Les soixante-douze disciples que Jésus avait envoyés revinrent tout joyeux. Ils racontaient : «Seigneur, même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Vous, je vous ai donné pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et pouvoir sur toute la puissance de l’Ennemi ; et rien ne pourra vous faire du mal. Cependant, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux. »
À ce moment, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
Luc 10, 17-24
©AELF
Quand je commençais à sortir de mon agnosticisme il y a dix-sept ans, j’acceptais peu à peu de laisser à nouveau le Christ prendre toute sa place dans ma vie. Jamais je n’avais cessé de l’aimer et de trouver qu’il n’y avait jamais eu meilleure parole donnée à l’humanité que la sienne. Mais pendant mes quinze années d’agnosticisme, je n’avais plus su qui il était. J’avais perdu en moi la signification du mot “Dieu”. Je ne percevais plus le Père. Je ne pouvais plus affirmer que Jésus était son Fils. Et j’avais passé toutes ces années à ne plus prier, à ne plus dire, par exemple, le “Notre Père”.
Je me souviens très bien du moment auquel je suis revenue du fond du coeur à cette prière.
C’était un dimanche d’août, j’étais avec mon mari, mes enfants et mon neveu de 14 ans – qui venait de perdre son père – à une fête d’été dans une ville, nous attendions le corso fleuri.
J’ai emmené mon neveu dans l’église, et nous avons allumé une bougie pour son papa, et là nous avons prié le Notre Père ensemble. Le décès de mon beau-frère m’avait profondément bouleversée, j’étais dans une vraie quête de sens et je désirais en donner un aussi à cet adolescent désemparé.
Puis nous sommes allés nous asseoir dans la rue dans l’attente du défilé.
Il y a avait là deux hommes complètement ivres qui chantaient des chansons grivoises, ils importunaient toutes les familles en allant de l’une à l’autre avec leurs chansons pénibles. Profondément, j’ai désiré qu’ils ne viennent pas nous importuner après notre moment de recueillement, dans cette période où nous étions si écorchés et si soucieux de préserver mon neveu de tout mal. Je me suis mise à dire intérieurement le Notre Père sans plus m’arrêter, tout le temps que les deux hommes vociféraient à proximité de nous. Et le fait est qu’ils ont importuné toutes les familles présentes… sauf nous.
Cet événement m’a profondément interpellée. J’avais retrouvé le chemin de la prière. Dans cet exaucement, j’avais compris la puissance de la prière adressée au Père par les mots du Fils. J’avais rétabli en moi la filiation divine du Christ.
Depuis cet épisode très marquant dans ma vie de foi, j’ai distingué de mieux en mieux le Père du Fils, et portant à chacun des deux un amour total, je trouve mon bonheur dans l’oraison consacrée soit à l’un, soit à l’autre. Que de douceur, de force et de grâces leur proximité et leur puissance d’exaucement m’ont-elles déjà apportées !