Méditation d’un moine de la Pierre-qui-Vire pour le N°371 de la revue Panorama (Novembre 2001)
La nature elle-même, ce “cinquième évangile”, se met pour ainsi dire de la partie pour méditer. Les feuilles tombent une à une ; ainsi en est-il des hommes. Ce n’est pas là une question de foi, c’est une constatation. De même qu’il n’existe pas deux feuilles exactement semblables, bien qu’elles soient des milliards, aucune vie n’aura été identique à une autre. Chacun de nous a son aventure à jouer dans le monde. Un rôle unique dans la “divine comédie”. Et cela parce que Dieu ignore le standard, l’impersonnel, la masse anonyme. Jésus ne dit pas de notre Dieu qu’il est le Dieu des patriarches, il nomme chacun de ceux-ci par son nom. Il est “le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob” comme il est le Dieu de Pierre, de Paul, de Jean ; et chacun peut ajouter son nom de baptême. L’accent est mis aujourd’hui sur ce qu’il est de tradition d’appeler “la vie éternelle”. Une réalité affirmée nettement dans l’Ecriture à partir des deux derniers siècles avant le Christ. Cependant, si le cinquième évangile, que Paul utilise également, peut aider à croire à cette vie future qu’est la participation à la vie même de Dieu, Jésus, par sa réponse, nous rappelle que c’est essentiellement dans l’Ecriture, méditée en compagnie de l’Esprit Saint, dont il a promis l’aide, que la foi en la résurrection des morts trouve sa meilleure nourriture.
©Bayard