À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples :
« J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Jean 16, 12-15
Quand je lis ce passage d’Evangile, qui me semble d’une actualité toujours renouvelée, à chaque fois je me demande comment l’Eglise a pu en arriver à estimer que la révélation divine était close à la mort du dernier des apôtres.
Comment, en effet, circonscrire l’Esprit Saint à ces quelques hommes, et soutenir ensuite qu’aucune vérité plus aboutie ne puisse encore venir par les réceptacles de l’Esprit Saint que nous sommes si nous voulons bien nous laisser émonder par Dieu pour qu’il taille en nos âmes tout ce qui est trop conforme à l’esprit du monde ?
De tous temps, les mystiques ont été vivement persécutés, à commencer à l’intérieur même de l’Eglise. On pourrait reprendre à leur sujet une phrase de la première lecture d’aujourd’hui, quand Paul veut annoncer la résurrection du Christ aux Athéniens :
« Sur cette question nous t’écouterons une autre fois. » Actes des Apôtres 17, 32
Et il faut se rendre à l’évidence : rarement, les mystiques authentiques ont été écoutés et pris en considération de leur vivant (ce qui n’est pas le cas, bien sûr, des faux prophètes, qui ont toujours toute une cour autour d’eux). Heureusement, l’Eglise sait parfois s’amender, mais bien souvent des siècles plus tard, et l’on se met alors à lire des exhortations qui n’ont plus grand chose à voir avec le contexte dans lequel nous vivons, mais qui ne sont cependant pas dénuées d’intérêt, car la Parole de Dieu est intemporelle.
Si je crois profondément que les Ecritures contiennent en elles toute la Révélation, il n’empêche que l’Esprit Saint jouit d’une liberté souveraine, et qu’il peut encore et toujours donner un éclairage nouveau sur ces textes millénaires. Et qu’il serait peut-être temps de s’interroger sur le fait qu’en 2000 ans de christianisme, ce soient presque exclusivement des hommes qui aient donné leur lecture de ces textes. Dieu aurait-il donc fait abstraction de la moitié de l’humanité en dispensant l’Esprit Saint, l’esprit de discernement, l’esprit d’interprétation des Ecritures ?
Hier soir encore, je regardais à la télévision l’émission “Un homme nommé Jésus.” Et plus d’une fois, j’ai voulu m’exclamer : “Gens de peu de foi !” en écoutant ces doctes personnes, parfois anciens religieux, mégoter sur tel ou tel aspect de la révélation de Jésus-Christ dans l’Evangile. Et je n’ai pu que constater avec amertume qu’aucune femme n’était invitée à donner son témoignage ou le fruit de son étude. Rien que des hommes, presque comme toujours. Et de là, cette interprétation étriquée des Ecritures, qui mène d’ailleurs dans d’autres religions à une véritable persécution des femmes, à une privation toujours plus grande de leur liberté.
Parfois, je perçois cette obstination des hommes d’Eglise à dire que la révélation est close depuis la mort du dernier des apôtres comme une frilosité, voire une peur de ce que l’Esprit Saint pourrait révéler du regard de Dieu sur l’homme et sur la femme. Ils doivent sentir confusément que dans l’économie du salut, ils n’auront peut-être pas forcément la place prépondérante qu’ils se sont toujours octroyée dans le monde, depuis la nuit des temps.
Source image : http://pcsacrecoeur.unblog.fr/2010/05/21/prieres-a-lesprit-saint/
3 commentaires
Eh bien ce qui est certain c’est que je suis admirative de votre foi, c’est à prêt tout le plus important, le pilier numéro 1 et tout comme vous j’aime voir les croyants impliqués dans leur religion quelle qu’elle soit.
Je ne saurais que vous encourager à vous documenter encore, la culture enrichit l’âme n’est ce pas.
Bonne continuation
Bonjour Sahadiya,
Vous savez, il m’a fallu de très longues années pour pouvoir à nouveau confesser pleinement ma foi chrétienne. Pour rien au monde je ne l’abjurerais. Je m’intéresse à l’islam, oui, j’ai lu des livres qui en traitent, avec objectivité et grand respect, j’ai lu une partie du Coran… Je respecte profondément des musulmans sincères, j’admire leur fidélité aux “5 piliers de l’islam”, tandis que beaucoup de baptisés chrétiens se soucient peu de leur baptême au quotidien.
Mais ma foi est profondément ancrée dans le Christ Jésus, dont la parole se poursuit dans le secret du coeur et dans nos actes par l’Esprit Saint. C’est là que je cherche la continuité de Jésus ! Et pour moi, le respect que Jésus a manifesté aux femmes est indépassable en preuve de l’attitude de Dieu à leur égard. Le regard d’amour et d’acceptation telle que je suis que je ressens de sa part, la possibilité d’être pardonnée par le ministère du prêtre si je manque aux commandements du Christ et m’en repens, tout cela me semble indépassable et je n’irai jamais chercher ma voie dans une autre révélation qui démentirait des pans de celle-ci.
Pour moi, le Christ est chemin, vérité et vie, je le confesse ouvertement et j’en vis au quotidien !
Mais je vous remercie pour cet échange.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
Bonjour, paix sur vous,
saviez vous que le prophète de l’islam Muhammad était surnommé Al Amin, le véridique bien avant de devenir prophète, saviez vous que toutes les paroles du prophète lui était inspiré ? Chaque verset du coran lui a été récité par Gabriel.
Un verset du coran de la sourate 53 dit :
“ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée. 5. que lui a enseigné [L’Ange Gabriel] à la force prodigieuse…”
Je vous invite avec bienveillance à vous renseigner sur la religion musulmane peut être y verrez vous ce que j’y voit : une continuité du message de Jésus, la révélation de ce qui était trop lourd pour son époque.
Cordialement