J’ai eu la grande joie hier soir d’assister à une conférence donnée par frère Aloïs, prieur de Taizé, et dont le thème était “Communiquer la foi aux nouvelles générations.” Frère Aloïs s’exprime d’une voix douce et insuffle une grande paix sur l’auditoire. La conférence a été précédée et suivie de prières et de chants très recueillis.
Il m’est difficile de résumer la conférence car tout était intéressant. Il l’a développée en sept points. Je le cite largement.
1) S’ouvrir à une transcendance
Il y a évoqué notamment l’importance du silence, que les jeunes découvrent parfois à Taizé et qui les marque – 10 minutes de silence au milieu des temps de prière, ou retraite de silence une semaine pour quelques-uns.
2) Oser croire
Dépasser la surcharge d’offres spirituelles pour aller vers le Dieu vivant qui agit dans le monde et dans la vie de chacun, malgré les épreuves et la puissance du mal. Il dit souvent aux jeunes :
“La foi se présente aujourd’hui comme un risque, le risque de la confiance. Pour courir ce risque, nous avons besoin de tout notre être, toutes nos capacités humaines, aussi bien celles du coeur que celles de la raison.”
3) Une expérience de communion
L’importance pour les jeunes de l’expérience de la communion, de l’amitié, parfois décisive dans leur chemin de foi. Elle peut faire surgir la question de Dieu et de l’Eglise. Dialogue avec les autres cultures du monde qui crée une ouverture pour les jeunes européens. Rencontre avec les jeunes d’autres confessions qui les rendent conscients d’approfondir la connaissance de leur Eglise d’origine. Prise de conscience que l’Eglise est ferment de paix, or de nombreux jeunes aspirent à être des témoins de paix et de réconciliation.
4) L’Eglise, lieu d’amitié
Les jeunes cherchent quelqu’un qui les écoute. Les frères de Taizé le font après le temps de prière du soir. Ne pourrions-nous pas dans nos Eglises réfléchir sur un tel ministère de l’écoute ?
Les jeunes s’ouvrent davantage aujourd’hui à une écoute de la Bible qu’ils connaissent en général peu. Ils peuvent ainsi mieux comprendre que Dieu est amour et que l’Eglise est une communauté d’amitié.
5) Rencontres de jeunes sur tous les continents
Les frères de Taizé encouragent les jeunes à prendre des responsabilités chez eux, dans la société et dans l’Eglise (ne pas cultiver comme une nostalgie de Taizé.) Pour cette raison sont organisées chaque année des rencontres européennes (comme à Strasbourg du 28 décembre au 1er janvier prochains) et sur les autres continents. “Pèlerinage de confiance” que frère Roger a lancé il y a une trentaine d’années. L’hospitalité des Eglises locales, des familles, est importante. Cela favorise le rapprochement des peuples et la paix dans le monde dans une période où on a souvent peur des étrangers.
6) La beauté des célébrations
“La beauté des célébrations porte à la joie de la foi.” Icônes, couleurs, bougies, chants constitués de quelques mots de l’Ecriture ou de la tradition chrétienne répétés longuement : permettent de s’imprégner de la Parole de Dieu.
Si les chrétiens séparés se retrouvaient plus souvent pour chanter ensemble leur foi au Christ ressuscité, l’Esprit Saint pourrait mieux agir et nous surprendre.
Adorer signifie nous détourner de nous-mêmes pour nous tourner vers Dieu. Discerner la présence de Dieu et s’en émerveiller. Quand nous ouvrons les mains très simplement, c’est déjà une prière que Dieu comprend.
7) La simplicité de la vie et le partage
Les jeunes sont sensibles aux injustices de la société. L’économie occidentale ne peut pas continuer de croître au détriment d’une partie de l’humanité. L’Evangile invite au partage et met en valeur la simplicité de la vie. La simplicité librement choisie permet de résister à la course au superflu et contribue à la lutte contre la pauvreté. Il est bon que tous nous osions réviser notre style de vie en vue d’une solidarité avec les plus démunis.
Chercher à réaliser la fraternité inaugurée par le Christ.
“Dieu a pu se révéler dans l’histoire parce que quelques personnes – regardons Abraham et Marie – ont cru que rien n’était impossible pour Dieu.”
On trouvera le texte complet sous ce lien, ou la possibilité d’écouter la conférence (32 minutes).
2 commentaires
Merci Véronique, ce retour m’a fait penser à appeler un ami fragile psychiatriquement, un des pauvres de votre billet précédent, proche de Taizé et du frère Aloïs, qui a été dans la joie d’être contacté (habituellement, c’est souvent lui qui téléphone…) …Claire
C’est la paix de Taizé…
http://www.youtube.com/watch?v=r_4MQtpYC_I