Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? »
Puis, s’adressant à la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. »
Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté.
Il se demandait : ‘Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte.’ Puis il se dit : ‘Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’
Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?’
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Luc 12, 13-21
©AELF
Au sujet de cet évangile, j’aimerais souligner que nous ne sommes pas seulement insensés parce que nous n’imaginons pas que notre vie puisse nous être reprise cette nuit-même, et que nos amas de richesses ne nous serviraient alors de rien, mais aussi parce que la très grande majorité d’entre nous ne croient pas à la promesse de l’Evangile du retour du Christ en Gloire.
Hier, j’ai été quelque peu choquée par l’anamnèse choisie pour la messe dominicale à laquelle j’ai assisté :
“Gloire à toi qui étais mort, gloire à toi ressuscité,
Gloire à toi notre avenir, Jésus-Christ.”
Que signifie ici “notre avenir” ?
Pourquoi avoir préféré cette formulation à la traditionnelle : “Viens, Seigneur Jésus !” ou encore à: “Nous attendons ta venue dans la Gloire.” ?
Est-ce qu’en fait, nous omettons d’attendre le Christ dans une fervente espérance, et que nous lui préférons un avenir confortable sur cette terre ?
Que signifie le fait de s’attacher aux pierres de nos cathédrales, de dépenser de grosses sommes pour renouveler des cloches, de croire toujours en la pérennité de l’Eglise terrestre ? N’est-ce pas un manque de foi dans les Ecritures ?
Il fut demandé à Abraham de quitter sa terre natale.
Il nous sera, à tous pareillement, demandé de quitter cette terre provisoire pour la Terre nouvelle sous les Cieux nouveaux, et pas forcément par la mort, car le Christ finira bien par revenir pour juger les vivants et les morts.
Mais c’est décidément un sujet tabou dans l’Eglise catholique.
Et c’est encore moi que l’on risque de regarder comme insensée.
Et si le Christ venait nous surprendre tandis que nous sommes accaparés par la gestion des biens terrestres ?
Source image : http://www.europe1.fr/France/Notre-Dame-les-nouvelles-cloches-sont-la-1399597/
1 commentaire
Bonsoir Véronique…vous avez raison..et pourtant il existe un autre éclairage…Saint Maximilien Kolbe, franciscain que j’aime beaucoup, avait construit contre vents et marées une énorme imprimerie en Pologne pour éditer jusqu’à 1000 000 d’exemplaires d’un journal marial..”les chevaliers de l’Immaculée”..son évêque en visite, regardant les machines, lui dit “je me demande ce que penserait saint François”..Maximilien lui a répondu : Il appuierai très fort sur les manettes! Il ne faut pas amasser, mais ne pas hésiter à dépenser pour évangéliser, construire des lieux de beauté ou des lieux de rassemblement qui touchent et donnent envie de pousser la porte..si nous sentons que c’est la volonté de Dieu…même si c’est à plus long terme qu’un chèque donné à un frère dans le besoin.. L’argent est un moyen …ne pas s’attacher aux pierres, oui..ne pas encombrer nos emplois du temps, nos maisons et nos porte-feuilles..c’est un beau chemin de conversion en attendant le retour du Christ ou notre mort, comme Dieu voudra!