Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière !
Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l’homme te craigne.
J’espère le Seigneur de toute mon âme ;
je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur
plus qu’un veilleur ne guette l’aurore.
Oui, près du Seigneur, est l’amour ;
près de lui, abonde le rachat.
C’est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes.
Dans la paroisse de mon enfance, toute l’assemblée chantait les psaumes. J’aimais les psaumes entre tous les textes bibliques. Cette poésie, cette vérité de l’être qui crie vers le Seigneur de toute l’épaisseur de son humanité, qui ose lui adresser des reproches, manifester son incompréhension face à l’injustice, crier sa révolte quand l’injuste triomphe et que le juste est à terre… Le psalmiste a osé être comme chacun d’entre nous. Qui est ce Dieu inerte qui semble ne jamais agir ?
Mais presque tous les psaumes se terminent sur une note optimiste.
“Tu es mon aide et mon libérateur ;
mon Dieu, ne tarde pas !”
Psaume 40
“Toujours je te rendrai grâce, car tu as agi ;
j’ai espoir en ton nom, car il est bon,
en présence de tes fidèles.”
Psaume 52 (51)
Comme si d’avoir prié le psaume, d’avoir mis en mots sa révolte, était déjà un chemin vers le Seigneur et le début d’un apaisement.
Certains psaumes ont près de 3000 ans d’histoire humaine (un certain nombre sont attribués à David). 3000 ans de prière, et pas une ride. Chaque psaume peut parler à notre coeur comme s’il avait été écrit hier. Chaque psaume nous fait entrer dans la relation avec Dieu. N’a-t-on pas de mots en soi pour une prière personnelle, on trouvera toujours dans la Psautier une supplique qui correspond à notre état spirituel et psychologique du moment.
Et puis, les psaumes ont cela d’inestimable qu’ils ont été la prière de Jésus. Avant nous, il les a priés, avant nous, il a supplié le Père quand l’injuste triomphait et que lui était méprisé. Jésus, fils d’Israël, est contenu tout entier dans les Psaumes. L’Evangile y fait des références très fréquentes. Les Psaumes annonçaient déjà Jésus et sa passion. Mais aussi son triomphe face à l’ignominie, sa Résurrection.
Alors, au terme d’une oraison très douce, quand le Seigneur est là dans ma prière, quand je goûte son ineffable présence, je le laisse me guider vers un psaume. Et c’est dans un coeur à coeur avec Lui que le prie.
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Voici la traduction d’une prière que nous chantons souvent
http://www.youtube.com/watch?v=wO0B-N3rwNk
Quand tout va mal, quant tout fait mal, on n’a pas la tête à bien organiser les mots de la prière. Les cris jaillis d’un cœur souffrant sont sans grande cohérence.
Tels que la prière d’Israël nous les a transmis, les psaumes de détresse sont des cris. Cependant on peut retrouver en chacun d’eux une cohérence. Ils proposent en effet cinq types de parole, cinq attitudes de prière qui dessinent le mouvement d’un être qui se tourne vers Dieu dans le malheur.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un coeur brisé et broyé