Quand Jésus fut près de Jérusalem, en voyant la ville, il pleura sur elle ; il disait : « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux. Oui, il arrivera pour toi des jours où tes ennemis viendront mettre le siège devant toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils te jetteront à terre, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »
Luc 19, 41-44
Textes liturgiques©AELF
Texte intemporel qui ne concerne pas que Jérusalem. Il est bien difficile pour le peuple de Dieu, et en particulier pour ceux qui sont aux responsabilités religieuses, de reconnaître le temps où Dieu les visite. Les lois et les tissus dogmatiques forment un carcan dans lequel Dieu semble comme enfermé, alors qu’il est de nature même à déborder tous les cadres. Tous les prophètes de l’Ancien Testament furent persécutés, Jésus fut mis à mort, les saints qui avaient une parole encourageant l’évolution de l’Eglise vers une plus grande authenticité ont la plupart du temps été honnis et mis soigneusement en quarantaine. Il n’est pas besoin de regarder loin aujourd’hui : là où nous avons un pape authentiquement prophétique, je lis des réactions intitulées “10 conseils pour survivre à un pape calamiteux”, rien moins.
Je crois que de nos jours, les tentatives initiées par l’Esprit Saint d’unifier les chrétiens sont celles qui rencontrent le plus de résistance de la part de ceux qui se croient détenteurs de l’orthodoxie de la foi, et, pire, de la vérité tout entière. Oui, aux yeux de ceux-là, la paix qui vient de Dieu reste cachée. Et toute évolution vers un témoignage de foi plus authentique, plus unifiant, plus convaincant face au monde est suspect, voire condamnable. S’ils le pouvaient, ils dresseraient des bûchers.
Il nous reste l’espérance que Dieu, le seul qui justifie, vienne au secours de ses messagers. Et que l’Esprit Saint triomphe là où les ténèbres cherchent à scléroser l’Eglise et à empêcher toute réconciliation entre chrétiens de différentes confessions.
Image : Jésus pleure sur Jérusalem. Enluminure de l’évangéliaire d’Otton III, atelier de Reichenau, 1010
Source image : http://www.cetad.cef.fr/meditation_281-dominus-flevit.htm