Frères,
en toute circonstance,
offrons à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange,
c’est-à-dire les paroles de nos lèvres qui proclament son nom.
N’oubliez pas d’être généreux et de partager.
C’est par de tels sacrifices que l’on plaît à Dieu.
Faites confiance à ceux qui vous dirigent
et soyez-leur soumis ;
en effet, ils sont là pour veiller sur vos âmes,
ce dont ils auront à rendre compte.
Ainsi, ils accompliront leur tâche avec joie,
sans avoir à se plaindre,
ce qui ne vous serait d’aucun profit.
Que le Dieu de la paix,
lui qui a fait remonter d’entre les morts,
grâce au sang de l’Alliance éternelle,
le berger des brebis, le Pasteur par excellence,
notre Seigneur Jésus,
que ce Dieu vous forme en tout ce qui est bon
pour accomplir sa volonté,
qu’il réalise en nous ce qui est agréable à ses yeux,
par Jésus Christ, à qui appartient la gloire
pour les siècles des siècles. Amen.
Epître aux Hébreux 13, 15-17.20-21
Clin d’œil de la liturgie quotidienne , je désirais ce matin écrire un billet sur l’obéissance, et cet extrait de l’Epître aux Hébreux me donne un excellent tremplin.
Faites confiance à ceux qui vous dirigent
et soyez-leur soumis ;
en effet, ils sont là pour veiller sur vos âmes,
ce dont ils auront à rendre compte.
Un extrait qui doit faire frémir tous ceux qui ont un tempérament un peu rebelle. Très longtemps, j’en ai été, ruminant des révoltes qui me rongeaient de l’intérieur.
Je ne voudrais pas développer ce sujet du point de vue politique et social, mais plutôt, pour notre quotidien professionnel et notre vie spirituelle.
Si je voulais écrire sur l’obéissance, c’est que j’ai pu en méditer ces derniers jours tous les bienfaits. Un concours de circonstances bien malheureuses, et je me suis vue acculée à assumer la direction de mon école, chose que je n’ai jamais désirée, ce n’est pas dans mon tempérament, je n’aime pas diriger des adultes, je n’ai pas de goût pour le pouvoir, la paperasse et je suis déjà submergée de travail avec ma classe cette année. Bref, j’ai passé de très mauvais jours à me voir contrainte d’assumer bientôt une responsabilité pour laquelle je n’ai strictement aucune ambition. La situation semblait bloquée et j’ai prié dans l’angoisse et fait prier des amis.
Et lundi est venu l’immense soulagement : on nous envoyait une remplaçante chevronnée pour la directrice, qui acceptait d’assumer aussi le travail de direction ! Que le Seigneur en soit encore remercié dans ces lignes !
Tous ces jours, j’ai réfléchi sur les bienfaits de l’obéissance.
Depuis le début de ma carrière, j’en ai subi, des ordres arbitraires, parfois injustes, des remarques acerbes, des jugements immérités ! Mais j’ai fait peu à peu le choix de “laisser glisser”. J’ai tu bien souvent mes révoltes, les mettant dans la balance avec l’avantage d’être subordonnée. Cela peut être très apaisant, d’obéir ! Obéit-on à un caprice, on a l’avantage de ne pas en être l’auteur. Obéit-on à un ordre équilibré, on a devant soi la perspective d’évoluer vers un meilleur professionnalisme.
De cette obéissance assez scrupuleuse dans le domaine professionnel, j’ai tiré le goût et la patience de l’obéissance dans le domaine spirituel.
Au travail, certes, contrairement à ce que dit l’Epître aux Hébreux, on n’est pas chargé de mon âme, et loin de là même !
Quant à un confesseur, oui, il l’est. Et là, qu’il est rassurant et édifiant d’obéir ! Le conseil spirituel peut parfois paraître étonnant, déroutant, il peut nous être fort pénible, mais je le crois, l’obéissance est en Eglise une vertu cardinale. Ceux que le Seigneur envoie sur notre route nous parlent en son Nom. Et en son Nom, nous nous devons d’obéir à leurs conseils.
Cela ne va pas de soi. C’est un long apprentissage, une petite mortification dans une vie adulte. Mais soyons sûrs que le Seigneur voit notre obéissance comme une marque d’amour et qu’il saura la récompenser.
Image : Saint Paul envoie sa première épître à Timothée Bible historiale, Guiard des Moulins, XVe siècle