Jésus disait à la foule cette parabole :
« Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Avez-vous compris tout cela ? — Oui », lui répondent-ils.
Jésus ajouta :
« C’est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »
Jésus acheva ainsi de proposer des paraboles, puis il s’éloigna de là.
Matthieu 13, 47-53
Il est bon de lire et de méditer ce genre de paraboles de Jésus pour nous garder d’un certain angélisme de la théologie de ces dernières décennies. Parfois, on dirait presque que les théologiens eux-mêmes ont été séduits par le “On ira tous au paradis” de Michel Polnareff.
Je voudrais aujourd’hui raconter une triste histoire, qui n’est malheureusement pas une parabole mais la réalité.
Il y a deux ans, le père d’une de mes collègues, veuf de presque 80 ans, vivant dans un paisible village, a entendu du bruit la nuit autour de sa maison. Il a ouvert sa porte d’entrée pour voir ce qu’il se passait, et un colosse a surgi, qui l’a roué de coups. Il a fouillé toute la pièce, vidant tiroirs et étalant au sol ses souvenirs, pour trouver sa carte bancaire. Puis il a enfoncé sa lourde chaussure dans la cage thoracique du vieux monsieur couché à terre pour lui extorquer le code de la carte. Le laissant presque agonisant, une hanche cassée, il a pris soin avant de partir d’arracher les fils du téléphone pour qu’il ne puisse pas appeler les secours. Le vieux monsieur a dû se traîner dans la rue et attendre plusieurs heures jusqu’à ce qu’un voisin lui porte secours. Il a dû subir une opération de la hanche et une longue rééducation. Depuis, il vit à nouveau seul dans sa maison, mais diminué et dans la peur. L’agresseur n’a jamais été retrouvé et doit à l’heure qu’il est poursuivre ses crimes.
Que l’on ne vienne pas me dire qu’au jour du jugement, les deux hommes seront accueillis de la même façon dans la Gloire de Dieu. Si la justice de Dieu est inférieure à la justice inefficace des hommes, il y a de quoi perdre le sens de l’Evangile.
Un jour, j’ai confessé une faute moindre que celle-ci, mais qui me pesait personnellement. Mon excellent confesseur m’a dit :
“Véronique, si nous perdons le Ciel, c’est par notre faute.”
Je peux vous dire que j’ai médité longtemps cette parole. Et que je l’ai trouvée très juste.
10 commentaires
Bonjour Sauf que ce fameux méchant de l’histoire n’a peut-être pas eu la même éducation au départ n’a peut-être pas eu la même chance dans son enfance et a cultivé une méchanceté pour survivre.
Saint-Paul ne tuait-il pas les chrétiens donc avant de juger si un homme va en enfer il faut tout faire en priant pour lui et peut-être en allant lui parler en prison ou peut-être ailleurs. Donc dans votre histoire Dieu laisse le pauvre vieux se faire détruire. Est-ce que cela est juste aussi
Paul s’est converti et très largement amendé. Il a employé sa vie à racheter ses crimes en évangélisant et souffrant pour son Seigneur. La comparaison avec ce malfaiteur s’en prenant à un vieillard d’humble condition est donc malvenue.
Je ne sais toujours pas si l’agresseur du père de cette amie a été arrêté. Il a peut-être fait des dizaines de victimes à l’heure qu’il est. Le vieux monsieur, quant à lui, n’a survécu que quelques années à cette agression, diminué et angoissé. J’ai davantage envie de faire mémoire de lui – j’étais présente à ses obsèques – que de porter des oranges à l’homme brutal qui lui a gâché la fin de sa vie. Je maintiens qu’il y a une justice en Dieu, et je n’ai pour ma part absolument pas parlé “d’enfer”, c’est vous -même, Bossert, qui employez ce mot. Lisez-moi plus attentivement dans mes nombreux écrits et vous verrez que jamais, je ne prétends que quelqu’un soit déjà “en enfer”.
Bonsoir Bonsoir, Je suis Lindor James, je suis un haïtien.
J’aime beaucoup votre texte. DIEU est avec vous.
Un conseil:<< ceux qui sont actuelement dans la presence de Dieu, Restez là. Nous avons fait un bon choix.
Un message important pour aujourd'hui :<>.
Préparez-vous,Jésus-Christ revient très bientôt
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C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.♂♂♂
Je relance car jaimerais avoir aussi une réponse à la question de Schmutz.
Bonjour François,
Je n’avais pas répondu à Schmutz car sa question ne me semblait pas très claire.
On peut certes vivre sur terre de grandes souffrances dans le temps présent , et j’en sais quelque chose. Mais elles sont à mon avis sans commune mesure avec le fait d’être loin de Dieu et de son Royaume – qui advient – pour l’éternité.
Je vais vous dire ce que je crois. Je crois au retour du Christ en Gloire et au jugement des vivants et des morts. Ce n’est pas théologiquement à la mode. Mais c’est la vérité des Ecritures, et même de la foi de l’Eglise, si elle osait encore vraiment l’annoncer.
Non, on n’entre pas au Royaume du Christ et de son Père comme par enchantement, car l’Evangile existe pour nous montrer la voie vers cette éternité bienheureuse et la vie que nous sommes censés mener sur cette terre en l’attendant. Et ainsi, j’ose croire, dans ma foi chrétienne que je pratique en Eglise catholique, que l’on peut “se damner”, pour employer un terme que tout le monde comprendra.
Là où ma foi diffère de la croyance populaire, c’est que “l’enfer” n’est pas à imaginer loin, dans les profondeurs de la terre ou où sais-je : il est ici-bas, et deviendra vraiment l’enfer quand tout ceux qui vivent de la Parole du Seigneur – consciemment ou non – seront partis à sa suite vers son Royaume comme les Hébreux sortirent d’Egypte. Quand ne resteront plus sur cette terre que tous ceux qui ont haï jusqu’au bout la justice et la vérité, l’humilité et la concorde, l’amour du prochain et l’amour de Dieu, ils auront la terre pour eux : vide du bien, du service et du don de soi, elle ne sera plus qu’un lieu de souffrance, sans aucune consolation possible. Et oui, “Là seront les pleurs et les grincements de dents”.
J’ai développé cette réflexion avec d’autres mots ici :
https://www.histoiredunefoi.fr/meditations-bibliques/6478-il-placera-les-brebis-a-sa-droite-et-les-boucs-a-gauche-matthieu-25-33
Comprenne qui pourra.
Merci pour votre réponse.
J’ai les pleurs et les maux de dents voila pourquoi je posais la question. Une maladie des nerfs mais je suis profondément croyant malgré mes souffrances.
Monsieur,
Si l’enfer était sur terre, il n’y aurait JAMAIS de Soleil, de la Paix et de la Joie….Ici, ce n’est qu’un aperçu de ce que nous vivrons quand nous sommes en dehors de Dieu.
« On ira tous au paradis », c’est peut-être une parole prophétique…
car après tout qu’est-ce qu’on sait de la justice ultime divine ?
La parabole est une mise en garde forte et puissante pour faire réfléchir.
Un peu le genre : « si tu continues à faire des bêtises je vais te punir ! » Dit le père à son enfant, avant de l’aider et lui apprendre à faire moins de bêtises…
C’est sans doute cela la pédagogie de Jésus.
En revanche : « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », cette formule-là me semble plutôt de la connerie en branche.
Aussi absurde que l’inverse : « tout le monde il est pourri »
il est intéressant de voir que les études récentes des neurosciences ainsi que l’observation des comportements humains, que notre cerveau « récompense » nos actes généreux, et que des zones de dégoût s’activent lorsque l’on est confronté à l’injustice.
De plus en plus d’études très sérieuses démontrent ce que l’on peut observer par ailleurs, à savoir que notre nature profonde et foncièrement positive et altruiste.
Ouf d’ailleurs ! Il est difficile d’imaginer un Dieu « fabriquant » l’être humain comme foncièrement une crapule et un sale type qui ne désire qu’une chose faire le mal le plus souvent possible et si possible toujours. D’autant que la cible prétend que l’homme serait à l’image de Dieu… Et que par magie débarquerait sur terre quelqu’un qui viendrait renverser la vapeur, à condition de lui obéir. J’appelle cela de l’infantilisation.
Il est question « du fond » de la personne humaine. Mais bien évidemment… il y a le reste… c’est-à-dire notre capacité à poser des actes qui vont dans le sens négatif et destructeur. Ça s’appelle la liberté.
Fort heureusement nous ne sommes pas fatalisés. Il n’y a de possibilité de faire le bien, que si l’inverse est aussi possible.
Alors, je suis d’accord : c’est par choix personnel que nous perdons le ciel.
Et fort heureusement nous sommes libres de le faire… ou pas !…
Si sur la terre on pleur et on grince les dents qu est ce que cela veut dire ?
Bonjour Schmutz, je ne comprends pas bien votre question, pouvez-vous la préciser ?