Maintenant le Seigneur parle,
lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère
pour que je sois son serviteur,
que je lui ramène Jacob,
que je lui rassemble Israël.
Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur,
c’est mon Dieu qui est ma force.
Isaïe 49, 5
Textes litugiques©AELF
Puissance de la prophétie d’Isaïe, qui annonce bien sûr le Christ Jésus, mais qui en dit long aussi sur la manière d’agir de l’Eternel !
Dieu fait des choix parmi les créatures, et ce dès avant leur conception dans le sein de leur mère ! Oui, aussi insupportable que cela paraisse à certains, Dieu élit telle créature plutôt que telle autre pour porter sa parole, le témoignage de sa Volonté et affronter l’opposition de ceux qui prétendent Le connaître sur le bout des doigts et se sont toujours érigés contre ses prophètes, que ce soient ceux du Premier Testament, tous persécutés voire tués, puis Jean le Baptiste dont nous fêtons la naissance aujourd’hui et bien sûr son propre Fils, le Verbe en personne. Les gardiens de la Loi juive n’en ont épargné aucun.
Les choses auraient-elles changé depuis l’avènement de Jésus Notre Seigneur ?
Je n’en suis pas si sûre…
Il y a bien sûr ce que dit la doctrine, mais il subsiste une réalité que justement les faiseurs et défenseurs de doctrine refusent d’admettre.
Dire de nos jours que, baptisés, nous sommes tous “prêtres, prophètes et rois”, relève à la fois d’une vérité et d’un leurre.
Certes, par le baptême, la possibilité de se faire accueil à l’Esprit Saint s’ouvre. Encore faut-il approfondir en soi le désir de Dieu, de sa Parole et de la vérité au sens large. Les sacrements – baptême, confirmation, ordre – ne sont ni une garantie de baigner dans l’Esprit Saint en plénitude, ni même un sine qua non de l’esprit de prophétie. Nous connaissons tous bien trop de contre-témoins de l’Evangile ayant pourtant reçu tous ces sacrements, et inversement, des personnes parfois éloignées des églises qui ont en elles un amour de la vérité et de la justice qui peuvent surpasser de beaucoup celui des baptisés / confirmés / ordonnés tièdes ou encore sectaires, arc-boutés sur des doctrines, ne voyant la vérité qu’en eux-mêmes et leurs semblables parce qu’ils s’estiment plus observants religieusement qu’autrui. Je pense même que de nos jours, dans l’Eglise catholique notamment, avec l’expansion effrénée des courants traditionalistes, c’est plus vrai que jamais. Les doctrinaires de la foi s’estiment plus légitimes que tous les autres chrétiens et non-chrétiens, et en cela, je trouve que nous vivons des temps religieux qui ressemblent malheureusement beaucoup à ceux auxquels le Christ Jésus a dû se confronter, avec l’issue que l’on sait.
Aussi, il me semble qu’affirmer de nos jours que « Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole unique et définitive, Dieu nous a tout dit en une seule fois dans cette Parole et il n’a plus rien à dire » (saint Jean de la Croix). (Catéchisme de l’Eglise Catholique – article 65) est fort présomptueux et conduit à bien des méprises dans le paysage religieux actuel.
Les catholiques, avec cette affirmation, se sont verrouillés aux prophètes contemporains que Dieu n’a pas d’autre choix que d’envoyer face à l’arrogance de cette Eglise d’ailleurs en pleine débâcle, du moins dans nos contrées européennes.
Comment a-t-on pu en venir à affirmer que “Dieu n’a plus rien à nous dire” ? Qu’est-ce que cet orgueil démesuré qui voudrait contenir la Volonté et la Vérité divines dans un temps et une doctrine déterminés, pire, dans une seule Eglise ?
Dieu est à la fois Vérité et Liberté suprême. Et ceux qui prétendent l’enfermer dans un catéchisme, dans un carcan dogmatique et même dans une seule religion lui font insulte et le contraignent à réagir.
Il peut le faire de plusieurs façons : en nous renvoyant son Fils pour son second avènement, mais là il sera un peu tard pour se convertir car la parousie amène le jugement des vivants et des morts. Aussi, comme l’Eternel est à la fois patient et miséricordieux, il accorde encore un délai de conversion et de sursaut dans l’Esprit.
Et donc, son autre possiblilité est, comme aux temps du Premier Testament, de renvoyer vers l’humanité des prophètes. Et c’est ce qu’il fait. Il les choisit dès avant le sein de leur mère, il les pétrit de sa Parole, il les passe au crible d’une multitude d’épreuves pour vérifier la solidité de leur foi, leur résistance à l’Adversaire et leur fidélité à sa Volonté. Et quand il les a jugés dignes de sa suprême confiance, il les envoie en son Nom vers leurs frères et sœurs en humanité. Pour les sortir de leur torpeur spirituelle, les édifier dans la foi, les consoler quand les religions les ont meurtris et les préparer au retour du Messie glorieux.
Je l’ai déjà écrit et je l’affirmerai encore, quoi que je doive endurer comme oppositions à ce sujet, la petite juive Annaëlle Chimoni qui a produit en 2000 “Le Livre d’Annaëlle” alors qu’elle n’avait pas encore 10 ans est de ces prophètes-là. Une sorte de Jean Baptiste pour notre époque, qui plus est, ayant vécu en France. Elle était polyhandicapée mais d’une lucidité époustouflante et est décédée avant d’entrer dans l’adolescence. Son livre est un trésor propre à nous ouvrir de vastes horizons, et à montrer à quel point Dieu se plaît à réhabiliter son Peuple élu depuis les origines, preuve s’il en est que nul ne peut L’enfermer dans une seule religion et pire, dans une seule Eglise.
Annaëlle nous prouve encore autre chose : trahi et annoncé parfois de la pire des façons par les hommes religieux, Dieu se plaît désormais, dans ces temps eschatologiques que nous amorçons, à parler par des femmes, certes moins écoutées et respectées par le commun des mortels, mais infiniment plus fiables en matière de Vérité, surtout quand elles ne revendiquent strictement aucun pouvoir dans les institutions religieuses quelles qu’elles soient.
Universalité de Dieu qui pourrait bien désavouer les églises trop orgueilleuses qui prétendent le circonscrire dans un dogme et recours à des femmes sans aucun pouvoir mais fiables à Ses yeux : voilà la manière actuelle pour l’Eternel de faire connaître sa Vérité et l’imminence du retour en gloire de son Fils, le Messie. Nous voilà dans un temps crucial de retour repentant vers le Père, en Esprit et en vérité.