Méditation publiée dans le N°379 de la revue Panorama pour le 6 août 2002
“Ecoutez-le”
Dieu nous demande d’écouter son Fils bien-aimé en qui il a mis tout son amour. Or, en lisant attentivement les lectures de cette fête, on est frappé par l’importance donnée, non à l’écoute, mais à la vision. C’est comme si les auteurs inspirés nous disaient : “Regardez bien.” Il nous faut être attentif : on oublie plus facilement ce qu’on a entendu que ce qu’on a vu. Il est des visions qui se gravent dans la mémoire, et c’est par leur intermédiaire que des paroles prononcées redeviennent conscientes, vivantes. Cela concerne aussi évidemment notre vie spirituelle, et peut-être avons-nous quelque chose à redécouvrir ici pour nourrir notre foi. Si nous savons “lire” l’Ecriture plus en “voyants” qu’en intellectuels, en nous imprégnant des scènes rapportées, en particulier celle de la Transfiguration, cela permettra à la voix du Père de mieux venir se loger dans notre coeur : “Voici mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour.”
Le fruit de cela ? Une meilleure conscience d’être fils avec le Fils, d’être aimés avec lui, le désir efficace de se comporter en fils que Dieu aime. Ce qui implique une dimension missionnaire. Les Apôtres, obéissant au Seigneur, ont gardé le silence, ainsi l’exigeaient les circonstances. Mais ensuite ils sont allés crier partout ce que la vision ne leur a plus permis d’oublier : “Ecoutez-le”. On ne regarde pas Jésus transfiguré, on n’entend pas la voix du Père pour soi seul. Ou alors la fête de la Transfiguration n’est plus tout à fait une fête.
©Bayard Panorama, Méditations bibliques par les moines de la Pierre-qui-Vire
Image : Icône de la Transfiguration
Source : http://www.pagesorthodoxes.net/fetes/transfiguration1.htm