Frères, je m’adresse à ceux qui exercent parmi vous la fonction d’Anciens, car moi aussi je fais partie des Anciens, je suis témoin de la passion du Christ, et je communierai à la gloire qui va se révéler.
Soyez les bergers du troupeau de Dieu qui vous est confié ; veillez sur lui, non par contrainte mais de bon cœur, comme Dieu le veut ; non par une misérable cupidité mais par dévouement ; non pas en commandant en maîtres à ceux dont vous avez reçu la charge, mais en devenant les modèles du troupeau.
Et, quand se manifestera le berger suprême, vous remporterez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas.
1 Pierre 5, 1-4
C’était pour moi une grande émotion de lire ces lignes à la messe de ce matin. Le décor, d’abord : la petite chapelle d’une maison de retraite, belle, sobre, le choeur en lambris, un magnifique Christ en Croix derrière l’autel, deux belles sculptures en bois représentant l’une Marie et l’autre Joseph. Des fleurs discrètes et belles. Une assemblée toujours fervente, venue de la maison de retraite ou des paroisses avoisinantes, qui se rassemble ici le vendredi soir pour l’eucharistie qui est, de toutes les messes de semaine, ma préférée. C’est aussi ici qu’on adore le Saint Sacrement le vendredi. Et les résidents de la maison de retraite peuvent y prier dans la journée. Un lieu où on sent la grâce de la foi, simple mais constante.
Et ce matin, une messe exceptionnelle à 8h30 : notre évêque auxiliaire achève sa visite pastorale dans notre communauté de paroisses, la célébration sera solennelle demain dans la plus grande église de la vallée, mais aujourd’hui, il a tenu à venir célébrer ici, en toute discrétion, pour les habitués. Nous étions à peine plus que de coutume, émus de nous tenir là autour de lui, reconnaissants de cette délicate attention. Notre curé n’a rien voulu changer aux habitudes, j’ai donc eu la joie de faire la lecture ce matin, et la liturgie de la chaire de Saint Pierre était tout appropriée. J’ai aimé ces mots de l’épître de Pierre en présence de cet évêque qui est toujours très doux dans sa manière de célébrer, plein d’une humilité que sa simple présence laisse transparaître.
Une homélie simple et belle, pour nous rappeler à la chance de voir se perpétuer la chaire de saint Pierre, nous exhorter au souci de l’unité dans nos assemblées, nous bénir aussi avec ce doux sourire et cette voix harmonieuse qui lui sont propres. Et la joie des petites grands-mères quand il échange avec elles quelques mots en alsacien au sortir de la célébration.
“Vous êtes le vicaire épiscopal ?”, lui demande une dame.
Il s’excuse presque en lui répondant, comme si c’était un petit détail : “Non l’auxiliaire”, et puis il se dépêche de ne plus en parler. Il est venu pour être au milieu de nous, simplement.