Actes des Apôtres 8, 5-8.14-17
Psaume 65
1 Pierre 3, 15-18
Jean 14, 15-21
Qui c’est « Dieu » ? demande un enfant à sa maman (il venait de chanter au clair de la lune). Qu’aurions-nous répondu ? Quels sont les mots qui nous viennent à l’esprit, maintenant, quand nous entendons ce mot : « Dieu » ? Ce que nous disons est toujours forcément juste puisque nous disons ce que nous pensons spontanément. (Réfléchissez quelques instants) : Est-ce que les noms de « Jésus », « Père » et « Esprit » sont venus dans notre liste improvisée ? Ce sont les noms que nous venons d’entendre dans l’évangile de ce jour.
1) « Le monde est incapable de le recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas » dit aussi notre évangile en parlant de « l’Esprit de vérité ». Mais c’est vrai aussi du « Père » que personne n’a jamais vu si ce n’est le Fils, Jésus, qu’on ne voit plus depuis longtemps ! C’est là une difficulté et une objection fréquente. Mais l’air non plus on ne le voit pas pourtant il est indispensable pour vivre et nous ne nous en rendons même pas compte. Dieu est encore plus discret que l’air tout en étant indispensable à notre vie.
2) « Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père ». Les Pères de l’Église et les théologiens se sont beaucoup inspirés de ce texte pour définir le dogme de la Sainte Trinité : trois personnes mais un seul Dieu. C’est Jésus qui fait connaître, par révélation, que Dieu est un Père (et non pas un adversaire ou un rival) dont il est lui-même l’image humaine et qu’il va nous donner un Esprit, un «Paraclet » c’est-à-dire quelqu’un qui vient à notre secours pour toujours alors que lui, Jésus, ne sera plus visible comme il l’a été avant sa mise à mort. Cette définition dogmatique était nécessaire pour écarter les fausses interprétations de l’évangile, en particulier de croire que Jésus est un prophète parmi d’autres alors qu’il est l’image humaine de Dieu. Mais on sait qu’il en va de Dieu comme du soleil : on ne peut le regarder en face, mais on peut le contempler dans la nature terrestre qui le reflète. Ainsi pouvons-nous contempler dans l’homme Jésus l’image du Père céleste.
3) « Vous êtes en moi et moi en vous ». Sans renoncer à la définition dogmatique, il faut reconnaître que lire directement l’évangile et le méditer nous entraîne beaucoup plus loin que la spéculation sur un Dieu abstrait, difficile et même impossible à comprendre. Car l’évangile ne nous parle pas seulement du Père, du Fils et de l’Esprit mais aussi de « vous » c’est-à-dire de « nous »! Autrement dit, le croyant n’est pas seulement celui qui suit un Jésus extérieur, ce qui était le cas des disciples de Jésus avant sa mort et sa Résurrection. Il devient lui-même un autre Christ, ayant le même Esprit et le même Père que Jésus. C’est l’expérience que font Paul et Barnabé dans les Actes : « l’Esprit Saint travaillait avec eux ». Est-ce aussi la nôtre ? Ainsi se réalise la ressemblance voulue par le Créateur dès le début de la Genèse : « faire l’homme à son image et à sa ressemblance ». D’où la suite des alliances entre le ciel et la terre jusqu’à la dernière Alliance en Jésus qui inclut dans la vie divine tous ceux qui acceptent d’être unis à lui par la foi. Une image peut illustrer, un peu, cette révélation : le soleil que reflète l’eau de la mer devient une myriade de soleils étincelants dans chaque vague qui l’accueille. Ce n’est qu’une image !
Notre pape François recommande un exercice traditionnel dans la spiritualité chrétienne : faire chaque soir son examen de conscience pour savoir si nous avons bien vécu notre journée selon la logique de Jésus et de son évangile. « Connaître Jésus est le travail le plus important de notre vie » dit-il. En effet, seul Jésus nous fera voir la Trinité à l’œuvre dans nos vies.
Frère Antoine