Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : ‘Seigneur, Seigneur !’, pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »
Matthieu 7, 21.24-27
Par un mystère de sa grâce, le Seigneur a jalonné ma vie de petits événements qui m’aident à comprendre la vérité de l’Evangile.
L’histoire de la construction de notre maison en fut un.
Alors que nous cherchions à acheter une maison, quelques visites à peine nous firent comprendre que nous ne trouverions jamais ce que nous désirions dans le secteur qui nous plaisait et dans les limites de notre budget.
Un incroyable concours de circonstances nous fit découvrir un terrain qui comblait tous nos rêves. Et alors qu’il était bloqué à la vente depuis dix ans, il fut mis sur le marché le jour-même où nous l’avons visité !
La transaction se fit avec un peu de mal, mais se fit. Et nous avons opté pour la confiance dans le seul constructeur avec lequel nous ayons eu un contact. Tout fut décidé en trois mois.
Fin février, l’entreprise commença à creuser pour les fondations. Or il y avait une épaisseur de quatre-vingts centimètres de terre, et plus profond, ce n’était que de la roche. Cela entraîna un surcoût considérable, car la suite du creusement dut se faire au brise-roche. C’est une des rares fois où j’ai sollicité de mes grands-parents un petit coup de pouce financier.
Les fondations se firent donc sur le roc, on peut le dire, et cinq mois plus tard, nous emménagions dans une maison complètement achevée, y compris la décoration intérieure. Je sais que c’est incroyable, mais c’est pourtant vrai.
Et depuis dix-sept ans, je me sens dans cette maison comme dans le lieu de sécurité et de stabilité auquel j’ai aspiré toute ma vie.
Cela me ramène à une autre histoire d’un couple proche.
Ils convoitaient depuis des années un emplacement pour bâtir, mais ce terrain était déjà vendu, et une maison s’y construisait. Or, le propriétaire ne parvint pas à achever son projet. Il dut tout revendre, sans doute la mort dans l’âme.
Opportunité inespérée pour ce couple qui n’attendait que cela. Il rachetèrent le lot, firent démolir la maison commencée, et construisirent la villa de leurs rêves sur le terrain convoité.
Quand ils en étaient au chantier de démolition, ils nous montrèrent, pleins de joie, les photos du bulldozer qui détruisait ce qu’un autre avait construit, sans doute aussi le rêve de sa vie. J’en eus le coeur brisé, et je me permis de le leur dire, ce qu’ils ne comprirent absolument pas.
Mais revenons-en à l’Evangile. Dans ma maison pourtant bâtie sur le roc, j’ai vécu les années les plus difficiles de ma vie, des moments terribles.
J’y étais entrée agnostique, mais profondément attachée à la personne du Christ et à son message.
C’est ici que j’ai retrouvé la foi, ici que j’ai repris une vie de pratique, dans cette petite paroisse rurale.
Et toutes les tempêtes de ma vie n’ont pu renverser ma foi. La main du Christ était toujours tendue vers moi, contre vents et marées, l’Evangile est demeuré mon phare dans les nuits de mon existence.
Cette fidélité de Dieu qui surpasse toute fidélité humaine m’a enseigné à aimer de plus en plus sa Volonté et à essayer, avec mes pauvres moyens, de la faire.
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