Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux. Ils racontaient : « Seigneur, même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Vous, je vous ai donné pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et pouvoir sur toute la puissance de l’Ennemi ; et rien ne pourra vous faire du mal. Cependant, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux. »
À ce moment, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
Luc 10, 17 – 24
Cette page d’Evangile existe et son enseignement existe bel et bien également. Je sais d’expérience que l’on peut être complètement discrédité dans sa foi – et même au coeur de l’Eglise ! – parce qu’on croit, en toute fidélité à la Parole de Dieu, que l’esprit mauvais existe lui aussi. Comme on le dit parfois : “La plus grande ruse du diable, c’est de faire croire qu’il n’existe pas.” Il y est formidablement parvenu dans notre civilisation occidentale rationnelle.
Bien sûr, je ne crois pas à la créature noire avec une queue fourchue. Mais l’esprit mauvais qui s’insinue dans les consciences qui lui accordent tacitement une place est bien là pour mener son combat contre l’Esprit du Christ.
Ma longue expérience du combat spirituel et la vie de foi que je mène depuis quinze ans maintenant m’ont enseigné plusieurs choses, que la modernité aimerait bien nier, mais qui sont cependant réelles. En tant que femme, je n’ai pas la chance des disciples de Jésus. Les esprits mauvais ne me sont pas soumis, au contraire, j’en subis sans cesse les persécutions – et parfois, notamment sur les forums qui se disent catholiques, par ceux-là même qui se pensent en marche vers la sainteté, qui sont criblés de certitudes, et habités d’une bonne dose de misogynie. Je ne peux revenir qu’à la Genèse :
“Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci te meurtrira à la tête et toi, tu la meurtriras au talon.” (Genèse 3, 15)
Quand je me permets de bousculer ces messieurs dans leurs certitudes de mâles dominants, les salves sont immédiates. Et les femmes qui se complaisent dans la soumission à leurs points de vue par crainte de leur déplaire ne sont parfois pas en reste ; la jalousie spirituelle est un puissant poison.
Au quotidien, ce sont mille petites brimades que je subis, des humiliations qui n’ont l’air de rien mais qui s’accumulent, de la part d’une personne qui me sait croyante et que cela dérange. Et je sens bien que je ne peux rien y changer, sinon me taire et “encaisser”. Bienheureux disciples de Jésus, qui l’emportaient sur les esprits mauvais.
Heureusement, nous avons un rédempteur. Le Christ, notre force, est avec nous dans le combat. Qui épouse sa croix au plus profond de son âme ne sera jamais seul face aux agressions du Mauvais. Il aura beau s’agiter autour de nous pour nous déstabiliser dans notre foi, dans notre confiance, si nous avons bâti notre maison sur le roc de l’Evangile et des sacrements, il n’aura aucune prise sur nous. Et plus nous accepterons la petitesse, plus les secrets du Très-Haut nous seront révélés.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.”
Image : Jésus tenté au désert
Source image : http://cathedrale-vannes.cef.fr/index.php/homelies-2011/508-homelie-du-1er-dimanche-de-careme-2011
1 commentaire
J’ aime bien la réponse du grand-père : La fidélité, « Ça ne se trouve pas, ça se fabrique ! »
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Alors que va s’ ouvrir l’ année de la Foi, l’ histoire de ta Foi, Véronique, est la meilleure des introductions.
Ce qui compte avant tout, c’ est la fidélité à Dieu…
Il ne me reste qu’ à méditer ce que tu écris, aujourd’hui, c’ est le fruit de toute ton expérience.
Et l’ expérience de ma longue vie me conduit aux mêmes conclusions.
Bonne Année de la Foi, la main, dans la main.
Pou transmettre la Foi, il faut l’ avoir et la vivre,
mais on ne peut vraiment l’ avoir et la vivre qu’ en la transmettant
et en la rayonnant autour de soi.
Soyons, avant tout,, des témoins de la Foi,
sans nous préoccuper de ceux qui nous reprochent de nous mettre en avant, de parler de nous ou, même, de faire de l’ exhibitionnisme …… …
Amitiés.
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