Deutéronome 30, 10-14
Psaume 18
Colossiens 1, 15-20
Luc 10, 25-37
« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho.. .» Il était facile, sur cette route aux nombreux lacets, de cacher des complices et de dépouiller le voyageur de son argent, de son sac et de sa monture, en le laissant à moitié mort sur le bas-côté de la route.
Deux surprises…
Première surprise : un prêtre, puis un lévite arrivent, voient le blessé, et passent leur chemin. Les prêtres aujourd’hui n’auraient pas le temps de s’arrêter. Ceux-là n’avaient pas le coeur de risquer une souillure légale qui leur aurait compliqué la vie.
Deuxième surprise : voici un Samaritain, un hérétique, un faux-frère et ennemi juré des juifs, qui, lui, s’arrête auprès de l’homme tombé aux mains des brigands. Jésus sera traité de Samaritain et de possédé quand il reprochera aux pharisiens de ne pas écouter la Parole de Dieu. « La Parole de Dieu, elle n’est pas loin de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur » nous dit le Deutéronome. Et le prophète Michée répond à celui qui entre au temple en demandant quel sacrifice il doit offrir : « rien d’autre que de pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu ».
Le Samaritain n’hésite pas à s’approcher du blessé, à le soigner, à le charger sur son âne, à le conduire dans une auberge et à payer tous les frais. Aucune loi ne peut y contraindre. Seul l’amour gratuit explique ce comportement. C’est cela que Jésus cherche à faire comprendre au docteur de la Loi, qui cherche la vie éternelle. Il n’y a pas d’autres chemins que l’amour, quels qu’en soient les risques…
A la suite des Pères de l’Eglise, ne pouvons-nous pas découvrir, dans ce Samaritain généreux, Jésus lui-même qui a pris le risque de venir à la rencontre de l’humanité blessée, de la prendre sur ses épaules comme une croix, de la soigner et de payer les frais de sa guérison ?
… et deux questions
En écoutant cela, deux questions peuvent être posées. La première concerne les prêtres et les lévites de mon Eglise : comment, vis-à-vis des blessés de la vie, exclus et rejetés de toutes sortes, manifestons-nous la miséricorde de Dieu ?
La seconde nous concerne tous durant ce temps d’été. Comment pouvons-nous être proches de ceux qu’on appelle « les étrangers », qu’ils viennent chez nous en vacances ou que nous allions chez eux ? Sachons nous rendre proches et amicaux.
Père Charles-André Sohier
Source : http://www.kerit.be/homelie.php