Quand les parents de Jésus vinrent le présenter au Temple, il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
S’approchant d’eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu’ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Luc 2, 36-40
©AELF
D’aucuns trouveront cela fort osé. Mais ce parallèle s’impose à moi aujourd’hui, d’autant plus qu’Irène va avoir 84 ans dans peu de temps.
Irène, c’est ma tante, celle qui m’a donné mon prénom. On peut dire d’elle qu’ “elle ne s’éloignait pas du Temple”. Restée célibataire, sans doute par vocation plus que par malchance – elle était d’ailleurs très jolie – elle a passé sa vie au service de son prochain : à l’hôpital comme fille de salle puis aide au prêtre pendant de très longues années. Une foi indéfectible, une vie de prière, une pratique jamais interrompue, bien qu’au contact étroit de prêtres par son emploi, elle ait eu à subir des désillusions au sujet de quelques-uns.
Sa main faisait de petits miracles artistiques : à partir d’une simple image pieuse, elle était capable de peindre un tableau tout en grâce et en harmonie. Et c’est ainsi que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus entre dans la maison de Marie et Joseph et que l’Enfant accourt vers elle les bras tendus tandis qu’elle recouvre le sol de pétales de roses. Toute l’inspiration d’Irène se trouvait là, et elle souffrit quand on voulut lui faire dessiner des nus aux Beaux-Arts.Arrivée à la maturité de son âge, elle fut chahutée par des problèmes psychiques, et c’est encore difficile aujourd’hui de tenir une conversation avec elle sans qu’elle perde le fil de sa pensée et ressasse d’anciens traumatismes nés surtout de la guerre de 39-45 et de la vie rude et pauvre de ses parents. Une tendance persistante aussi à ruminer de la culpabilité – de quoi, on se le demande légitimement, elle a fait si peu de mal dans sa vie !
Elle a trouvé le repos de son âge auprès de religieuses.
Irène prophétisait aussi, moi je l’ai compris.
“Il y aura un prêtre dans la famille”, répétait-elle à l’envi à chaque naissance de garçon dans les deux générations suivantes.
Irène, pourquoi forcément un prêtre ?
Et si tu avais suscité, en me donnant le prénom de Véronique, une vocation à le porter dignement ?
Image : Rembrandt La présentation de Jésus au Temple
2 commentaires
Bonsoir Véronique, je lis votre billet ce soir et une heure après, alors que j’ouvre mon poste de télévision sur la chaîne kto ce qui est très rare (la dernière foi c’était il y a environ 2 mois), j’entends parler une sœur togolaise, Marie Stella, qui recueille des enfants abandonnés en raison du sida qui les touche ou qui a décimé leur famille..Elle raconte l’histoire d’une petite fille qui a voulu se faire baptiser en constatant l’amour dont les sœurs l’entouraient, et a choisi pour prénom Véronique, probablement peu courant au Togo, pour s’appeler comme l’amie de Jésus qui a essuyé son visage….Véronique est partie au ciel à 15 ou 16 ans en raison de sa maladie..Marie Stella lui a confié une lettre pour le Seigneur qu’elle a gardé sur son cœur..Nul doute quelle acceptera d’intercéder pour vous ou ceux que vous lui confierez! Claire
Merci Claire pour cette touchante histoire ! Oui, que cette jeune fille, près du Seigneur, intercède pour nous tous…