Hérode, prince de Galilée, apprit tout ce qui se passait, et il ne savait que penser, parce que certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts.
D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. »
Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter ; mais qui est cet homme dont j’entends tellement parler ? » Et il cherchait à le voir.
Luc 9, 7-9
©AELF
Finalement, quand on médite cet évangile, on se dit que le peuple juif – je ne parle pas de ses responsables – avait un assez bon discernement. Apparemment, on parlait de Jésus en son temps, on le reconnaissait volontiers comme prophète. Les miracles qu’il accomplissait y étaient certainement pour beaucoup – le peuple a toujours besoin de signes concrets, et s’il peut obtenir des guérisons qui le concernent, il se met volontiers à suivre un homme. Et Jésus en était suffisamment conscient pour avoir donné ce même charisme de guérison à ses disciples pour appuyer l’Evangile.
Je me demande sincèrement si nos contemporains, même croyants, même chrétiens, ont le même discernement. Depuis des années que la foi chrétienne est ma préoccupation absolue, que j’ai lu maintes et maintes contributions d’internautes au sujet de la foi et de l’Eglise, que je suis en permanence dans une attitude d’écoute de ce qui se dit à ce sujet, j’ai dû constater avec affliction qu’une certaine frange de l’Eglise tombait facilement dans l’admiration béate pour les faux prophètes et dans l’engouement pour les fausses apparitions. Ceux-là font parler d’eux, c’est certain. Des sites entiers leur sont consacrés, des adeptes déploient toute leur énergie à faire leur promotion, à susciter un prosélytisme pour leurs héros qui a tout de l’idolâtrie. Déguisée bien sûr en sainte dévotion en cherchant sa justification dans l’approbation de certains hommes d’Eglise séduits par ces phénomènes. C’est depuis quelques décennies un véritable fléau, qui enfle avec les années à la mesure de ce que l’Evangile annonçait déjà il y a 2000 ans quant à ces faux prophètes jetés comme des loups au milieu des brebis et ces artifices du Mauvais déguisé en ange de lumière.
Le fait est que les chrétiens séduits par ces tromperies sont beaucoup plus incisifs que les autres et culpabilisent volontiers ceux qui ne les suivent pas.
Depuis quelque temps, j’en suis consolée car je fais connaissance avec de plus en plus de chrétiens sensibles aux vraies motions de l’Esprit Saint. Et c’est un grand cadeau de l’Esprit que nous ayons depuis le 13 mars le pape François, qui revient concrètement aux sources de l’Evangile. Et on parle de lui ! Que Dieu en soit béni.
Il me reste à espérer qu’il saura mettre un terme à la plus grande mystification apparitionnaire de ces derniers siècles, et que toute la nébuleuse qui y est attachée en soit désavouée du même coup.
Image : Esprit Saint Le Bernin