Oui, tenez bon,
ayant autour des reins le ceinturon de la vérité,
portant la cuirasse de la justice,
les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix,
et ne quittant jamais le bouclier de la foi,
qui vous permettra d’éteindre
toutes les flèches enflammées du Mauvais.
Prenez le casque du salut
et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.
En toute circonstance,
que l’Esprit vous donne de prier et de supplier :
restez éveillés,
soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles.
Ephésiens 6, 14-18
Textes liturgiques©AELF
La vérité, la justice, l’ardeur à annoncer l’Evangile, la foi, le casque du salut, le glaive de l’Esprit, la Parole de Dieu.
Voilà les armes préconisées par Paul pour résister au Mauvais.
Nous dit-il ici, comme certains théologiens contemporains, que le diable n’existe pas ?
Oh que non, au contraire, un peu plus haut, Paul nous met en garde :
Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu,
afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable.
Ephésiens 6, 11
Paul le sait bien, lui qui prêche l’Evangile à toutes les nations : son ennemi juré, c’est bien celui-là. Et il faut véritablement être un héraut de la vérité, de la justice et de la foi pour le rencontrer sans cesse en travers de son chemin.
Les mondains n’ont aucun problème avec le diable car celui-là est éminemment mondain. Il se complaît dans tout ce qui est à la mode, vendeur, populaire, facile à annoncer. Il se complaît dans la magouille, dans la complicité avec le crime, dans les manœuvres de la séduction, dans les ivresses du pouvoir et de l’influence facilement acquise. Il est si habile et pervers qu’on pourrait facilement ne plus le discerner quand on cherche à plaire aux foules à tout prix. Il triomphe, il jubile de domination quand il parvient à s’immiscer dans les âmes se croyant supérieurement pieuses : le voilà en train de tirer toutes les ficelles des fausses apparitions et des prophéties mensongères. Il se drape dans la soie de la bigoterie, il excelle à se faufiler entre les lignes les plus hasardeuses des catéchismes, il se travestit en super converti ou en miraculée sauvée d’une mauvaise vie. Il fait parler et parler et parler “Jésus”, il dicte des milliers de pages à celles qui se prétendent en train d’écrire sous la dictée du Ciel. Il se frotte les mains le diable, et comme l’aurait chanté Jacques Brel, pour lui, “ça va”, le monde tourne à revers de l’Evangile et les faux prophètes falsifiant sa sobriété sont légion. “Ça va”. Il domine à peu près le monde à l’heure qu’il est.
Vérité, justice, foi, goût du salut, glaive de l’Esprit Saint qui tranche à vif dans le mensonge, saintes Ecritures, supplication dans la prière incessante : voilà les seules armes valables pour lutter contre cet ennemi redoutable.
Image : Saint Michel terrassant le diable, bréviaire romain
Jacques Brel dans “Le diable” : https://www.youtube.com/watch?v=Gbzxcg5reOE