2 Maccabées 7, 1-2.9-14
Psaume 16
2 Thessaloniciens 2, 16-17 ; 3, 1-5
Luc 20, 27-38
Il n’est pas le Dieu des morts, mais celui des vivants !
De la fête de Toussaint jusqu’à celle du Christ-Roi, la liturgie de ce mois de novembre tourne nos yeux vers l’au-delà de cette vie terrestre, vers la vie éternelle, la vie en Dieu. Les trois lectures de ce dimanche viennent nourrir notre foi et soutenir notre espérance.
La première nous montre la croyance en l’autre vie déjà présente dans le cœur de ces martyrs d’Israël persécutés et mis à mort sous le règne du roi Antiochus. Quelle force intérieure ! Quelle espérance ! Comment ne pas penser aux martyrs d’aujourd’hui ! Nous autres évêques, nous avons accueilli au cours de ces journées de travail, le témoignage de souffrance et de foi de nos frères chrétiens de Syrie et d’ailleurs. Ils puisent dans cette espérance la force pour tenir, lutter et pardonner. Nous en avons des témoignages multiples. J’en ai eu moi-même par des Syriens vivant à Marseille, qui les recevaient de leurs parents présents à Maloula au moment des récentes violences. Nous sommes nombreux aussi à pouvoir témoigner de la lumière intérieure qui habite bien des croyants au moment de mourir. Le refrain du psaume pourrait être leur prière : « Le jour viendra, Seigneur, où je m’éveillerai en ta présence ! »
La controverse entre les Sadducéens et Jésus dans l’évangile nous montre, pour sa part, combien la foi en la résurrection n’était pas acquise et qu’elle faisait même l’objet de moqueries déplacées. Cette histoire des sept frères et de la veuve de l’aîné est suffisamment caricaturale pour que Jésus ne s’y arrête pas et rappelle seulement qu’on ne peut pas imaginer la vie éternelle à partir de celle-ci. Elle n’en est ni le prolongement, ni le recommencement ! Elle en est l’accomplissement. Quand Jésus se montrera vivant à ses disciples au-delà de sa mort, il ne s’agira plus d’une discussion ou d’une théorie, il s’agira d’une expérience réelle de sa présence renouvelée et de l’accomplissement de la promesse du Père dans son amour fidèle. « Là où je vais, vous serez vous aussi ». Cela nous suffit ! Être avec celui qui habite nos cœurs nous suffit, nous comble et nous comblera.
Enfin dans sa seconde lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul tire les conséquences de cette foi et de cette espérance : Nous y trouvons « réconfort et joyeuse espérance ». « Nos cœurs sont affermis dans tout ce que nous pouvons faire et dire de bien. » Paul les invite encore à prier pour que « la Parole du Seigneur poursuive sa course ».
Chers amis, voilà bien notre condition et notre mission aujourd’hui dans notre pays ! Témoigner de notre foi en Christ Ressuscité, par la manière même de vivre notre vie, nos épreuves, nos joies, nos engagements, les moments où la mort menace et frappe. Faisons-le de manière fidèle le dimanche, ce jour où depuis plus de 2000 ans, les Baptisés se rassemblent pour fêter le Christ, soleil levant, vainqueur du péché et de la mort, pour participer au repas du Ressuscité, signe de celui que le Père prépare en son Royaume ! Maintenons vivante la mémoire du Seigneur ! Et ensuite, persévérons dans notre vie de croyants, nous qui proclamons inviolable la dignité de tout être humain appelé à vivre en Dieu et pour Dieu. Faisons-le par notre attention privilégiée pour les plus abimés de la vie !
Que le Seigneur vous comble, frères et sœurs, laissez-vous réconforter par le Seigneur Jésus. Que le Seigneur vous tienne dans l’amour et la persévérance jusqu’au moment où se lèvera pour vous le jour où vous verrez Dieu. Amen.
Prédicateur : Mgr Georges Pontier