Aujourd’hui, la liturgie nous invite à fêter sainte Brigitte de Suède, co-patronne de l’Europe avec sainte Thérèse Bénédicte de la Croix et sainte Catherine de Sienne. Brigitte crut intensément et avec un amour profond dans le Christ. Comme saint Paul, elle vécut sa condition humaine « dans la foi au Fils de Dieu qui l’a aimé et s’est livré pour elle » (Cf. 1ère lecture). Elle reconnut aussi dans l’Église la communauté des croyants et le lieu habité par l’Esprit Saint. Tout cela l’amena à s’engager en vue de l’unité de la foi et de l’Église en une période trouble. Le XIVème siècle fut en effet l’époque des grandes épreuves pour la papauté, et Brigitte œuvra avec tous les moyens dont elle disposait pour faire revenir le Pape sur le siège de Rome, car elle concevait cet engagement comme une mission particulière que le Seigneur lui avait confiée.
Au cœur de cette passion pour l’unité, la croix fut bien évidemment au rendez-vous. Mais Brigitte ne se découragea pas et au milieu de l’adversité et des tourments qu’elle rencontra, elle s’unit toujours davantage à Jésus crucifié par amour pour lui et par amour de l’Église. Sans peine, elle aurait pu reprendre ces paroles de saint Paul : « Avec le Christ, je suis fixé à la croix : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Cf. 1ère lecture).
Avec sainte Brigitte, nous découvrons que la croix du Christ et le témoignage d’amour qui en découle est l’unique lieu à partir duquel l’unité peut être refaite. A fortiori lorsqu’il s’agit de l’Église née du côté ouvert de Jésus. C’est bien ce que Jean-Paul II signifiait lorsqu’en novembre 1999, il s’exprimait ainsi à l’occasion de la célébration œcuménique en la mémoire de notre sainte : «L’amour dynamique de sainte Brigitte pour l’Église du Christ et son témoignage de la Croix constituent un point de rencontre pour nous tous [Catholiques, protestants et orthodoxes], tandis que nous nous préparons à franchir le seuil du nouveau millénaire ».
L’unité de l’Église fait partie des désirs les plus forts de notre Sauveur. La prière qu’il adresse à son Père dans l’évangile de saint Jean juste avant d’entrer dans sa Passion comporte ce souhait ardent : « Qu’ils soient un comme toi Père tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21). Nous touchons peut-être ici la volonté par excellence de notre Dieu : réunir en lui tous ses enfants dispersés. N’est-ce pas cela le salut ? Et Dieu ne veut-il pas que tous les hommes soient sauvés (Cf. 1 Tm 2, 4) ?
Ainsi, saint Brigitte en œuvrant à l’unité de l’Église et en s’unissant toujours davantage dans sa vie à Jésus vrai Dieu et vrai homme fit la volonté de Dieu. Nous découvrons alors, à la lumière de l’évangile de ce jour, quelle qualité de relation l’unissait à son Seigneur : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère » (Cf. Évangile).
« Père, accorde-nous à l’image de sainte Brigitte d’être au cœur de l’Église, de nos communautés et de nos familles des artisans de réconciliation et d’unité. Donne-nous la grâce de savoir porter cette mission que tu nous confies dans la foi à ton Fils qui nous a aimé et s’est livré pour nous. Unis à lui, donne-nous de savoir comme lui garder les bras ouverts sur la croix pour réunir en ton cœur ceux que les divisions ont séparés. »
Frère Elie
Source : http://www.homelies.fr/