Nombres 21, 4b-9
Psaume 77
Philippiens 2, 6-11
Jean 3, 13-17
Fort heureusement certaines fêtes, qu’on appelle secondaires, seulement par le fait qu’elles ne sont pas fériées, tombent de temps à autre un dimanche, nous donnant la possibilité de faire découvrir aux chrétiens les richesses de la liturgie et la grandeur de certaines d’entre elles. La Croix glorieuse est un concentré de significations et de spiritualité pour tous ceux qui se laissent guider par la liturgie, qui nourrit la vie et ouvre aux croyants des trésors insoupçonnés et précieux.
Cette fête nait autour du Golgotha, lorsqu’une basilique fut construite pour préserver les lieux saints. Selon la tradition, la mère de Constantin, empereur romain, avait retrouvé les reliques de la Croix du Christ à Jérusalem et construit la basilique de la résurrection. Depuis, cette fête de la Croix s’impose à tout l’occident chrétien et devient une fête symbolique qui exalte la « Croix glorieuse et vivifiante », une occasion de faire mémoire et de méditer sur le centre du salut acquis par la Croix du Christ.
L’Evangile de Jean, avec un verset extraordinaire résume le mystère du salut, le sens de la mission et le parcours de la foi des chrétiens : Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a envoyé son Fils unique, afin que celui qui croit ait la vie éternelle (Jn 16,3). Personnellement je considère ce verset comme le résumé de tout l’Evangile et en même temps le texte qui fonde toute théologie missionnaire. L’initiative de Dieu est le point de départ, son amour immense pour les hommes, amour qu’il donne gratuitement à tous sans aucune distinction. Dieu nous aime et son amour devient le principe du salut offert à tous. C’est par amour que le Père offre son Fils et que le Fils s’offre au Père comme sacrifice agréable pour que nous ayons la vie. Or, celui qui risque sa foi en l’amour de Dieu entre déjà dans la vie éternelle, s’affranchit de la dette du péché des ancêtres et expérimente la vie de Dieu et son bonheur. Tout cela est possible seulement lorsque le Christ sera élevé, comme le serpent au désert. Celui qui regarde vers lui sera sauvé.
Le voici donc le mystère de la Croix, le Christ élevé qui attire tous les hommes. Le Corps broyé du Seigneur transpercé et vidé de son sang devient le signe de l’amour de Dieu. La Croix, élément de conjonction de l’humain et du divin, devient l’instrument du salut ; elle n’est plus l’échafaud de la mort, mais le signe grandiose de la vie. Certains estiment qu’en mettant l’accent sur la Croix nous prêchons une religion des vaincus, des souffrants, une religion des résignés, ployant sous les poids de la vie et de ses aléas. Par contre, pour nous la Croix est le symbole d’une logique qui n’est pas humaine, c’est la logique de l’amour, l’amour qui donne sa vie et jusqu’à la mort.
C’est la logique de Dieu qui nous aime tellement et jusqu’à mourir pour nous.
L’envoi de Jésus dans le monde, constitue le grand geste missionnaire du Père. Il envoie son Fils et il descend lui-même. Le mystère de l’unité existe dans la Trinité : Dieu descend, non pas comme au temps d’Adam pour contrôler la gestion du jardin des origines, cette fois il vient pour s’impliquer dans la vie des hommes. Il se fait obéissant, esclave, moins qu’un homme. En partageant sa vie avec la nôtre, Jésus veut dire au Père que l’humanité ne mérite pas sa destruction, mais que grâce à lui, elle peut être récupérée et restructurée. L’amour prend patience, l’amour ne fait rien de mal, l’amour est miséricordieux. Sans cet amour pour nous tout était fini, grâce à cet amour, par la Croix tout recommence.
La fête de la Croix glorieuse nous invite à réfléchir sur tout cela, elle nous montre à quelles conséquences Dieu pousse son amour et combien cet amour est nécessaire si nous voulons vivre libres et sauvés.
Mais, nos paroles risquent d’obscurcir le mystère de Croix au lieu de l’expliquer, laissons place à la prière :
Devant ta Croix, Seigneur, pas de paroles, pas de discours ;
Devant ta Croix, Seigneur, notre cœur s’arrête, nos genoux fléchissent pour contempler ton amour.
Devant ta Croix, Seigneur, le monde regarde ta folie d’amour.
Le roi de l’univers cloué pour nous sauver.
Ta Croix est la seule parole pour nous,
Ta Croix espoir du monde,
Ta Croix joie de la terre.
En ta Croix le sens de notre vie,
En ta Croix la réponse à nos problèmes,
En ta Croix notre soif de vérité, de liberté.
En ta Croix notre avenir.
Avec ta Croix nous marcherons, Seigneur, sur les routes du monde ;
Avec ta Croix, pas de peur, pas de crainte ;
Avec ta Croix nous dirons aux hommes : voilà le signe de Dieu, le Dieu qui meurt par amour.
Que cette fête de la Croix glorieuse nous donne de comprendre toutes nos souffrances et adversités à la lumière de la Croix du Seigneur. Qu’en portant notre Croix chaque jour nous puissions suivre le Maître sur le chemin de la Résurrection et de la Gloire.
1 commentaire
Une Rencontre Personnelle
Chacun de nous a besoin d’avoir une interaction personnelle avec la Croix, car c’est là que nous nous agenouillons pour donner nos vies à Christ. La Croix est le lieu de repentance de nos péchés l’endroit où nous recevons la grâce réparatrice et où nous commençons une nouvelle vie en Christ. La Croix est transformatrice comme l’amour, la grâce et le pardon de Dieu libèrent nos vies. Nous venons à la croix condamnés mais nous la quittons pardonnés (Romains 8: 1). Nous venons à la Croix morts à cause notre péché, mais nous en repartons avec une nouvelle vie en Christ (2 Corinthiens 5:17, Galates 2:20). À travers la Croix, notre destination éternelle passe de l’Enfer au Ciel (Jean 3:16). La sixième doctrine de l’Armée du Salut dit : « Nous croyons que notre Seigneur Jésus-Christ, par ses souffrances et sa mort, a réconcilié le monde entier avec Dieu; ainsi quiconque le veut, peut être sauvé. » La Croix est à la disposition de chacun d’entre nous et le message de l’Évangile s’adresse à quiconque – ceci est essentiel à notre foi et à notre témoignage, en particulier en tant que salutistes. Nous le savons. Nous prêchons cela. La question clé et le défi qui est le nôtre nous conduit à nous poser la question suivante : est-ce que nous expérimentons toujours le pouvoir, la réalité et la transformation de la Croix dans nos propres vies ?
Plus que …
Vous voyez, c’est plus que de simplement admettre notre péché et de reconnaître notre besoin de salut ; c’est plus que de reconnaître que Jésus est mort pour notre péché ; c’est plus qu’un besoin personnel et communautaire; c’est plus qu’un simple acte sacrificiel. Oui, la Croix est le signe du prix qui a été payé pour le pardon de notre péché, mais c’est aussi le moyen par lequel le péché a été brisé. Oui, la Croix concerne le pardon, mais aussi la restauration. Oui, la Croix nous rappelle notre faiblesse, mais c’est aussi un lieu de puissance. Nous venons dans la honte, mais nous repartons victorieux ! La Croix est la victoire sur les puissances du mal. La Croix annule la malédiction du péché et rompt son pouvoir. Les Chrétiens peuvent avoir des vies de victoire et de force à cause de la Croix. La défaite s’est changée en victoire. La faiblesse est changée en puissance. Le vieil homme est laissé pour compte et le nouel homme est né. Cet évangile du Christ et le pouvoir de la Croix sont holistiques. Notre dixième doctrine stipule clairement que « Nous croyons que c’est le privilège de tous les enfants de Dieu d’être sanctifiés tout entiers, et que tout leur être, l’esprit, l’âme et le corps, peut être conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. »
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Restez concentré
Quelle réalité glorieuse ! Quel œuvre complète ! Tout cela à cause de l’amour de Dieu, révélé en Jésus et manifesté sur la Croix. Ne perdez jamais de vue la Croix. Nous chancelons et tombons quand nous oublions la Croix. L’auteur-compositeur Fanny Crosby a fait la prière suivante : « A ta croix, Jésus, retiens Mon âme captive » (Délivrance & Louange Chant N°93) et George Bennard a affirmé qu’il « chérirait à jamais cette vieille croix, bois maudit du Calvaire » (Délivrance & Louange Chant N°379).
L’apôtre Paul n’a jamais perdu de vue la Croix. Dans Romains 1: 16-17, nous lisons: «En effet, je n’ai pas honte de l’Evangile [de Christ]: c’est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit, du Juif d’abord, mais aussi du non-Juif. En effet, c’est l’Evangile qui révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi, comme cela est écrit : Le juste vivra par la foi. »
Paul affirme aussi ceci « En effet, le message de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, il est la puissance de Dieu » 1 Corinthiens 1:18. La manière dont le monde considère la Croix ne change en rien sa réalité. L’incapacité des générations existantes et antérieures à saisir la plénitude de toutes les réalisations de la Croix ne diminue en rien sa puissance ou son impact éternel. Le message de la Croix n’est peut-être pas populaire, mais sa vérité est éternelle et pertinente.
Le tombeau vide
Le vendredi saint et la croix ne sont qu’une partie de l’histoire de Pâques. Louez Dieu, l’histoire ne se termine pas avec un Sauveur mort ! Nous adorons un Seigneur ressuscité qui, en plus d’annuler la malédiction du péché et de briser son pouvoir, est vainqueur de la mort pour donner à chaque croyant la vie éternelle et le pouvoir de résurrection ! La glorieuse réalité du matin de Pâques est symbolisée par le tombeau vide : « Il n’est pas ici, car il est ressuscité » sont les paroles de l’ange dans Matthieu 28: 6. La question posée aux femmes qui se rendent au tombeau, ce matin-là sont: «Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant?» Luc 24: 5. Rien ne peut contraindre Dieu – surtout pas le péché et certainement pas la mort. Les événements de Pâques démontrent le pouvoir souverain de Dieu qui intervient dans nos réalités physiques et spirituelles. Dieu révèle toute l’étendue de son pouvoir, vaincre Satan et écraser les deux aspects les plus restrictifs et les plus dominants de notre humanité déchue.
Une prière pour vous
Réfléchir, comme nous le faisons encore une fois à l’incroyable don de Dieu qui nous libère du péché, appelle une réponse personnelle de chacun de nous. Je prie pour que nous connaissions tous l’amour, le pardon, la grâce et la puissance de Dieu alors que nous faisons l’expérience de ressentir Sa présence dans nos vies.