Après avoir achevé tout son discours devant le peuple, Jésus entra dans la ville de Capharnaüm.
Un centurion de l’armée romaine avait un esclave auquel il tenait beaucoup ; celui-ci était malade, sur le point de mourir. Le centurion avait entendu parler de Jésus ; alors il lui envoya quelques notables juifs pour le prier de venir sauver son esclave.
Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : « Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. »
Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion lui fit dire par des amis : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : ‘Va’, et il va ; à l’autre : ‘Viens’, et il vient ; et à mon esclave : ‘Fais ceci’, et il le fait. »
Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration. Il se tourna vers la foule qui le suivait : « Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! »
De retour à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.
Luc 7, 1-10
©AELF
Cet évangile me ramène toujours au même souvenir.
Quand j’étais petite fille, j’allais à la messe tous les dimanches, et je n’étais pas indifférente à ce qui s’y passait. Au contraire, je me posais beaucoup de questions, et comme j’avais le bonheur d’avoir un curé de paroisse merveilleux dont nous étions très proches, je lui adressais mes interrogations quand j’en avais.
Je me souviens que le parole dite avant la communion “Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri” m’intriguait beaucoup, je n’en comprenais pas la signification. Aussi avais-je posé la question à notre curé. Cela devait bien lui faire plaisir, quand j’y pense, qu’une petite fille décortique ainsi l’eucharistie ! Je lui avais dit : “Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce qu’on demande un miracle à Jésus ?”
Alors il m’avait raconté cet extrait d’évangile, et m’avait expliqué qu’on prononçait cette parole en souvenir de la foi de ce centurion.
Et depuis, je ne peux pas prononcer cette phrase à la messe sans penser à ce dialogue avec mon bon curé !
L’interrogation a mûri toute ma vie…
Et je crois que le Seigneur est très reconnaissant quand on cherche à comprendre le sens de l’eucharistie.
“Dis seulement une parole, et je serai guéri.”
Comme il est allé me chercher loin dans mon indignité, et comme sa parole m’a guérie !
Et aujourd’hui, il va même plus loin que la réponse du curé de mon enfance.
Oui, il a fait pour moi un miracle.
Le miracle de ma foi. Le miracle de son Esprit.
Image : Institution de l’Eucharistie Fra Angelico
24 commentaires
Pourquoi le signe vers le cœur pour exprimer cette phrase ?
Bonjour Boiro,
Au cours de la messe, on fait en effet le geste de se frapper la poitrine, poing fermé, pour signifier que l’on se reconnaît sincèrement pécheur devant Dieu et que l’on en appelle à sa grâce pour nous en sauver.
Si cela vous intéresse, je vous mets un lien vers une explication des différents gestes liturgiques :
https://liturgie.catholique.fr/accueil/la-messe/297794-rites-gestes-attitudes-liturgie-mains/
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri. » cela s’adresse a tous les victimes de la vie, blesse, handicape, les pauvres ere de JC, frappes par l’injustice. que Dieu vous garde ! Amen
Le centenier dit a Jésus dans Matthieu 8\8Seigneur je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit mais dit seulement un mot ,et mon serviteur sera guéri amen
Et alors ? Vous vous voulez dire quoi exactement ?
Merci Véronique que le Saint Esprit t’eclaire davantage
Je crois savoir, par un ami latiniste, que ce texte, avant sa traduction, utilisait le mot latin, pour désigner “l’esclave bien aimé” qui désignait sous l’empire romain, le “favoris”. L’homosexualité n’avait rien de mal vue sous l’empire romain, il fallait juste être marié, avoir sa femme, éventuellement une progéniture, mais après, on pouvait avoir son amant, vivre avec, etc, souvent, c’était un esclave. Voilà pourquoi cet homme veux absolument sauver cet esclave malade, c’est l’homme qu’il aime, et voilà pourquoi il dit à Jésus “je ne suis pas digne de te recevoir”, lui il sait ce que les juifs pensent de ça, mais il vient quand même, parce qu’il a la foi, et Jésus comprends tout de suite la situation et c’est pourquoi il sera particulièrement touché par la foi de cet homme, et que, non seulement il ne va pas le condamner, il n’ira pas jusque chez ce centurion pour ne pas l’humilier, mais il va guérir son serviteur. Après, on peu contester, mais voilà ce que cet ami m’avait rapporté, et j’ai plaisir a croire que c’est vrais. Ce serait d’ailleurs intéressant et beau car ce serait le seul et unique cas où Jésus se trouve confronté à l’homosexualité, et comme toujours, il ne condamne pas, il aime, tout simplement. Amen
Bonjour Sylvain,
Je n’ai jamais entendu pareille interprétation, et elle peut surprendre.
Si, comme vous l’avancez, un “favori” était l’amant d’un homme marié sous l’Empire Romain, je ne vois pas comment Jésus aurait pu être complaisant vis-à-vis d’une situation tout de même bel et bien adultère.
On a vite fait de faire dire aux Ecritures ce que l’on a envie d’entendre, attention donc aux raccourcis par trop faciles.
Que l’on n’en fasse pas non plus sur ma réponse, par la même occasion, s’il vous plaît.
Jésus n à t il pas pardonné à la femme adultère,.
Que celui qui n à jamais pêche lui jette la première pierre.
Je suis très séduite par cette interprétation, merci beaucoup de nous l’avoir faite partager !
Cette lecture est intéressante parce qu’elle montre que Jésus n’a rien contre l’homosexualité et l’esclavage ou les individus sont réduits à l’état d’animaux de compagnie qu’on aime ou qu’on n’aime pas.
Je trouve curieux que Jésus s’intéresse à soigner quelqu’un parce qu’il a la foi et qu’il appelle son secours. Que penser de tous les innocents (enfants…) qui souffrent de la guerre des accidents des maladies et cetera qui ne seront pas secouru parce qu’ils font pas partie du club. Un médecin sans frontière fait mieux parce qu’il soigne sans limitation….
C’est comme ça entre autres que j’ai perdu la foi.
Bonjour Jean-Michel,
Il ne m’échappe pas que votre réponse contient une bonne dose de cynisme. Vous partez des élucubrations de Sylvain pour voir dans cet extrait d’évangile une allusion à l’homosexualité masculine qui n’est pas évidente du tout. De même, comment pouvez-vous dire que guérir un esclave, c’est pour Jésus cautionner l’esclavage ? Il me semble que c’est tout l’inverse : là où il y a une forme de déni d’humanité, le Seigneur intervient pour restaurer, remettre debout, comme il le fait en bien des circonstances à travers tout l’Evangile.
Ensuite, vous tombez dans le travers trop facile et très contemporain pour “se débarrasser” de Dieu et notamment de son Fils Jésus de l’accuser de tous les maux du monde.
Ainsi, vous rendez Dieu responsable des maux qui sont imputables à l’homme dans sa malice et son inconséquence : les guerres et leurs cortèges de souffrances sont toutes provoquées par des dirigeants politiques, dans l’immense majorité d’ailleurs des hommes masculins. Dieu serait-il par exemple responsable de l’ignominie d’un Poutine ? Celui-là n’est-il pas seul coupable de ses choix stratégiques égocentriques, machiavéliques et de sa folie conquérante, de ses aspirations à la toute-puissance qui dénient à autrui son droit à la vie, à l’intégrité territoriale, à l’indépendance et à la non-soumission ?
Les accidents ? Pensons à ceux de la route : ne sont-ils pas provoqués la plupart du temps par des chauffards, et non par Dieu ?
Un enfant qui saute sur une mine : la faute à Dieu ou à celui qui les a répandues comme armes de guerre ?
Un enfant qui meurt de rougeole, de typhoïde, de malaria, de paludisme : la faute à Dieu ou aux hommes qui répartissent mal les ressources médicales existantes en remèdes, soins, vaccins, quand ce n’est pas la corruption au plus haut niveau qui réduit les populations à la misère ?
Vous parlez à juste titre de médecins sans frontières : quel est l’esprit qui anime ces femmes et ces hommes ? Celui du mal tentant l’humain dès ses origines, ou l’esprit de solidarité, d’humanisme, de compassion, de don de soi qui s’origine en Dieu, que ces bienfaiteurs en soient conscients ou non ?
Quant à la prière de demande et d’intercession, elle ne signifie pas “faire partie du club” : un priant authentique ne réclame pas à Dieu un miracle de guérison, mais bien au contraire une chaîne d’humanité bienveillante qui aboutisse à un soin efficace, des mouvements de solidarité qui fassent ployer les jougs abjects, plus d’humanité et de sens du prochain qui permettent d’éviter les guerres…
Vous avez certainement perdu une foi immature confondant Dieu avec le Père Noël. Ce n’est pas une raison pour voir en Lui ce qui naît dans le cœur de l’homme, et de lui seul, en matière de mauvaises intentions, de tendances belliqueuses, d’égoïsme et d’aigreur mal ajustée.
“Pourquoi cette phrase du centurion, aussi belle soit-elle pour faire mémoire ? Pourquoi celle-ci plus qu’une autre ?” REPONSE A GENEVIEVE – Vous savez dans la liturgie et a la messe il se dit des choses qui ne sont pas forcément choisies par nous mais peut être par l’esprit saint qui nous l’a inspiré en un temps ou en un autre – C’est a travers lui que passe même certaine de nos prières sortant de nos bouches – Ce qu’il faut c’est accepter humblement de n’être rien et alors tout sortira de nos lèvres et de nos coeurs, même si c’est la parole de Dieu lui même…peut être est ce cela la vraie prière, c’est celle qu’attend Dieu a son image, a sa parole – Peut être que la vraie prière ne peut être que les paroles de Dieu qu’il veut voir calqués sur nos bouches afin que lui et nous nous soyons en communion en lui , avec lui
Personnellement hier hier décembre j’ai été a la messe du soir ou justement il était question de ce centurion Romain – Je dis bien centurion Romain et donc occupant, comment en est t’il a avoir une telle foie …??? – Toujours est t’il que parmi les rencontres que Jésus a put avoir cette rencontre me touche toujours très particulièrement et j’en éprouve de la joie a la réentendre a chaque fois – Nous ne savons plus rien ensuite de ce centurion et c’est dommage, mais tout comme le bon larron qui fut baptisé par l’eau qui a giclé du coeur de Jésus…donc considéré aussi comme le premier canonisé par Jésus lui même , il y a des personnages dans les évangiles qui nous laisse de grandes interrogations qui font partie justement des moments que Jésus veut que l’on médite tel aussi Simon de Sirène dont on ne sait que peu sur son après lorsqu’il fut pris alors qu’il revenait des champs pour aider notre Dieu a porter sa croix – Christian
Excusez moi des fautes que j’ai put commettre dans mon premier texte car je n’ai pas put ensuite le modifier et de plus je me répète en disant ” hier , hier ” alors que je voulais en fait dire que hier ici était le 1er Décembre – Patricia je vous remercie pour vôtre témoignage qui ressemble a tout chrétien tel qu’il le ressent lors de ces paroles redite lors de chaque messe – Comme cela fait du bien de s’abaisser humblement en communion avec ce centurion – Sur cette terre qui est le royaume des ténèbres et donc de Satan souhaitons chaque jour que par le père le souffle de l’esprit saint projète toujours un peu plus de la lumière qu’est Jésus-Christ afin que nous y voyons plus clair dans nos esprits et dans nôtre coeur
Amen !
Bienvenue sur le site Baron et à bientôt pour de nouveaux échanges !:
Merci beaucoup Véronique de vôtre bienvenue – Mais vous savez je préfère ” christian ” plutôt que BARON , pour la simple raison que j’ai été élevé dans une grande fratrie ou je n’ai été entouré que de frères , soeurs et parents paëns et hostiles a l’église et a Jésus et donc sans faire exprès mon père TRES PAENS m’a appeler a son insu ” christian “- hors il ignorait que cela voulait dire ” chrétien” ce dont j’en ressens aujourd’hui une petite fierté d’autant plus que si je suis le seul chrétien de ma famille- Ne dis t’on pas que si sur un arbre une seule branche est sanctifié , tout l’arbre l’est aussi – Ainsi je me sent un peu comme le représentant de tous ceux de ma famille qui même s’ils ne sont pas chrétiens me sont très chers – Bien a vous Véronique et a vous tous et toutes – Amen
Quel commentaire voudrions nous encore. C’est simplement beau, cette partie de la liturgie. La répéter même sans connaître la source, est en soit, de s’abandonner humblement dans la divine providence où doit s’opérer tout miracle de la foi qui sauve.
Pourquoi cette phrase du centurion, aussi belle soit-elle pour faire mémoire ? Pourquoi celle-ci plus qu’une autre ? Qu’est ce qui justifie que nous devons l’utiliser dans la liturgie actuelle alors qu’il y a d’autres phrases et faits de Jésus qui accompagnent la foi et la guérison (comme la veuve et les miettes de pain).
Bonjour Geneviève,
Je ne sais que répondre à votre question. Je ne suis pas une spécialiste des textes liturgiques et de l’origine de leur choix.
L’intérêt de cette phrase, c’est sans doute qu’elle est prononcée par un païen, ce qui ouvre la conversion à tout homme, à toute femme de bonne volonté. Reconnaître devant le Seigneur que nous sommes indignes de toutes ses grâces, mais guéris – sauvés – par Lui, c’est très beau ! C’est la base de la foi chrétienne !
merci pour m’avoir éclairé j’ai servi les messes enfant et depuis cette phrase me revient tout les jours sans que je puisse m’empêcher de la dire ….
Merci Patricia, et que cette grâce qui vous travaille continue à porter du fruit !
Merci pour cette profonde lecture.
Qu’ il était bon, prévenant et respectueux, ce centurion ! Il n’ était pas juif, mais il savait que les juifs ne voulaient pas aller dans la maison des païens pour ne pas se souiller et qu ils devaient ensuite, s ‘ils y allaient procéder à toutes sortes de purification pour respecter la Loi. Alors, quand il voit que Jésus vient malgré tout, il va lui-même au-devant de lui et lui dit : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais, dis un mot et que mon enfant soit guéri…..”.
Que de foi, que d’ humilité, que de respect dans ces paroles !
Jésus ne s ‘y trompe pas : ” Je n’ ai pas trouvé une telle foi, même en Israël “.
Et l’ enfant fut guéri sans même que Jésus ne soit allé à lui…
Et le centurion crut, sans voir …
C’ est certainement la plus belle prière que l ‘on pût adresser à Jésus. Aussi, rien d’ étonnant à ce qu’ on la répète avant de recevoir le Corps du Christ en communion !
Mais avons-nous la même Foi que le Centurion quand nous répétons ses paroles, alors que Jésus vient vraiment ” chez nous”, en nous ?
Véronique, comme je voudrais avoir la même Foi que toi, quand je répète ces paroles, chaque fois que je communie ! Oui tu peux remercier ton bon vieux curé qui t’ a appris à les prononcer et t’ en a expliqué le sens, alors que tu n’étais qu ‘une enfant !
Laissez venir à moi les petits enfants,car leurs anges, dans le ciel, voient la face de Dieu ! “