ce site, quand j’étais enfant, il y avait trois prêtres dans ma famille toute proche, et pourtant la Bible était absente de chez nous ! Elle dormait sur les rayons de bibliothèque de ces trois curés, et aucun, jamais, n’a eu l’idée d’en offrir une aux fillettes puis jeunes filles pourtant pieuses que nous étions. Nous ne disposions que des quatre Evangiles – et heureusement ! – et tout au plus de missels catholiques et de bandes dessinées d’histoire sainte. Tout se passait comme si l’accès direct aux Ecritures nous était interdit.
Sont-elles donc si subversives, et d’autant plus pour des femmes ?
Quand j’ai commencé à dévorer la Bible, à la trentaine, j’ai encore reçu maintes recommandations de la part de prêtres: “Il ne faut pas lire la Bible seule, elle s’interprète en Eglise !”
Une femme est-elle donc définitivement mineure et incapable de comprendre les Ecritures à la lumière de l’Esprit Saint, bien que baptisée, confirmée et passée au creuset d’épreuves spirituelles et personnelles majeures ?
Aujourd’hui, plus personne ne pourra m’empêcher de me nourrir à la Source de la foi, mais quant à interpréter les Ecritures, les tentations de me faire barrage existent encore : ce sont à présent les diplômés en théologie qui entendent faire la leçon à celles et ceux qui ne le sont pas, nouvelle tendance ecclésiale visant elle aussi à confisquer les Livres bibliques à des chrétiens “non autorisés” à les comprendre. Tout se passe aujourd’hui comme si, en Eglise catholique, la Bible appartenait au domaine de l’intellect et non plus de l’Esprit. Et les “non initiés” devraient acquiescer à la pseudo science qui effectue un tri dans les Evangiles, telle parole, tel acte, tel miracle étant attesté comme venant du Christ, et tout le reste comme légende… Ce ne sont plus de nos jours les curés qui apposent leur tampon sur les livres que les jeunes filles ont le droit, ou pas, de lire, mais les exégètes ou les théologiens qui décident de ce que nous avons le droit de garder comme authentique dans la Parole de Dieu, et de ce qu’il conviendrait de rejeter. Ils se rengorgent de leur petite supériorité de caste de “sachants”.
Pour moi, je ne tomberai plus dans aucun de ces pièges, et ne me fierai désormais qu’à l’Esprit de sagesse et de discernement qui se reçoit, au long d’une vie de fidélité, dans la prière et la docilité à la volonté de Dieu.
“Demeure ferme dans ce que tu as appris : de cela tu as acquis la certitude, sachant bien de qui tu l’as appris.“