Au moment de monter à Jérusalem, Jésus prit à part les Douze et, pendant la route, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux païens pour qu’ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera. »
A chaque fois que nous lisons ces versets, nous nous indignons. Comment ont-ils pu ? Comment est-il possible que ceux-là même qui auraient dû reconnaître Jésus comme messie d’Israël, qui auraient dû se mettre à son écoute et se réjouir de sa parole, qui auraient dû rendre grâce à Dieu qu’Il ait fait naître dans le peuple élu son propre Fils, qui auraient dû le reconnaître comme leur Roi, aient comploté contre lui jusqu’à le mener au supplice de la crucifixion ? Comment une telle méprise est-elle possible ? Comment ceux-là même qui connaissaient le mieux tous les préceptes de l’Ecriture ont-ils pu ne pas reconnaître le Verbe incarné ?
Ne nous donnons pas trop vite bonne conscience parce que nous aimons Jésus et que nous désirons sincèrement être ses disciples. Ne nous croyons pas trop facilement à l’abri de la même erreur.
L’Evangile est beau lorsqu’on le lit dans un livre vieux de 2000 ans. La figure du Christ est attachante, tout habitués que nous sommes à la voir dans toutes les églises, dans les musées du monde entier en de beaux tableaux devant lesquels on s’émerveille. Oh oui, nous, nous aurions aimé Jésus. Nous ne l’aurions pas hué sur le chemin du Golgotha.
Et pourtant…
Un peu de modestie ne fait pas de mal.
Qui donc a condamné Jeanne d’Arc en un procès inique qui l’a menée au bûcher ?
Qui donc a mis saint Jean de la Croix au cachot ?
Qui donc a nourri le projet de faire brûler toutes les oeuvres écrites de sainte Thérèse d’Avila ?
Qui donc a refusé d’entendre les demandes répétées que Marie adressait à Catherine Labouré?
Qui donc a dépossédé Jeanne Jugan de l’oeuvre qu’elle avait fondée, les Petites Soeurs des Pauvres ?
Il existe d’autres exemples assez nombreux qui devraient nous faire entrer en méditation…
Image : VIIème station du chemin de croix du Mont Sainte Odile
4 commentaires
Le jour où la glace a commencé à fondre dans mon coeur (mais… ne se reconstitue-t-elle pas aussitôt, et n’est-ce pas toujours ainsi ?), j’ai pleuré toutes les larmes de mon coeur sur un divan de psychanalyste en reconnaissant que Pierre… c’était moi.
Y en a t-il parmi nous qui se félicitent en pensant qu’ils ? elles ? ont été au tombeau le matin du troisième jour, et qu’ils/elles… n’ont pas trahi ?
C’est possible…
Moi, je sais que j’ai trahi, et que je continue à trahir…
Savez-vous, Véronique, que Jeanne Jugan a fondé les Petites Soeurs des Pauvres tout près de chez moi dans le 12° et que notre église paroissiale, construite à cette époque, a été appelée IMMACULEE CONCEPTION grâce à son insistance. Elle devait s’appeler Sainte Radegonde, mais elle convainquit le curé,parce que c’était la Vierge Marie qui le lui avait demandé. La Maison de Paris des Petites Soeurs est à 1 km de chez mous, rue de Picpus.
Ma femme avait une vénération immense pour elle et la priait toujours. Elle avait,bien, sûr,lu sa vie, et nous nous scandalisions, tous les deux de tout ce qu’avaient fait une soeur et l’ aumônier pour prendre sa place et s’attribuer la gloire de la fondation de la Communauté. Elle a même été envoyée en province.
Quand ma femme est morte, j’ai donné tout ce qui les intéressait aux Petites soeurs, son fauteuil roulant transformable en chaise longue très allongée électriquement, matériel de perfusion, protections, linge, une partie de ses vêtements,etc… Elles en ont été enchantées pour leurs petits pieux !
Bien uni à vous par la pensée et la prière.
A l’ avenir, appelez-moi André.
D.
J’ai connu Jeanne Jugan par l’intermédiaire de ma tante qui, à sa retraite, allait rendre service tous les jours aux Petites Soeurs des Pauvres de sa ville. Elle y épluchait les légumes et partageait ainsi la vie de la communauté. Elle m’a donné un jour un livre sur Jeanne Jugan, et j’ai été conquise par cette personne. Sa canonisation tardive est à mes yeux une justice qui lui a enfin été rendue, à elle et à toutes ses petites soeurs après elle.
Oui, Véronique,vous avez raison;Il existe bien d’autres exemples qui nous invitent à la modestie.
Ne serait-ce que cette citation de saint Matthieu :.
Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 31-46
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siègera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! »
Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? »
Et le Roi leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Alors il dira à ceux qui seront à gauche : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. »
Alors ils répondront, eux aussi : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ? »
Il leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. » Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. ».
On s’habitue tellement à la souffrance des autres qu’ on y devient insensibles et nullement concernés…
Et, même Pierre a trahi son Maître !
Oui, soyons humbles /
J’aime beaucoup votre site et je vous en reparlerai.
Le père de l’ enfant prodigue, dans de la tableau de Rembrandt que vous reproduisez dans vos photos,
me bouleverse toujours tellement il nous fait toucher du doigt l’ Amour et la Miséricorde du Père.
Merci, Véronique.