Au cours du repas chez un chef des pharisiens, en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : ‘Venez, maintenant le repas est prêt.’ Mais tous se mirent à s’excuser de la même façon. Le premier lui dit : ‘J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.’ Un autre dit : ‘J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.’ Un troisième dit : ‘Je viens de me marier, et, pour cette raison, je ne peux pas venir.’ À son retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Plein de colère, le maître de maison dit à son serviteur : ‘Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.’ Le serviteur revint lui dire : ‘Maître, ce que tu as ordonné est fait, et il reste de la place.’ Le maître dit alors au serviteur : ‘Va sur les routes et dans les sentiers, et insiste pour faire entrer les gens, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne profitera de mon dîner.’ »
Luc 14, 15-24
Je pense qu’il y a lieu de méditer profondément cette page d’Evangile, et pas comme un texte ancien du temps de Jésus, qui s’applique aux Juifs de son époque, mais comme une parabole qui nous concerne nous aujourd’hui.
Le temps du repas dans le Royaume de Dieu n’est pas encore venu. Mais en remontant vers le Père, le Christ nous a laissé le mémorial de l’Eucharistie, pour que nous n’oubliions pas de fléchir le genou devant son nom, comme nous le dit Paul en Philippiens 2, 5-11, et que nous nous nourrissions de son Corps et de son Sang dans l’attente de sa venue dans la Gloire, qui inaugurera le vrai repas dans son Royaume.
Or, que constatons-nous, surtout dans nos sociétés occidentales ? Le Christ s’offre à nous tous les dimanches et même tous les jours, et les églises sont presque vides.
Pendant le petit trajet qui me sépare de l’église où je vais à la messe, j’observe la vie autour de moi. Je vois des cyclistes en tenue complète, en train de suer à grosses gouttes dans la montée. Je vois des groupes de randonneurs. Je vois des bricoleurs qui ont toujours quelque chose à faire autour de leur maison. Je vois quelques enfants qui jouent dehors, les autres dorment encore ou doivent être occupés à leur console de jeux. Je devine les femmes aux prises avec mille tâches ménagères qu’elles n’arrivent pas à caser dans leurs semaines surchargées.
Et bien souvent, moi qui ai 48 ans, je me retrouve presque la plus jeune dans l’église de mon village.
J’ai connu aussi cette période où je ne trouvais pas le temps d’aller à la messe. J’avais toujours une excuse qui me paraissait imparable : trop fatiguée, les enfants petits qui ne seraient pas sages, le repas du dimanche à préparer…
Il a fallu que le Christ se révèle à moi comme le tout de ma vie pour que j’organise mes dimanches en fonction de l’heure de la messe : ne prévoir un plat à mijoter longtemps que quand la messe est à 9 heures, cuisiner plus simplement quand elle est à 10h30… Avant d’aller faire mes courses, je vérifie les horaires de la messe dominicale, et je m’adapte en conséquence.
Alors gardons-nous de lire l’Evangile en pensant que nous autres, catholiques baptisés et ayant communié au moins une fois dans notre vie (on ne revoit plus la plupart des enfants à l’église après le jour de leur première communion…), nous sommes les invités privilégiés du banquet éternel et que ces paroles ne s’appliquent pas à nous. Lourde erreur.
Je terminerai simplement sur cet étonnement dont je ne me suis pas encore remise : en février 2012, quand j’ai créé ce site et donc diffusé largement mon témoignage de foi, je l’ai signalé à toutes mes connaissances, notamment les membres de ma communauté de paroisses, les “actifs” comme on dit, ceux qui ont ici ou là un mandat dans l’Eglise. Eh bien, la majorité n’a pas eu de réaction. Pas un mot pour me dire ce qu’ils en avaient pensé. De même pour plusieurs prêtres auxquels je m’étais adressée.
Alors je garde au coeur la parole d’une amie non croyante, qui se cherche une spiritualité qu’elle a du mal à trouver, qui souffre mille tourments dans sa vie, dans le solitude, mais qui a été la seule à me dire :
“Je crois en toi.”
4 commentaires
Quand le Maître de maison a lancé ses invitations, il était, quand même bien persuadé que ses invités viendraient au dîner. Sinon, il ne se serait pas donné la peine de les inviter !
Et, s’ils ne sont pas venus, c’ est parce qu ‘ils ont refusé de venir, qu’ ils ont estimé qu ‘ils avaient des choses plus importantes à faire, ou, plus exactement, que celui qui les invitait ne leur était pas si indispensable qu ‘ils ne puissent pas se passer de lui dans leur vie,
ou, peut-être encore, qu ‘il était si bon, si ” bonasse” que, le jour où ils auraient besoin de lui, il oublierait leurs incartades,
que Dieu, à notre mort, nous pardonnerait bien de l’ avoir un peu oublié pendant notre vie, pour faire notre bon plaisir : Ils est si bon qu’il pardonne tout; Il nous recevra , quand même bien, dans son paradis à notre mort..
Mais, voilà, Dieu n’ aime pas les orgueilleux, les vaniteux, ceux qui se croient indispensables, comme il n’ aime pas ceux qui ne lu sacrifient pas tout, qui n’ ont pas le feu sacré, les tièdes, les fadasses, qu ‘il vomit !
Dieu est le plus grand Amoureux, et ,comme tous les grands amoureux, il est jaloux..
Et il veut tout notre amour en retour.
La mort du Christ en croix vaut bien cela !.
Mais, voilà, Dieu est un Dieu jaloux; Il nous aime tellement qu ‘il ne peut pas se passer de notre amour….
Et, si nous ne voulons pas de lui, il en trouvera bien. d’ autres, qui seront si contents d’ être invités par lui. qui se sentiront tellement honorés qu ‘il ait pensé à eux, alors qu ‘il croyaient ne pas en être dignes !
‘Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.’ Le serviteur revint lui dire : ‘Maître, ce que tu as ordonné est fait, et il reste de la place.’ Le maître dit alors au serviteur : ‘Va sur les routes et dans les sentiers, et insiste pour faire entrer les gens, afin que ma maison soit remplie..
Oui, les pauvres,les estropiés, les aveugles,les boiteux, les gens de la rue, les SDF, les vagabonds seront jugés beaucoup plus dignes d’ aller au ciel , tout près du Bon Dieu, que les bons Chrétiens, estampillés.comme tels, et qui se croient supérieurs à tous, qui sont salués, adulés par tous en raison de leurs prétendues vertus, alors qu ‘ils ne sont que des hypocrites …
Ne faisons- nous pas partie de cette dernière catégorie, nous qui nous croyons supérieurs et qui regardons les ” petits”‘ de haut ?
Je crois qu’il faut actualiser un peu les mots de l’Evangile.
On parle toujours de boiteux, estropiés, aveugles, SDF… mais il n’y a pas qu’eux.
Il y a les malades mentaux qu’on parque bien à l’abri dans les hôpitaux psychiatriques, les femmes abandonnées, battues, violées, réduites à l’esclavage dans certaines civilisations, surmenées dans la nôtre, les fillettes auxquelles on interdit l’accès à l’école, les trisomiques qui n’ont plus le droit de naître, les personnes handicapées qui doivent vivre d’une AAH avec laquelle on ne vit pas, les personnes âgées devant se débrouiller avec une bien maigre retraite…
La nouvelle évangélisation, c’est aussi de transposer les fléaux du temps de Jésus aux fléaux d’aujourd’hui.
Ton Partage est très intéressant Véronique. De la même manière j étais toujours occupée le samedi entre les courses et toutes les,sollicitations qu une grande ville propose ! Et puis un jour une amie m a parle d une synagogue près de chez moi et j y suis allée par curiosité sachant que je ne respectais pas le jour du,Shabat car j avais toujours mieux à faire et que je risquais de passer pour une extra terrestre aux yeux de mon entourage.
J ail apprécié ce premier samedi par’i une communauté très pratiquante et j ai beaucoup discuté avec certaines personnes de l intérêt du Shabat pour son bien être personnel et pour sa famille aussi.
Et tout comme toi je me suis organisée ce n est pas simple car pour les juifs l entrée du Shabat commence le vendredi soir et en hiver il faut,arrêter de travailler vers 16h nous ne cuisinons pas le samedi donc tous les,plats sont préparés le jeudi soir dans mon cas ou le vendredi matin. Mais quel bonheur et quelle quiétude de pouvoir aller à la synagogue et de passer la journée du,samedi complètement déconnecté des besoins matériels pour se centrer sur le spirituel et l étude. Ce n est pas,forcemment facile à vivre car il se passe beaucoup de choses le Samedi auquelles je ne participe pas mais je gagne vraiment en harmonie et en paix intérieur.
Rien de neuf sous le soleil….et je trouve que D.ieu a beaucoup d’humour qui ne me fait pas toujours rire…
Je suis venu à croire que mon pire ennemi a un rôle rédempteur parfois ou c’est à travers lui que je prends conscience de mon manque d’amour…
Nous avons sept invitations par an à venir aux fêtes de l’Eternel et il m’arrive encore de décliner cette invitation si importante pour une autre invitation,plus humaine,certes alors que je suis le premier à dire qu’il faut servir le Seigneur en premier….