Venez, retournons vers le Seigneur !
il a blessé, mais il nous guérira ;
il a frappé, mais il nous soignera.
Après deux jours, il nous rendra la vie ;
il nous relèvera le troisième jour :
alors, nous vivrons devant sa face.
Efforçons-nous de connaître le Seigneur :
son lever est aussi sûr que l’aurore ;
il nous viendra comme la pluie,
l’ondée qui arrose la terre.
– Que ferai- je de toi, Éphraïm ?
Que ferai- je de toi, Juda ?
Votre fidélité, une brume du matin,
une rosée d’aurore qui s’en va.
Voilà pourquoi j’ai frappé par mes prophètes,
donné la mort par les paroles de ma bouche :
mon jugement jaillit comme la lumière.
Je veux la fidélité, non le sacrifice,
la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.
Osée 6, 1-6
Textes liturgiques©AELF
Il y a en Osée tant de paroles qui pourraient nous réconforter profondément ! Il y a quelques années, j’y puisais encore et encore de l’espérance, je trouve que c’est l’un des prophètes que l’on peut le mieux transposer aux temps que nous vivons présentement.
“Efforçons-nous de connaître le Seigneur” : ainsi, oui, il y a un effort à produire pour Le connaître, une quête à mener quand on veut vraiment faire sienne la foi, un intérêt pour Lui qui soit autre chose qu’une brume ou une rosée matinales. Il faut accepter, parfois, de se laisser transir par une pluie froide et non désirée, et au-delà de l’épreuve, y chercher un sens, une espérance. C’est dans cette espérance que l’on trouve le chemin vers Dieu, dans le désir de l’espérance qu’Il se laisse trouver.
Je veux la fidélité, non le sacrifice,
la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.
Ne pourrait-on pas aussi lire ces versets à l’aune de nos comportements catholiques pas toujours très sincères ? Combien de sacrements donnés – je pense en particulier au baptême des petits enfants – qui ne sont pas suivis d’une authentique éducation chrétienne et d’une fréquentation fidèle de l’Eglise ?
Un ami évangélique qui éduquait ses enfants dans une foi ardente, les emmenait au culte tous les dimanches, les faisait participer à des soirées pour les jeunes et à des camps m’émerveillait par sa cohérence.
Tous ses enfants étaient profondément croyants et impliqués dans la vie de leur petite assemblée. Ils rayonnaient de joie et d’espérance. Or, ni le père, ni les enfants n’étaient baptisés dans cette famille. Ils croyaient à la vertu du baptême pleinement consenti à l’âge adulte. Il a eu un jour cette formule qui m’a marquée :
“Le baptême des petits enfants, c’est le vaccin contre la foi.”
Bien sûr, avec beaucoup de recul sur cette question, je ne partage pas cet avis. La grâce du baptême demeure, ne demandant qu’à ressurgir au temps de la quête spirituelle. Mais néanmoins, sa formule avait du sens. Ne donnons-nous pas parfois le baptême à nos enfants pour nous sentir “en règle” avec l’Eglise et leur assurer une protection que l’on pense suffisante jusqu’à ce que la paroisse nous sollicite pour un autre sacrement ? Et après cet autre sacrement, où en est notre fidélité ?
Puisons de l’espérance en Osée.
“son lever est aussi sûr que l’aurore”
Et prions pour tous ces baptisés qui bien souvent, ne se souviennent plus qu’ils le sont, ou même, le nient…