Bien-aimé, Démas m’a abandonné par amour de ce monde, et il est parti pour Thessalonique. Crescent est parti pour la Galatie, et Tite pour la Dalmatie.
Luc est seul avec moi. Amène Marc avec toi, il m’est très utile pour le ministère.
J’ai envoyé Tychique à Éphèse.
En venant, rapporte-moi le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpos. Apporte-moi aussi mes livres, surtout les parchemins.
Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.
Toi aussi, prends garde à cet individu, car il s’est violemment opposé à nos paroles.
La première fois que j’ai présenté ma défense, personne ne m’a soutenu : tous m’ont abandonné. Que cela ne soit pas retenu contre eux.
Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent.
2 Timothée 4, 10-17b
Humanité de Paul. Inspiration divine de sa mission d’évangélisation.
Paul a des amis, visiblement nombreux, et sur lesquels il peut compter, malgré quelques défections.
Paul a des ennemis aussi, comme cet Alexandre, qui l’a contesté et lui a nui. Preuve s’il en fallait que l’Evangile n’engendre pas une concorde immédiate et trop facile. Si l’Evangile n’était source que de paix, les premiers chrétiens n’auraient pas été persécutés comme ils l’ont été, et comme on l’est encore sous les latitudes où le christianisme est honni ou dès que l’on s’attache à la quintessence de la Parole du Seigneur dans sa radicalité évangélique plutôt qu’au ritualisme anesthésiant des religions.
De bon matin, je me suis employée à répliquer sur les réseaux sociaux à des catholiques traditionalistes voire intégristes qui me dénient le droit à la parole au milieu d’eux au prétexte que je ne serais pas / plus catholique : “On est catholique ou on ne l’est pas“, martèlent-ils au mépris du sens du mot “catholique”, ils traduisent “universalité” par exclusivité de l’Eglise de Rome, et encore, dans cette Eglise, sa branche la plus conservatrice, sclérosée et sclérosante. Je serais donc priée de les laisser à leur entre-soi rassurant, ils me vouent aux gémonies ou alors prient charitablement pour mon salut – entendu, que je rejoigne leurs rangs – car affublée de l’étiquette “protestante” qu’ils m’accolent promptement avec un certain dégoût, ils me voient déjà griller aux enfers aux côtés de Luther dont ils m’imaginent disciple inconditionnelle. Tout cela parce que j’ose remettre en doute les apparitions de Fatima qui me laissent mal à l’aise depuis très longtemps déjà…
Seigneur, comment en est-on arrivé là ? Comment l’Eglise de mon baptême, dans laquelle j’ai reçu l’Evangile dans les années 60 et 70 par l’intermédiaire d’un excellent curé de paroisse qui le vivait concrètement autant qu’il l’annonçait par son ministère de prêtre, a-t-elle pu prendre en France ce virage funeste, entre traditionalisme exacerbé, intégrisme fermé et excluant, allergie à l’œcuménisme et envolées charismatiques non moins douteuses ? Comment la mariolâtrie et le décorum ont-ils pris le pas sur la Parole incisive, subversive, non institutionnelle et tellement libre du Christ Jésus ? Comment peut-on coller des étiquettes et vouer aux enfers ou prier avec condescendance pour le salut de son prochain au simple prétexte qu’il ne se revendique pas d’une unique chapelle et qu’il met l’amour du Seigneur Jésus et de sa Parole au-dessus de toute appartenance clivante à telle Eglise chrétienne ou à telle religion bien délimitée ?
En ce jour où l’on médite Luc 10, 1-9, ces bons intercesseurs catholiques vont encore lancer vers le Ciel leurs “Seigneur, donnez-nous de saints prêtres !” sans réfléchir beaucoup au fait que si les vocations se tarissent, c’est peut-être justement que le Seigneur est las des querelles intestines de cette Eglise et n’appelle plus au ministère de prêtre des hommes destinés à devenir de simples “administrateurs de paroisses” auto-référentielles, où le baptisé est obligé d’ingurgiter plus de catéchisme que de Parole de Dieu authentique, où le droit canon l’emporte sur l’Evangile, où tout s’articule autour de l’administration de sacrements qui se vident progressivement de leur sens faute d’associer les œuvres de foi authentique à la célébration de la messe et des rites habituels…
Le catholique réclame obstinément des prêtres au Seigneur pour perpétuer une seule tradition ecclésiale au mépris de toutes les autres, mais se demande-t-il, en ces temps qui sont les derniers, si Dieu n’exauce pas leurs prières en faisant don de personnes ayant d’autres charismes, plus disposées à l’œcuménisme et à la quête d’une difficile réconciliation interreligieuse ?
Le Christ nous a laissé cette parole : “Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.”
Et non pas de prier pour obtenir exclusivement des prêtres catholiques de rite latin, si possible en soutane, si possible traditionalistes, si possibles intégristes ou que sais-je encore !
Si le temps de la moisson est venu, alors c’est de moissonneurs que Dieu a besoin pour préparer les âmes au retour du Christ en Gloire, à la survenue de l’Esprit de Vérité et à l’entrée au Royaume promis de toute éternité ! Dieu suscite et envoie présentement des éveilleurs de conscience et des révélateurs de la Vérité des Ecritures plutôt que des distributeurs de sacrements et des agitateurs d’encensoirs !
Quand le temps est à l’urgence et que la moisson est imminente, il s’agit de proposer l’Evangile et la porte du Salut aux âmes, plutôt que d’appeler à l’appartenance à des chapelles étriquées et vouées à passer comme passera le monde…
5 commentaires
Il faut prier pour les vocations ! Ben voyons !
Les petits de 10 12 ans jusqu’aux années 79, 80 qu’on extirpait de leur famille au nom de Dieu pour en faire des prêtres, et qu’on agressait sexuellement dans des séminaires où sévissaient des prêtres et autres pervers ? Sont ils devenus de bons clercs ?
Voir le rapport Sauvé et le séminaire de chavagnes en paillers en Vendée ! Et d’autres sans doute !
Quid d’aujourd’hui ?
Crise des vocations ! Pourquoi ? Il ne faut rien changer ? Il n’y a rien qui cloche ?
Lisons et relisons Zundel et faisons route personnelle en dehors des « cadres » dogmatiques qui nous éloignent des évangiles…
Merci beaucoup.
Jacques, prêtre.
Je souscris entièrement à la réflexion de Véronique Belen. Quant à moi, ces dérives des branches traditionnelles de l’église me laissent froid. Pas besoin d’évêques ni de prêtres pour accorder ma confiance au Dieu dont Jésus nous a parlé. Tant que sbires de cette églises respectent mes convictions, je les respecterai également pour autant qu’ils m’accordent le droit ou la gentillesse de leur exprimer ma façon de vivre et de penser. Le souci est que les personnes font l’esprit est fermé ont souvent, en toute cohérence, une façon très dure d’intolérance à l’égard des autres. Dommage ! Du moment qu’ils ne m’obligent pas à penser et à vivre comme eux.. Belle journée à vous
Belle et bienheureuse réflexion.
Bonjour Véronique et encore bravo pour ce texte très enlevé, incisif mais aussi très serein, sur le fond. Encore qu’on puisse ne pas être serein mais plutôt très indigné par la pente dangereuse dans laquelle l’Église Catholique s’enfonce, comme vous en faites le constat.