Quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des hommes chargés de garder le tombeau allèrent en ville annoncer aux chefs des prêtres tout ce qui s’était passé.
Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme en leur disant : « Voilà ce que vous raconterez : ‘Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.’ Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. »
Les soldats prirent l’argent et suivirent la leçon. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à ce jour.
Matthieu 28, 8-15
Comme toujours, Jésus innove. Il prend une liberté qui était bien rare dans l’Ancien Testament : il confie à des femmes la mission d’annoncer à ses disciples d’aller l’attendre en Galilée où ils le verront ressuscité.
Dans cette fin de l’Evangile de Matthieu, on ne nous précise pas la première réaction des disciples à cette annonce par les femmes qui ont vu le Seigneur et qui lui ont même saisi les pieds, preuve qu’il est bien ressuscité avec son corps. Mais en Luc 24 1-12, qui nous a été lu à la Vigile Pascale, l’évangéliste nous rapporte : “Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas.”
Jésus savait bien le risque qu’il prenait en confiant pareille mission d’annonce à des femmes, mais il l’a fait. S’il était parfaitement conscient du fait que bien souvent, les femmes ont du mal à être crues par les hommes, surtout en matière de foi, il a néanmoins choisi de leur révéler à elles le mystère de sa résurrection.
Il y a quelques années, une étude scientifique démontrait que les hommes écoutent peu les femmes, et dans mon large cercle d’enseignantes, nous ne pouvions qu’acter, confrontées en permanence à ces garçons qui ne nous écoutent pas et sont souvent rétifs à nous obéir.
Et quand je songe à l’histoire de l’Eglise, je pense à tant de saintes qui comprenaient intimement des mystères divins cachés “aux sages et aux intelligents”, et qui ont souvent été rabrouées pendant des années avant d’être prises au sérieux par des ministres ordonnés.
Toi Jésus, tu savais ce que tu faisais : tu te révélais à des femmes qui accueilleraient tes mystères dans une foi totale, et qui seraient prêtes à endurer le mépris, voire la persécution, pour en témoigner, par amour pour toi.
Image : Jésus apparaît à Marie Madeleine Véronèse
1 commentaire
Personnellement, c’est encore le récit de Saint Jean ( 20, 1-19 que je préfère. Il est plus précis, plus développé, et on sait que, quand Jean raconte un fait, c’ est qu’il y tient et que, pour lui, chaque mot a son sens.
Ainsi, Jésus n’ est pas apparu aux saintes femmes, mais à Marie de Magdala en personne ; C’est elle qui vint la première, de bon matin, au tombeau et constata que celui-ci était vide. Elle alla prévenir les disciples. Comme elle parlait d’ enlèvement, Pierre et « l’ autre » disciple, c’ est-à-dire Jean lui-même, coururent pour constater.
Pierre ne pouvait pas ne pas voir, mais il resta songeur. L’idée de la résurrection ne lui vint même pas à l’ esprit.
Jean par contre : « Il vit et il crut ». Pour lui, le doute n’était plus possible. Jésus était bien ressuscité comme il l’avait dit.
A chacun,sa conversion, son degré de Foi !
Et les deux disciples s’en retournèrent chez eux.
Marie de Magdala, qui était revenue au tombeau avec eux, resta plantée là, tout en pleurs.
Puis vinrent les deux anges ; dans son désarroi, elle ne réalisa même pas pourquoi deux anges étaient là, et elle leur répondit ! Ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais même pas où ils l’ont mis.
Jésus voulait lui réserver la surprise de lui annoncer lui-même sa résurrection.
Oh ! ce ne fut pas difficile. Un seul mot suffit : MARIE !
Elle vit bien un jardinier et lui demanda même si ce n’ était pas lui qui avait enlevé son Jésus..
Mais quand elle entendit son nom murmuré doucement à son oreille, alors, ses yeux s’ ouvrirent. C’était bien lui, il était ressuscité « Rabouni » !
Elle tomba à genoux et lui serra les jambes ( Matthieu, 28 ; 9-10). Elle pouvait le toucher, constater qu‘ il était bien vivant..
Son Jésus était là, ressuscité, devant elle…
Mais Jésus : Ne me touche pas ».
Tu as une mission de la plus haute importance à accomplir :
« Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
« Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. ».
Matthieu va même plus loin. Non seulement elle doit annoncer la nouvelle aux disciples ; Elle doit même leur donner les instructions de Jésus :
« Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. ».
Oui, Jésus savait bien ce qu’il faisait, et il en prit le risque.
Alors, Véronique, tu peux dire sans crainte :
« Toi Jésus, tu savais ce que tu faisais : tu te révélais à des femmes qui accueilleraient tes mystères dans une foi totale, et qui seraient prêtes à endurer le mépris, voire la persécution, pour en témoigner, par amour pour toi ».
Et Jésus n’a pas dit son dernier mot…