Beaucoup d’imposteurs se sont répandus dans le monde, ils refusent de proclamer que Jésus Christ est venu dans la chair; celui qui agit ainsi est l’imposteur et l’anti-Christ. Prenez garde à vous-mêmes, pour ne pas perdre le fruit de notre travail, mais pour recevoir intégralement votre salaire. Quiconque va trop loin et ne se tient pas à l’enseignement du Christ, celui-là se sépare de Dieu. Mais celui qui se tient à cet enseignement, celui-là reste attaché au Père et au Fils.
2 Jean 7-9
Textes liturgiques©AELF
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr. Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr ; cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera.
Luc 17, 26-30
Textes liturgiques©AELF
La mise en parallèle de ces deux textes que l’Eglise propose aujourd’hui à notre méditation est édifiante. Nous avons dans l’Evangile un enseignement de Jésus sur les temps de son retour en Gloire, et dans la seconde épître de Jean, des recommandations quant à la sauvegarde de l’authenticité de notre foi. Jean insiste pour nous dire qu’il est de la plus haute importance de demeurer fidèle aux enseignements de Jésus “venu dans la chair”. D’aucuns semblent le contester déjà au premier siècle du christianisme, doutant à la fois des origines divines du Christ Jésus Fils de Dieu et de son incarnation dans une chair humaine quelques décennies auparavant.
Que dire alors de notre siècle, deux millénaires plus tard, où tant de nos contemporains tentent de contourner l’évidence historique de la vie terrestre de Jésus au commencement de notre ère, ce pour mieux se débarrasser de son message, tandis que d’autres, même parmi les croyants les plus assidus, remettent en question sa divinité en tant que Fils de Dieu, prétendant qu’après tout, rien n’aurait été différent s’il avait eu un géniteur masculin terrestre !
Je m’oppose personnellement, dans le sillage de Jean, vivement à cette approche qui dénie à Jésus sa filiation divine par son Père. Et je me moque bien des pseudo arguments scientifiques qui voudraient nous démontrer par A+B qu’il est IMPOSSIBLE que Marie ait conçu le Fils sans partenaire masculin.
Il y a dans de telles assertions non seulement de l’apostasie, mais encore de l’orgueil, à croire que Dieu n’a pas été capable de faire, une seule fois dans toute l’histoire de l’humanité, ce que l’homme apprenti sorcier ambitionne de réaliser un jour lui-même par la science : non seulement associer des gamètes in vitro pour obtenir un embryon, mais encore en créer un par clonage ou autre technique ne nécessitant plus deux parents humains de genres différents. L’homme ne se rend même plus compte qu’il prétend ainsi surpasser Dieu qui a donné à Marie un Fils, nous ne savons comment, mais de sa substance à Lui et de sa substance à elle, une femme.
Ma propre foi est absolue dans le fait que Jésus ait été ce Fils rigoureusement dépourvu de géniteur masculin terrestre : c’est précisément ce qui le rend sans péché. Même si cela doit excéder les hommes, et jusqu’à aujourd’hui, qui voudraient absolument que l’un d’eux ait été partie prenante dans cette conception. Laissons à Marie sa suprême liberté d’avoir donné son Fiat sans consulter aucun homme avant, ni son père, ni son fiancé, ni son rabbin. Elle a été suprêmement libre et courageuse d’affronter les doutes de tout son entourage au sujet de sa grossesse, et ceux de nos contemporains sont encore de la même veine : tout comme Joseph, ils auraient cherché à la répudier, sûrs qu’elle avait eu des relations avec un autre.
Alors prenons garde à ne pas être de ces imposteurs que Jean dénonce ici : gardons ferme la foi en Jésus Fils de Dieu, et attachons-nous à tous ses enseignements, y compris ceux sur les derniers temps et son retour en Gloire promis et prévu dès avant sa résurrection. Ne faisons pas mentir le Seigneur en prétendant que tout cela ne sont que des vues spirituelles voire symboliques.
Image : Vierge à l’Enfant à Tamié, Georges Serraz