Comme la foule se rassemblait autour de Jésus, il disait en parabole : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la cache sous un couvercle ou ne la met en dessous du lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour.
Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car celui qui a recevra encore, et celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il paraît avoir. »
Luc 8, 16-18
©AELF
Je crois que cet évangile interpelle tous ceux qui ont été travaillés par la grâce divine. Il s’agit de trouver le juste milieu entre la discrétion et le témoignage excessif. Et je crois que nous commettons tous, à un moment ou à un autre, des erreurs.
Ceux qui se sont convertis par grâce sont souvent trop prompts à en faire étalage, à chercher d’emblée à convertir les autres. Cela peut être très mal perçu, et entraîner aussi la jalousie spirituelle d’autrui quand la grâce a été authentique.
A l’inverse, on peut être tenté par le repli sur soi-même et la grâce qu’on a reçue. Cette attitude n’est pas non plus celle que cet évangile nous demande.
Peut-être faut-il prendre le temps de mûrir sa conversion, de l’apprivoiser, de témoigner de son authenticité d’abord dans les rapports avec le prochain et dans le pratique de la foi en paroisse. Donner des gages, en quelque sorte, de la prise au sérieux de ce qu’on a reçu, pour mieux le partager ensuite. Car là où le Christ a allumé la lumière de la foi, il ne faut pas la dissimuler sous un épais abat-jour par excès de timidité ou des scrupules.
Il y a près de deux ans, alors que j’avais mis quatorze ans à mûrir ma profonde conversion et que je me sentais prête à en témoigner, un prêtre qui ne croyait pas en moi a voulu me freiner. Il m’a demandé de rester silencieuse comme un santon dans la crèche (c’était peu avant Noël). J’avais beau être dans une profonde volonté d’obéissance en Eglise, cette consigne de silence donnée surtout parce que j’étais une femme m’a heurtée. J’ai passé outre, sans quoi ce site ne serait jamais né.
Aujourd’hui, je me réjouis que le pape François considère que les femmes ont une parole et une sagesse propres à apporter à l’Eglise et au monde. Et c’est dans la joie que je désire vivre dans l’obéissance ecclésiale tout en essayant de devenir passeuse de lumière à ma manière…
Image : Crypte de sainte Sara aux Saintes-Maries-de-la-Mer
1 commentaire
Oui, et parfois le témoignage par des mots peut être entendu, parfois non et nous laisse un peu meurtri. Parfois il faut témoigner autrement de la joie et de l’espérance qui nous habitent. Les jeunes convertis peuvent être bien maladroits, cela rejoint mon expérience! Suivre l’Esprit Saint, sans jamais chercher à le précéder par notre volonté propre s’apprend peu à peu avec le Seigneur, et cela prend du temps…