A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu’il en donne davantage. Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu’on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. »
Jean 15, 1-8
La Bible est traversée par des allégories sur le vigne. Plus jeune, étant d’une région sans vigne, ou si peu, je ne les comprenais pas très bien. Mais depuis dix-huit ans que je vis à la limite d’un vignoble de renom, je ne peux que constater que la vigne marque le rythme de la vie de ma vallée. En hiver, on entend parler de la taille, et les propriétaires de vignes, dont c’est l’activité principale ou secondaire, nous serrent la main avec des doigts brunis et cornés par le travail. Au printemps, les collines verdissent soudain, et c’est un enchantement. Stries régulières du travail de l’homme sur des terres caillouteuses et souvent difficiles d’accès. Et puis les grappes que l’on voit grossir et se gorger de soleil pendant les promenades d’été.
En septembre, c’est comme si la vie s’arrêtait. On ne parle plus que de vendanges. Les mamans habituellement à nos côtés pour encadrer des activités à l’école ne sont plus disponibles : elles vendangent. Il faut prévoir une petite marge dans tous les déplacements en voiture, car on se retrouve ralenti derrière les tracteurs qui vont et viennent, transportant les grandes cuves tour à tour pleines et vides. Les vignes sont pleines de vendangeurs locaux ou saisonniers. On devine une joyeuse ambiance aux repas qui les réunissent.
Et fin septembre, un peu partout, les amis et les collègues s’organisent une soirée “vin nouveau”: on boit ce breuvage encore doux mais déjà capiteux en mangeant des noix, du pain et du lard.
Puis toutes les occasions de fête de l’année seront réjouies par le Crémant ou le blanc délicieux, les plus belles circonstances étant gratifiées du “Vendanges tardives” local, un pur régal.
Alors maintenant, oui, quand je lis les paraboles sur la vigne, elles me parlent.
Et c’est comme si le Père avait attendu que je vive ici pour qu’elles s’imprègnent profondément en mon âme : oui, c’est ici que m’est revenu le goût de demeurer dans le Christ, et qu’il est revenu demeurer en moi, et ce n’est pas peu dire que le sarment que je suis a été nettoyé, émondé, et ce bien vigoureusement ! Jusqu’à la meurtrissure de mon orgueil.
Alors Seigneur, maintenant que je désire ardemment être ouvrière dans ta vigne, donne-moi la consolation de porter du fruit !
2 commentaires
Que Dieu vous bennisse abondamment!
Bonjour Véronique,
Très beau ce texte sur la vigne, si importante dans le monde juif de Jésus, souvent c’était des treilles devant les maisons, comme pour la vigne vierge,
J’ai vécu un peu dans le beaujolais et j’ai fait deux fois les vendanges quand j’étais jeune, j’affectionne aussi l’ambiance des pays de vigne, que ce soit dans le beaujolais, les côtes du Rhone, la champagne, c’est si beau de voir tout ce travail sur ces côteaux parfois escarpés comme le long du Rhône,
Oui , soyons les sarments, fidèles du Christ
Bien à vous
Muriel GH