En ce temps-là, Jésus passait, un jour de sabbat, à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim ; ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
En voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! »
Mais il leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, ainsi que ses compagnons ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l’offrande ; or, cela n’était permis ni à lui, ni à ses compagnons, mais aux prêtres seulement. Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont commis aucune faute. Car le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Matthieu 12, 1-8
Cet évangile me laisse songeuse. Car l’Eglise, au cours des siècles, a simplement remplacé le jour du sabbat par le dimanche, et a reproduit le même schéma culpabilisateur. Mes parents, enfants d’agriculteurs, me racontaient souvent que lorsque le dimanche, pour des raisons météorologiques, était le seul jour de la semaine qui se montrait propice à la rentrée des foins ou à la moisson, ils devaient expressément faire une demande au curé du village pour avoir le droit d’effectuer ces travaux.
Adulte, si ma mère avait mis en route le lave-linge le dimanche, elle craignait d’y faire une allusion devant son frère prêtre.
Et je ne suis pas complètement sûre qu’on ne pourrait pas me reprocher à moi-même de faire du repassage le dimanche quand j’ai les vêtements de ma fille étudiante à laver en un week-end.
Certains réflexes moralisateurs sont bien ancrés…
Evidemment, j’aime infiniment plus avoir un dimanche consacré à l’eucharistie et à la vie de famille, mais ce n’est malheureusement pas toujours possible. Je ne sacrifie jamais l’eucharistie, mais je monte souvent à mon bureau, amère, le dimanche après-midi, pour des corrections et des préparations de cours. C’est le lot des enseignants.
Ce petit article pour relever simplement que les lois de Dieu ne doivent jamais être prises à la lettre pour juger et condamner. Dieu, qui voit dans les coeurs et dans les vies, sait de quoi nos quotidiens sont faits.
Image : Composition florale à l’abbaye de Tamié