Isaïe 63, 16b-17. 19b; 64, 2b-7
Corinthiens 1, 3-9
Marc 13, 33-37
Avec ce dimanche nous entrons dans le temps de l’Avent. C’est un temps fort de l’année liturgique qui nous prépare à la grande fête de la Nativité du Seigneur Jésus, dans l’attente de son glorieux retour à la fin des temps, de l’Histoire.
Ce temps de l’Avent est une invitation à une pause, une pause silencieuse pour discerner et accueillir la Présence du Seigneur Jésus.
La certitude de sa Présence nous aide à changer notre regard sur le monde, sur l’Église, sur nous-mêmes et sur les autres.
Cette Présence nous aide à considérer notre existence comme une visite, une visite de Dieu, de Dieu qui se fait proche de nous, pour rester à nos côtés dans chaque situation. N’est-il pas L’Emmanuel, Dieu-avec-nous ?
Nous faisons tous l’expérience dans notre quotidien, d’avoir peu de temps pour le Seigneur et avouons-le, peu de temps également pour nous-mêmes et pour les autres. On finit pour être absorbé par ce qu’il faut faire, l’activité s’empare de nous et nous n’avons plus le temps…
Ce temps de l’Avent nous pouvons l’envisager comme « une halte spirituelle » qui nous invite à nous arrêter, à prendre du temps, un peu de temps pour accueillir une Présence, pour découvrir que le Seigneur est là et s’émerveiller que lui, il prend le temps pour être à nos côtés, nous faire signe à travers les événements de la journée.
Peut-être pourrions-nous pendant ce temps de l’Avent tenir une sorte de « journal intérieur » (Benoît XVI) pour y marquer tous les signes de l’Amour de Dieu dans notre humble quotidien.
Ainsi vécu ce temps de l’Avent renouvellera notre Espérance, Espérance « animée par une certitude : le Seigneur est présent tout au long de notre vie, il nous accompagne et un jour, bientôt, tout trouvera son accomplissement dans le Royaume de Dieu, Royaume de justice et de paix » (Benoît XVI).
De l’évangile de ce jour j’ai retenu l’image du portier. « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail et demandé au portier de veiller. Veillez donc ! »
Oui, je vous avoue que ce portier, ce guetteur de l’évangile m’a particulièrement touché.
La mission que le Seigneur lui a confiée est de se tenir là, prêt à ouvrir à ouvrir quand le Seigneur frappera à la porte.
La mission du portier est de se tenir à la frontière de deux espaces, le dedans et le dehors, de faire le trait d’union entre ceux du dedans et ceux du dehors. Magnifique mission, que le portier et l’Église oui, l’Église, n’est-elle pas ce portier de l’Humanité ? Qui a reçu mission de se tenir là entre deux mondes, de se tenir là les bras écartés entre ceux du dedans et ceux des périphéries, de se tenir là, non pas pour faire barrière, pour barricader la porte, pour empêcher les gens d’entrer, mais qui se tient là pour ouvrir toute large la porte de l’Espérance, pour ouvrir toute large la porte de l’Espérance à tous ceux et celles qui, désorientés, malmenés, déboussolés par la vie frappent à la porte pour y trouver refuge, protection, réconfort.
Magnifique vocation que le portier et le portier c’est chacun d’entre nous, c’est moi, c’est vous !
Puissions-nous le jour où nous-mêmes frapperons à la porte de la vie éternelle nous entendre dire: « Viens le bénis de mon Père, car quand affamé j’ai frappé à ta porte, tu m’as ouvert et accueilli à ta table, quand désespéré j’ai frappé à ta porte, tu m’as ouvert et réconforté quand ayant perdu le sens de ma vie j’ai frappé à ta porte, tu m’as ouvert et j’ai pu ouvrir mon coeur quand accablé par tant et tant d’errances j’ai frappé à ta porte tu m’as ouvert et pris dans tes bras.”
Frères et soeurs, que Marie femme de l’Avent, qui nous a donné l’Enfant Jésus nous obtienne de garder toujours large ouverte la porte de notre coeur, de nos maisons pour accueillir le Seigneur qui vient…
Frère Marco