Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu.
Jean 3, 16-21
Voilà une page d’Evangile qui a toute la profondeur spirituelle habituelle à saint Jean, mais qu’il n’est pas forcément facile de recevoir aujourd’hui.
La frontière entre lumière et ténèbres est en effet devenue bien floue.
Au temps de l’apôtre Jean, la Lumière est venue dans le monde en la personne de Jésus. Et il n’y avait aucune contestation possible au fait que ses oeuvres étaient des oeuvres bonnes : attention aux plus petits, guérisons physiques et spirituelles, relèvements de toutes sortes… Le Dieu compatissant aux faiblesses des hommes présent dans les Ecritures s’incarnait en Jésus Christ. Sa prédication était un message d’espérance, exigeant mais plein de vérité.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Nous sortons d’un siècle et nous en entamons un qui a instillé l’idée insistante que la foi chrétienne, la foi de l’Eglise, était obscurantisme et privation de liberté (alors que nous voyons en Actes 5, 17-26 aujourd’hui qu’après la résurrection du Seigneur, les apôtres furent libérés de manière extraordinaire de leur prison pour reprendre leur prédication).
Ose-t-on proclamer sa foi chrétienne, on est d’abord invité à la discrétion voire au silence car “cela ne se fait pas.” La vérité est devenue taboue, jusque dans le mot. On répète à l’envi : “Il n’y a pas une vérité, mais des vérités.” Et l’âme qui cherche un repos en une croyance vraie se retrouve perdue dans une multitude d’énoncés de foi, parfois complètement contradictoires les uns avec les autres. Ainsi débouche-t-on souvent sur le syncrétisme : je prends un peu de ce qui me plaît dans toutes les religions.
Loin de moi l’idée de juger cette attitude : moi-même, je reconnais en toute foi sincère au Dieu éternel un désir de comprendre, de partir en quête de la Vérité ultime.
Mais je suis en même temps amère quand je constate que la foi chrétienne perd du terrain. Au coeur de ma foi, il y a le Christ et sa Parole, et cette Parole est dans l’Evangile et dans les innombrables témoignages des saints qui ont cru en Lui.
Je pense que si nous en sommes arrivés là, c’est à cause des innombrables contre-témoignages qui ont jalonné l’histoire de l’Eglise et qui ne cessent pas de ternir la parole du Christ.
Tous ceux qui ont dit et n’ont pas fait.
Tous ceux qui ont imposé aux fidèles de pesants fardeaux et ne les ont pas remués du petit doigt.
A travers mes amitiés – et dans ma propre famille – j’entends d’insurmontables blessures dues à ces profonds contre-témoignages que tous, nous avons vécus à un moment ou à un autre : misogynie de nombre de prêtres, abus d’autorité et de jugements moraux de religieuses dans les écoles privées que certains ont fréquentées…
Ceux-là ont voulu s’attribuer la lumière du Christ pour justifier leurs oeuvres mauvaises. Et tout le témoignage chrétien en est affaibli.
Il y a les illusions de cette société de la fausse gloire aussi : c’est la vanité, la fausseté, l’argent, l’appât du gain qui attirent sur eux les lumières des projecteurs.
Les plus authentiques des disciples du Christ, ceux qui font choix d’une vie cachée dans la clôture d’un Carmel ou d’une Trappe, n’attirent guère sur eux la lumière du monde. Pour s’éviter de se poser les bonnes questions à leur sujet, on préfère les raccourcis faciles : il, elle a eu un grand chagrin d’amour, n’était pas capable d’assumer une vie dans la violence de ce monde…
Quelle erreur !
Je laisse le mot de la fin à ma sainte préférée, sainte Thérèse d’Avila :
Que rien ne te trouble
Que rien ne t’effraie
Tout passe,
Dieu ne change pas.
La patience
tout obtient ;
Celui qui a Dieu
ne manque de rien.
Dieu seul suffit !
Image : Abbaye de Tamié
21 commentaires
Passant dans les parages, je me suis arrêté un petit peu dans cet endroit où on se sent bien.
J’ y constate que c’ est un véritable petit forum qui s’ organise., sans courir le risque d’ être contredit en permanence par ceux qui “possèdent la Vérité”.
Pour moi, la question du salut est pourtant si simple.
Pourquoi ne pas accepter les textes de la déclaration Dignitatis humanae de V dont j’ ai cité plusieurs passages dans les forums, et dont je retiens seulement celui-si :
” Instruits par la parole, les apôtres suivirent la même voie. Aux origines de l’ Eglise, ce n’ est pas par contrainte ni par des habiletés indignes de l’ évangiles que les disciples du Christ s’ employèrent à amener les hommes à confesser le Christ comme Seigneur, mais avant tout par la puissance de la parole de Dieu. Avec courage, ils annonçaient à tous le dessein de Dieu sauveur… mais, en même temps,vis-à-vis des faibles, même vivant dans l’ erreur,, leur attitude était faite de respect,manifestant ainsi comment ” chacun d’ entre nous rendra compte à Dieu pour soi-même ( Rm 14,12 )[/i].”, et pour autant est tenu d’ obéir à sa propre conscience…”
Les deux dernières lignes sont si simples : nous serons jugés sur nos actes, “étant tenus d’ obéir à notre propre conscience”.
C’est çà le Baptème de désir : se comporter de telle façon qu’on soit bien d’accord avec soi-même et que, si on avait connu le Seigneur et son Baptême, on aurait certainement suivi le Seigneur et certainement demandé
le Baptême.
C’est çà le Baptême de désir.
Même un athée, qui est profondément sincère et agit en parfait accord avec sa conscience ( je pense à André Comte-Sponville qui a écrit le “Petit Traîté des grandes vertus”) sera sauvé, si sa vie est en accord avec sa consciencxe, et, pour lui, avec ce qu’il écrit….
Et puis n’oublions pas que la Foi est un don de Dieu. C’est Lui qui est seul Juge…
Bien à vous Véronique, et amitiés à tous ceux et celles qui vous lisent et vous laissent des petits mots gentils.
André
Je vous rejoins bien André, j’ai beaucoup d’amis athées ou agnostiques, mais qui s’investissent pour autrui, soit par un métier social, soit en se battant pour faire reconnaître leurs droits aux oubliés du système ( je pense à une amie très chère qui tient un blog extrêmement intelligent pour déjouer toutes les idées fausses sur la schizophrénie et donner un droit de parole aux malades), sans compter tous ceux qui sont engagés dans les oeuvres humanitaires non confessionnelles.
C’est aux fruits qu’on reconnaît l’arbre…
La culture nous a donné beaucoup de visions… apocalyptiques de l’enfer.
“Le Jugement Dernier” de la chapelle Sixtine en est un exemple.
Non, je n’ai pas la culture des saints, mais le Crédo que disent les Protestants parlent tout de même de croire dans la communauté des saints…
Cela a un sens pour moi, mais un sens surtout historique.
Pour le péché ?
Rien ne nous garde du péché. Il est.. en nous, et fait partie de notre nature humaine et mortelle.
Pour moi, il contribue à fonder.. une certaine COMMUNAUTE HUMAINE.
Et l’humilité.
Quand on ne tue pas au nom de Dieu… on tue au nom d’autre chose.
Les noms ne manqueront jamais. Les idées non plus.
Les questions qui sont soulevées sur les oeuvres préoccupent l’Eglise au moins depuis la Réforme, sinon avant, je crois. Ce que tu cites comme théologie moderne ressemble beaucoup aux positions protestantes sur la grâce, je crois.
Pour moi… la grâce est offerte à tous.
Il suffit de la demander.
Ça a l’air facile, mais ce n’est pas si facile que ça, loin de là.
Demander comme un enfant n’est pas donné à tout le monde.
L’idée de demander la grâce est astucieuse.
Ça opère.. une sacrée sélection.
De toute façon, NOUS n’avons pas à statuer sur ces questions, à mon avis.
Elles sont personnelles, et sont entre le croyant/non croyant/mourant… et ce qu’il tient pour Dieu.
Elles sont en dehors de toute possibilité d’institutionnalisation.
Nous avons tort même de nous en préoccuper, et prétendre en parler.
On détruit le mystère à trop mettre sous le loupe, et couper les cheveux en quatre, n’est-ce pas ?
Sur le mystère de la grâce et le repentir en fin de vie, je crois que cette position a l’extrême mérite d’estimer que l’homme n’est jamais totalement perdu. Qu’il est capable de changer jusqu’à la fin de sa vie.
J’y tiens beaucoup.
Ne serait-ce que parce que bon nombre de bons Protestants aux U.S. refusent cette position. Cela donne… l’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. L’idée que les gens ne peuvent pas changer. L’idée que rien ne pourrait jamais “expier” la faute.
Pour moi… Jésus aurait vomi ça.
L’Eglise devrait résister un maximum à toute tentative de diaboliser l’homme.
Debbie, je crois que quand on a la chance de comprendre un peu un de ces mystères, on n’a pas le droit de le taire. Pour prévenir, justement.
Sainte Thérèse d’Avila avait eu une vision de l’enfer, qui l’a gardée du péché pour le restant de sa vie. Et elle n’a eu de cesse d’avertir.
Sainte Faustine, qui nous est plus proche historiquement, ne dit pas autre chose.
Je sais que tu es protestante et que tu n’as pas cette culture. Pour moi, je crois énormément en l’apport des saints sur la compréhension des mystères de la Rédemption.
Un jour, mon confesseur, qui n’était ni intégriste, ni passéiste, ni moralisateur, m’a dit “Véronique, si nous perdons le Ciel, c’est par notre faute.”
C’est un saint prêtre.
Je n’ai jamais oublié cette parole.
…. Par exemple : comment des bouddhistes peuvent-ils être sauvés ? En étant de bons bouddhistes sincères. Mais pourquoi « réserver » ce bénéfice aux seuls bouddhistes ? On a donc dit et écrit la même chose à propos des musulmans. Ainsi, pour sauver, « Dieu » se sert de Bouddha, de Mahomet, et des autres « religions », promues « moyens de salut ». Car la liste continue avec les Hindous (sauvés à condition qu’ils aiment la musique sacrée, expliquait le Cardinal Journet, ou sans condition particulière selon Jacques Dupuis), avec les Mormons, les Sikhs, etc. D’après ce qu’a écrit dans une revue islamique un ecclésiastique catholique de renom, « il ne faut plus dire : Jésus sauve mais Dieu sauve en Jésus ». Effectivement, car « Dieu » doit pouvoir sauver aussi en Mahomet, Krishna, etc. ”
Fée Violine !!
Si Judaïsme ,christianisme , Islam avaient pris conscience de cette réalité ,les nombreuses guerres de conquêtes religieuses n’auraient pas eu lieu . Que d’exterminations ,que de génocides pratiqués au Nom de Dieu ! L’horreur ,au nom de Dieu. Les ” fous de Dieu” n’ont pas disparus : le fanatisme violent subsiste .
Oui, tous les intégrismes manifestent la haine… du féminin qui est en chacun de nous, homme ET femme.
Ce féminin nous permet de lâcher prise pour dormir, rêver, pour recevoir d’autrui, pour demander.
Si “on” attaque les femmes, c’est parce que logiquement… elles incarnent ce féminin aux yeux des deux sexes, d’ailleurs.
Femmes, comme hommes peuvent attaquer le féminin. (Pas forcément pour plaire à des hommes, mais dans le désir d’avoir DU POUVOIR comme des hommes. Pour.. elles-mêmes, donc.)
Notre civilisation actuellement y va très fort pour attaquer le féminin qui échappe à notre pulsion de tout contrôler.
Pour moi, le danger immense, c’est que nous, femmes, incarnant le féminin, pouvons attiser la haine de l’autre sexe, dans tous les sens de l’expression.
C’est une impasse, cela.
Sommes-nous aussi capables de percevoir la misogynie comme manifestation d’une souffrance, et y répondre en en tenant compte, avec une certaine compassion, sans nous braquer, et sans revendiquer ?
Il ne s’agit pas d’une position… “gentille”…
Chère Véronique,
je viens passer quelques instants avec vous et avec Saint Jean
Mon droguiste, qui me sert un peu d’ homme à tout faire, remet actuellement le lustre de mon bureau qui, assez vieux, vient d’ être réparé
J’ ai envoyé, hier, mon dernier message à Jéjomau, qui a, enfin admis, à contre-coeur, qu”on pouvait être sauvé avec ce qu’ on appelle, depuis, mon enfance, le” baptême de désir”. Je ne sais si vous avez suivi tous nos débats, mais je ne comprends pas qu’on puisse être prêt à envoyer en “enfer” des milliards et des milliards d’ être humains qui n’ont jamais connu et ne connaitront jamais le Christ , en s’ appuyant sur une dialectique théologique à oeilières.
Et j’ ai vu qu’il recommençait à me chercher des poux dans la tête sur ce que j’ai écrit sur l’ Action Française, Charles Maurras, Pétain, le pétainisme,Staline, Hitler et … Le ¨Pen et l’ Extrême droite, dans la rubrique
sur Pie XII ! A ses yeux, je suis devenu un ignoble gauchiste !
Je ne pensais pas que l’intégrisme pouvait mener à de telles extrémités ….
C’est à la suite de cela que j’ai mis le Père de l’ Enfant prodigue comme avatar au-dessus de mon nom dans le Forum. Ce tableau représente avec une telle force l’ Amour Miséricordieux du Père pour ses enfants, même “prodigues”. Il nous a tant aimés, et Il nous aime tant. .Abandonnons-nous à Lui
Si vous ne l’avez pas lu, lisez nos messages dans la rubrique sur Pie XII.
Comme on se sent bien avec Saint Jean, le prologue de son évangile, le chapitre III.,.. et les chapitres 13 à 17 où Jésus parle son Père dans un tel coeur à coeur, avant d’ être pris dans le tourbillon de sa passion et de sa
mort….
Oui, comme vous le dit l’ autre “pépé” de 84 ans, restons joyeux et optimisme.. Dans les bras du Père, faisons-Lui une totale confiance.
Un de mes gendres est actuellement à Haïti, à Port-Haîtien, au nord de l’ ile. Il y est pour 10 jours dans le cadre d’ un jumelage de sa paroisse de Vaucresson avec le diocèse de Port-Haïtien.
Il disait à ma fille, hier soir, au téléphone, que ç’ en était gênant de voir la façon dont ils était reçus par un peuple catholique qui n’ a pas un sou et qui prend sur son indispensable pour les recevoir comme des rois… .
Et, lisez, le message que j’ai écrit, cette nuit dans la rubrique “Marie en mai”. Il sera accepté, sans doute, ce soir .
Bon, je vais vous quitter, çà m’ a fait bien bien de vous parler un petit peu.
..
Portez-vous bien, je pense à vous et prie pour vous et tous les membres du Forum.
Gros baisers en Jésus.
André
..
Eh bien André j’ai lu tous les débats que vous évoquez sur croire.com.
Personnellement, je ne participe pas à ce genre de débats très intellectuels, où chacun veut avoir raison, où on peaufine ses arguments historiques, où la mauvaise foi affleure bien souvent… Vous avez du mérite de persévérer.
Pour moi, j’en reviens toujours à des questions très simples : Hitler au paradis parce qu’il était baptisé catholique et Anne Frank n’y étant pas parce qu’elle était juive ?
Quel raisonnement tient devant ce genre de question ?
Personnellement, je cherche mes réponses dans l’Evangile avant toute chose, et j’en reviens toujours à Matthieu 25.
La foi est une chose magnifique, essentielle aux yeux de Dieu, mais il y aura aussi, dans le face à face avec Lui, tout ce que nous avons fait – ou pas fait – à notre prochain. Et là il ne suffira pas de dire “Seigneur, Seigneur…”
Quant aux intégristes, je ne suis pas qualifiée pour donner mon avis sur les initiatives de l’Eglise, je constate simplement, et cela est absolument universel, que tous les intégrismes conduisent à la haine de la femme, à sa mise sous domination.
Et cela, au plus profond de ma foi et de ma confiance en Dieu, je sais que ça ne vient pas de Lui mais des hommes, des hommes mâles, avec la complicité des femmes qui veulent leur plaire.
Là où je vois de la misogynie, je ressens très vite que l’Esprit Saint est absent.
“Pour moi, j’en reviens toujours à des questions très simples : Hitler au paradis parce qu’il était baptisé catholique et Anne Frank n’y étant pas parce qu’elle était juive ?”
Certes non! Mais je viens de découvrir une réponse à ce genre de question, et ça a l’air sérieux. En tout cas, l’article est passionnant:
http://www.revue-resurrection.org/Descente-aux-enfers-et-salut-des
L’article est intéressant, dense, mais je trouve qu’il ne mentionne pas assez l’importance des oeuvres. Le Christ a pourtant beaucoup insisté là-dessus : c’est sa Parole qui jugera l’âme, c’est-à-dire la mise en oeuvre de ses commandements. La chute est toujours possible, et le sacrement de réconciliation est là pour nous laver du péché et repartir, si possible, sur de meilleures bases. Mais je pense que personne ne peut échapper, au moment de sa mort, à la prise de conscience très vive de tout le mal qui a été fait à son prochain au long de sa vie. L’article mentionne à un moment les mystiques, et je pense qu’il est important de les prendre en considération : tous ont une vive conscience du péché et de ses conséquences qui peuvent être terribles pour l’âme.
Je n’aime pas trop cette théologie moderne qui minimise notre responsabilité pendant notre vie terrestre, en prétendant que le salut est offert au moment de la mort par simple choix de la personne du Christ. C’est un peu facile.
Imaginons une situation concrète : un dictateur meurt. Il a des milliers de morts sur la conscience, des années de souffrance d’un peuple à son actif. Et à sa mort ces souffrances du peuple ne cessent pas, elles durent toute leur vie pour ceux qui ont perdu un être cher, été torturés, mis en prison arbitrairement…
Ce dictateur se retrouverait donc face au Christ, se déciderait en sa faveur et entrerait dans la joie éternelle aussitôt, tandis que sur terre, ses victimes continueraient à souffrir indéfiniment ?
Curieux Dieu de justice…
On peut reprendre exactement le même raisonnement avec les violeurs, les assassins, ceux qui ont opprimé leurs proches toute leur vie…
J’imagine mal un Dieu offrant d’ineffables joies à un criminel dont les victimes continuent à souffrir sur terre…
Je suis en pleine mutation par rapport à mon héritage chrétien, en ce moment, et en cela, je crois que je suis partiellement représentative de la plupart d’entre nous, croyants ou pas.
Debbie
Mais oui ,il faut oser la mutation ,oser la décantations . Tant de scories politico -temporelles se sont greffées sur les théologies et doctrines en 2000 ans . Tant d’empereurs, de rois ont instrumentalisé le christianisme …qui s’est laissé faire . A chacun de faire le tri avec sa raison ,son esprit critique : le christianisme aurait besoin d’un “Siècle de Lumière ” qui serait le 20 e et le 21 e ,le nôtre .
On a cru ,dans les année soixante, que Vatican II allait ouvrir la porte vers ce siècle de lumière dans le catholicisme . Elle est refermée : la nostalgie d’une Eglise triomphante , puissante , omniprésente est trop forte . L’Eglise toute -puissante dogmatique , doctrinale ne reviendra pas car l’homme utilisera son libre examen , sa pensée libre ,sa liberté de conscience .
A mon avis ,le christianisme du futur sera une spiritualité ou ne sera plus .
Merci pour ces précisions, Olivier.
Je suis en pleine mutation par rapport à mon héritage chrétien, en ce moment, et en cela, je crois que je suis partiellement représentative de la plupart d’entre nous, croyants ou pas.
Ce n’est pas parce qu’on ne croit pas, à mon avis, que nous pouvons allègrement faire abstraction de ce que nous avons reçu de nos.. pères (et ça, c’est le Deuteronome, je crois).
Pour le masculin… en tant que femme, je crois que la filiation masculine pose des problèmes particuliers qui ne sont pas posés de la même manière aux filles/femmes.
Une fille/femme sort (comme sortir d’Egypte ?) d’un corps de femme. Il y a ressemblance, là.
Mais le garçon/l’homme ? ce n’est pas son cas. Il sort du corps d’une femme, tout en n’étant pas lui-même femme, pas non plus promu de le devenir.
D’après ma formation psy, cela nécessite plus de travail symbolique pour trouver son identité sexuelle dans ce contexte.
Le travail des deux sexes sur ce point n’est pas identique. Pas.. égal ?
On pourrait dire… que l’énorme échafaudage du symbolique lui-même est fait pour pallier à cette dissymétrie.
Le père ? il est celui qui existe par la foi, (et la croyance ?)…
Olivier, je peux très bien comprendre pourquoi Paul dit que la foi sauve.
Essaie de vivre un peu… sans la foi (en quelque chose… pas seulement la foi en Jésus, et la croyance ? dans la Resurrection).
D’une certaine manière, je crois qu’on ne peut même pas se lever le matin sans une certaine foi…
Tu ne me crois pas ?
Regarde nos contemporains… beaucoup d’entre eux, du moins.
Et le commandement social d’aller à l’école ou de travailler ne fait que masquer le manque de foi, en remplissant/occupant le temps des citoyens.
L’Evangile de Jean a été longtemps qualifié d’écrit gnostique .C’est la raison pour laquelle il a tardé à être reconnu en tant qu’évangile canonique . On y retrouve en effet le dualisme entre lumière et ténèbres . D’autres documents gnostiques parlent des enfants de lumière et des enfants des ténèbres . Les Manuscrits de la Mer Morte évoquent aussi la lutte entre les fils de lumière et les fils des ténèbres avec la victoire finale des fils de lumière .
Dans ce texte de Jean ,voici la phrase qui m’étonne : ” Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. ”
Cela rejoint l’idée de saint Paul ,s’adressant aux païens , leur disant que la foi sauve : une façon de leur dire que l’appartenance à Israël et à la tradition juive n’est pas indispensable .
Je pense que si seule la fois suffisait pour pour le salut ,ce serait trop simple ,trop simpliste . Croire et laisser faire ….. Dire et redire le Credo et laisser faire ….! Saint Augustin disait “aime et fais ce que tu veux ” . Ici on dirait ” crois et fais ce que tu veux !”
A moins de penser que la Lumière ( le sens du Bien ) est inscrite naturellement en chaque homme depuis que l’homme existe ( des centaines de milliers ou millions d’années ) bien avant l’incarnation de Dieu en Jésus datant seulement de 2000 ans ( datant d’hier proportionnellement aux débuts de l’humanité ) . Oui, je pense que le sens du Bien ,le sens du Mal est au coeur de l’homme depuis les débuts de l’humanité .
Comme Debbie , je pense aussi que le mal n’est pas toujours choisi d’une façon consciente et parfois même croyant avoir opté pour le bien ,les conséquences et effets de nos choix sont désastreux .
Alors , un mélange permanent de lumière et de ténèbres ? Je le pense . A la fois fils de Lumière et fils de ténèbres . Filles de Lumières et filles de ténèbres ….toujours ce masculin omniprésent dans notre culture judéo-chrétienne!
C’est intéressant, de tous les styles d’Evangile que tu cites, c’est bien Jean qui me parle.. le moins.
Le style le plus GREC, je dois dire, si le peu de connaissances que j’ai est applicable ici.
Quelle est la différence entre ne pas vouloir croire, et ne pas pouvoir croire ?
Choisit-on volontairement de croire ? Je ne sais pas. Peut-être. Mais peut-être pas.
Le monde dans lequel nous vivons a tant oeuvré pour la transparence et la lumière que nous sommes sous les néons maintenant, 24h/24…
Sommes-nous heureux dans tant de lumière ?
Je crois que non.
Pour ma part, je songe que dans d’autres temps un enfant était conçu, croissait, et venait à terme dans la matrice d’une femme, dans l’ombre, et loin des regards insistants et envahissants qui exigent que la lumière soit.. PARTOUT.
Non, l’ombre a du bon. Il n’est pas la racine du mal.
D’autant que pour moi, le mal, il est à l’oeuvre ENTRE nous, il n’est pas EN l’un ou l’autre. La plupart du temps, il n’est absolument pas l’effet d’une décision volontaire et consciente de faire le “mal”.
Pour ce qui est de vivre sa foi, je dois dire qu’il n’y a pas de foi sur terre plus exigeante, plus utopique que la foi chrétienne.
Pour ma part, à plus de 50 ans, je constate dans une certaine impuissance combien je me suis épuisée à vouloir vivre selon l’Evangile, et combien c’est impossible de réaliser le chemin de vie de l’Evangile.
(Et ces derniers temps, j’ai même pris conscience de combien… la corruption du meilleur engendre le pire.)
N’était-ce pas le but de la grâce et du pardon ?
De nous laver de cet horrible constat d’impuissance devant l’impossibilité de la tache ?
Votre message était bien passé, mais c’est intéressant de le lire reformulé !
Je viens de vous envoyer un commentaire, mais il semble qu’il ne soit pas parti…
Je n’ai pas le courage de tout recommencer. En gros, je disais ceci : les chrétiens ont des torts, certes, et nombreux, mais ils ne sont pas les seuls responsables… Depuis que l’on a érigé la RAISON et la SCIENCE comme seuls principes valables… Tout ce qui ne relève pas directement de SCIENCE ni de RAISON est jugé bon à rejeter!
Comme disait Gavroche : “Je suis tombé par terre: c’est la faute à Voltaire!”
Il y eut des temps, dans le passé, où l’Eglise n’était pas plus belle qu’aujourd’hui (Moyen-Âge, Renaissance), mais c’étaient des siècles de foi… Les grands fautaient, mais le peuple croyait… en gros!
Et puis, à côté du “péché” catholique” qui nous choque et nous scandalise, sachons voir les admirables petites fleurs annonciatrices du printemps (tant de groupes, de jeunes ou moins jeunes, charismatiques ou non… ) qui réchauffent le coeur!
De sombrons pas dans le pessimisme: “Christ est vainqueur de la mort!”
Merci à mes jeunes amis qui, de leur sagesse, me revigorent !
EH BIEN, VÉRONIQUE, VOUS AVEZ DE JEUNES AMIS! APRÈS CELUI DE 85 ANS, VOICI CELUI DE 84!
Que dire au sujet de votre “méditation”? Bien sûr, vous avez raison à 100%, en constatant, avec peine, le perte de la foi vivante dans notre monde actuel…
Mais j’aimerais quand même mettre un bémol : ne tombons pas, nous (encore) chrétiens, dans les délices de l’auto-flagellation… Il n’est que trop certain que bien des chrétiens (de nom, et peut-être même vraiment sincères) donnent de bien vilains contre-témoignages… Pourtant, la perte du sentiment religieux n’est pas uniquement le fait des chrétiens… Il y eut des temps (la Renaissance, p.ex.) où les plus hautes personnalités de l’Eglise vivaient de façon moralement condamnable, et pourtant, le “peuple” croyait, et vivait sa foi! A mon avis, c’est l’homme en général (et pas seulement les chrétiens!) qui a voulu ériger la RAISON, puis la SCIENCE, comme seuls principes de vie . Si on a jeté les valeurs par-dessus bord, c’est bien à cause de toutes les philosophies en “isme” que nous avons connues : rationalisme, scientisme,marxisme,kantisme,matérialisme,freudisme, etc… Alors, le christian-isme -encore un ‘isme’! – a ses torts, mais pas lui seul! Le pape a bien raison de parler de “nouvelle évangélisation”, mais il y a du pain sur la planche… Par ailleurs, à côté de cette montagne de non-foi qui nous choque, il y a de nombreuses petites fleurs annonciatrices du printemps : que de groupes chrétiens, un peu partout (charismatiques ou non) rayonnent d’une foi qui réchauffe le coeur, même quand on a 84 ou 85 ans!
Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain (ce n’est pas de Ste Thérèse…. mais un simple proverbe de bon sens!)
Le18 avril 2012
Chère Véronique,
Vous êtes un “amour” ( excusez-moi, j’ ai 85 ans comme le pape).
Votre dernier billet cerne parfaitement la vérité;:
Aussi restons confiants et très optimistes,
et, surtout, soyons les témoins du Christ dans toute notre vie.
Des premiers chrétiens, on disait : ” Voyez comme ils s’aiment “/
Et faisons nôtre cette merveilleuse parole de Thérèse d’ Avila.
” Que rien ne te trouble
Que rien ne t’effraie
Tout passe,
Dieu ne change pas.
La patience
tout obtient ;
Celui qui a Dieu
ne manque de rien.
Dieu seul suffit “.
Ne soyons pas prétentieux,
faisons ce que Dieu nous a demandé de faire à notre place..
Et faisons-lui confiance.
Il saura bien sauver l’ humanité qu’ il a tant aimée et qu ‘il aime toujours autant;
Comment voulez-vous que le Père de l’ enfant prodigue abandonne ses enfants
Je pense à vous, je prie pour vous;
Et j’ ai beaucoup d’affection pour vous dans le Christ.
André
“Nada te turbe” chanté à Taizé
http://www.youtube.com/watch?v=go1-BoDD7CI