En ce temps-là, Jésus prit la parole :
«Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Matthieu 11, 28-30
Trois phrases de Jésus, mais qui le définissent si bien !
La vie est souvent une longue traversée difficile, et en ces temps de crise économique certainement encore plus qu’avant. Tous les soirs, je suis affligée en regardant le journal télévisé. Les reportages sur les personnes qui n’arrivent plus à payer leurs factures me serrent le coeur. Ceux dont la précarité est allée si loin qu’ils se sont retrouvés à la rue me renvoient à la parabole du riche et de Lazare tout couvert de plaies quémandant les miettes de la table de celui qui fait bombance ( Luc 16, 19-31). Les journalistes nous montrent sans s’émouvoir des gens qui, en France en 2012, cherchent leur nourriture dans les poubelles ou ne font plus leurs courses qu’aux discounters qui vendent des produits périmés…
Oui, ceux-là peinent sous le poids du fardeau de la vie, et trouvent-ils seulement du repos en venant vers le Christ ? Il nous appelle tous à Lui, pourtant…
Parfois, ils le rencontrent dans la figure d’un bénévole qui donne de son temps et de son coeur pour venir en aide aux plus démunis de notre société. Court instant de repos dans un témoignage concret de charité humaine… Là où le Christ n’est pas forcément explicitement annoncé, il est au moins donné comme signe de compassion pour les pauvres, que notre société sécrète chaque année davantage.
La grande précarité m’aide à relativiser la mienne. Je suis d’une classe sociale qui parvient toujours à payer le nécessaire, sans avoir de marge pour le superflu, mais nous vivons dans une maison que je parviens tant bien que mal à chauffer et nous mangeons toujours à notre faim. Pour cela, j’ai déjà sujet de rendre grâce au Seigneur.
Mon joug, je le ressens plutôt dans la multiplicité de mes tâches. Je suis des ces mamans solo qui ont à gérer un métier prenant, des enfants, l’entretien d’une maison… Bien souvent, c’est lourd, mais s’il y a quelque chose que je ne veux pas négliger, c’est la part due au Seigneur. Que ce soit dans l’eucharistie quasi quotidienne, dans l’oraison ou dans le besoin de témoigner ici et sur le forum “Foi chrétienne et nouvelle évangélisation”, je veux prendre ma part du joug spirituel proposé par Jésus.
Et comme ce joug-là m’est doux !
C’est là que je trouve tout le réconfort de mon quotidien.
Aussi dures que soient mes journées, je retrouve chaque soir mon Seigneur doux et humble de coeur dans l’oraison, et il n’est pas de nuit où je ne m’endorme réconfortée par Lui, profondément apaisée, régénérée par ce qu’Il Est.
Oui, vraiment, Jésus mon Sauveur, tu es doux et humble de coeur, et en toi je trouve mon repos.
Source image : http://carmelsaint-maur.blogspot.fr/2010/03/litanie-de-lhumilite-cardinal-merry-del.html
4 commentaires
merci infiniment chère véronique! cette méditation était un cadeau pour moi ce soir,si harassée et si soucieuse des factures que j ‘ai du mal à payer…merci,Dieu vous bénisse
Mailys
Merci Mailys, je vous promets de prier pour vous… Cette belle page d’évangile est vraiment un puits de grâce. J’ai écrit ce billet il y a 5 ans, j’en m’en souvenais à peine, mais vous le faites remonter alors que c’est l’évangile de dimanche dernier. Il m’a valu de rencontrer un prêtre qui contribue à me délivrer d’un autre joug : celui de mon isolement spirituel. Votre gentil commentaire me vient aussi comme un baume au cœur.
Supplions le Seigneur, dans sa miséricorde et sa providence, de vous prendre en pitié, vous et toutes les femmes en situation précaire, il y en a tant !
Qu’ ajouterais- je à ta méditation, Véronique ! Je ne pourrais que te paraphraser, toi et le texte de l’évangile..
Je me doute bien que ce ne doit pas être drôle pour toi tous les jours.
J’ avais ce soir ma fille Françoise au téléphone.
En cette fin de trimestre, elle est débordée, et doit faire face à son autre vie de maitresse de maison, quand elle rentre, le soir, après l’ étude.
Et elle, elle a son mari qui l’ attend :
parti très tôt le matin, il revient vers 5 heures de l’ aprés-midi.
Je sais aussi ce que gagne une professeur des écoles, même après une carrière de trente cinq ans, arrtvée en échelon 10 ou 11…
Et je sais qu’ on ne peut pas se permettre de grands écarts avec ce salaire.
Oui le fardeau est, parfois, bien lourd..
Aussi, si l’ on suit le Christ, lui qui est doux et humble de coeur, il nous donne bien des consolations et allège le poids de nos soucis.
Suivons Jésus, soyons ses disciples, et on trouvera le repos, la sérénité, la paix, auprès de lui..
J’ai encore bien moins… Je suis au 9ème échelon et je travaille à 75%.